Château de la Roche-Pichemer

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Château de la Roche-Pichemer
Château de la Roche-Pichemer
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La Roche-Pichemer est un château situé sur la commune de Saint-Ouën-des-Vallons en Mayenne, à 300 m. à l'est du bourg. Édifice des XIIIe siècle et XVIe siècle. Deux corps de logis encadrés par trois grands pavillons; chapelle remaniée au XIXe siècle.

Désignation[modifier | modifier le code]

Féodalité[modifier | modifier le code]

Fief mouvant de La Chapelle-Rainsouin, auquel est attaché, au moins dès le XVe siècle, la seigneurie paroissiale de Saint-Ouën. Le seigneur avait droit de bailler mesure à bled et vin, en prenant le patron et essief de son suzerain; XII deniers sur la coutume des denrées vendues le jour de la ferrie de saint-Berthemi; IV mansois de chacune pipe de vin vendue audit jour de Saint-Berthelemy; épaves, droit de prendre namps et gaiges pour devoirs non payés; le sixième denier sur les ventes des contrats; droit de contraindre les sujets du bourg de Saint-Ouën au four banal, et ceux de la terre de la Roche et de Saint-Ouën à ses moulins à blé, à draps, serges et bureaux ou autres draps; luitre imprimée autour l'église, tant dedans que dehors.

Le château[modifier | modifier le code]

Le château de la Roche-Pichemer, certainement construit par Louis du Plessis (°1542 - † 1570), comprend un corps de logis rectangulaire, avec pavillon carré à chaque angle de la façade, en avant-corps. Au centre, une porte à plein cintre, pilastre et fronton triangulaire, une fenêtre géminée au premier étage, une lucarne aussi à double baie, surmontée d'un fronton cintré et de fleurons dans les combles, s'étagent, soigneusement appareillés en assises de granit. Le même motif de décoration se reproduit dans les autres ouvertures de la façade et des pavillons, sauf que les frontons sont triangulaires et moins massifs. Un corps de logis faisant retour d'angle, construit postérieurement dans un style plus simple, a été harmonisé à l'ensemble depuis 1840.

La façade nord conserve une tour ronde à l'angle nord-ouest; on suppose qu'avant la construction de l'aile est, il en existait une seconde, symétrique.

La chapelle est mentionnée en 1630; une demande de conservation est faite en 1804; elle a été depuis installée dans le château.

Le château bénéficie de deux protections au titre des monuments historiques, datés du  : un classement pour les façades et toitures du château et des trois pavillons, la fuie, diverses pièces du premier étage et une inscription pour les façades et toitures des communs[1].

La légende de Catherine-sans-pitié[modifier | modifier le code]

La dame légendaire de la Roche-Pichemer, Catherine-sans-pitié, n'était pas une « bonne dame ». Entre autres méfaits, on l'accuse d'avoir attachés ensemble un homme et un bœuf et, pour voir lequel survivrait à l'autre, de les avoir laissés mourir de faim. Elle a donc été justement condamnée, pour des siècles, à des courses nocturnes sur un char de feu pendant les nuits d'hiver.

Comme il existe plusieurs Catherine dans les dames de la Roche-Pichemer, il serait téméraire de dire laquelle fut sans pitié. La légende a été mise en vers et imprimée[2].

Maucourt de Bourjolly[modifier | modifier le code]

L'historien Charles Maucourt de Bourjolly, le fils de Louis Maucourt de Bourjolly et de Julienne Boullant est né le au château de La Roche-Pichemer dont son père était fermier général.

Les seigneurs de la Roche-Pichemer[modifier | modifier le code]

Le domaine fut notamment la propriété de la famille du Plessis jusqu'en 1645, de la famille de Montesson de 1645 à 1778, et des familles de Hercé et d'Ozouville depuis le début du XIXe siècle.

Famille du Plessis[modifier | modifier le code]

  • Jean du Plessis († <1435). Sa femme, Jeanne Triganne, pour le tirer des mains des Anglais, vendit les lieux de la Touche et du Val.
  • Guillaume du Plessis, frère du précédent, époux d'Anne du Boiscornu, laisse à sa belle-sœur, le , la jouissance de la Fauconnière et de la Gaisnière, jusqu'à ce qu'elle puisse recouvrer la Touche et le Val. Il vivait en 1464.
  • René du Plessis, 1476, 1520. Jeanne Hatry, sa veuve, 1526. Ambroise, sa fille, veuve de N. Le Cornu, épousa Guillaume Drouault, seigneur de Villeray (Montourtier).
  • Olivier du Plessis, 1524. Sa femme Renée de Sumeraine meurt en 1553.
  • Louis du Plessis († 1573) épousa Françoise de Feschal, sœur de Jean de Feschal, seigneur de Thuré. Renée (1545), Jeanne (1547), René (1551), Julien (1554), Françoise (1557) naissent à la Roche-Pichemer. Françoise de Feschal est inhumée dans l'église le .
  • René du Plessis ;
  • Ambroise du Plessis est qualifié seigneur de la Roche-Pichemer en 1607.
  • Son frère Charles du Plessis1586) est tué en duel en 1609 par le seigneur de la Fresnaye, laissant veuve Philippe de Saint-Offange.
  • Son autre frère François du Plessis1588 - † 1642) épouse le , dans la chapelle de Malicorne, Catherine de Beaumanoir de Lavardin. Ils ont : Catherine (1612), François (1617), Charles (1619)[3], Marin (1621). Leur père, qui tue en duel en 1625[4] le fils du seigneur de la Rochehue, est enterré dans l'église Saint-Ouën de Saint-Ouën-des-Vallons en 1642.

Famille de Montesson[modifier | modifier le code]

Armes des Montesson : d'argent à 3 quintefeuilles d'azur
  • Charles de Montesson (1608-1672), époux de Marie Prévost de Saint-Cyr, se rend acquéreur du château de la Roche-Pichemer le de René du Plessis, mari de Catherine Lamy, et son frère Marin du Plessis.
  • Marie de Montesson, fille du châtelain, se marie en 1668 dans la chapelle du château[5], avec Alexandre, marquis d'Aché, seigneur de la Roche-Talbot.
  • Guy de Montesson, fils de Charles de Montesson, marquis de la Roche-Pichemer[6].
  • Jean-Baptiste de Montesson (1646-1731) et son fils, aussi nommé Jean-Baptiste (Jean-Baptiste de Montesson (1687-1769)[7]), habitèrent aussi quelquefois à la Roche-Pichemer.
  • Après la mort de ce dernier, par acte du , Marie des Nos, épouse de Joseph d'Aliney d'Elva, en son nom et au nom des nombreux cohéritiers de sa branche, vendit le domaine à François et Jean Lilavois, négociants à Port-au-Prince (Saint-Domingue), représentés par leur sœur Marie Lilavois, veuve de Guillaume Foucault de Vauguyon.

Famille de Hercé, d'Ozouville[modifier | modifier le code]

Armes des Hercé : d'azur à 3 herses d'or, 2, 1.
  • Leur fille unique, Marie-Lucie de Hercé - † , fondatrice de la Maison des Sœurs de charité à Laval), épouse le Guillaume-François d'Ozouville - † ), lui-même maire de Saint-Ouën-des-Vallons de 1827 à 1830 puis de 1850 à sa mort en janvier 1859, fondateur de la nouvelle église de Saint-Ouën-des-Vallons, par ailleurs historien. Commandeur de l'Ordre romain de Saint-Grégoire-le-Grand.

Visite du château[modifier | modifier le code]

Le château de la Roche-Pichemer est privé; l'intérieur n'est pas ouvert au public. Accès aux extérieurs et au parc en suivant le parcours fléché (visite gratuite). Horaires 2007 : du 1er juillet au , tous les jours entre 14h et 18h.

Le parc[modifier | modifier le code]

Le parc est classé[8] (Parties constituantes : bassin.) comme jardin remarquable.

À voir à proximité[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Château de la Roche-Pichemer », notice no PA00109605, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. (12 p., in-8°).
  3. Nommé en 1621 par Charles de Beaumanoir de Lavardin, son oncle, évêque du Mans de 1601 à 1637.
  4. Célestin Port, « Angers, Archives départementales du Maine-et-Loire, cote E 2362, publiée par Célestin PORT, « Lettres d’abolition pour François Du Plessis, marquis de Jarzé », », Revue de l’Anjou et de Maine et Loire,‎ , p. 109-122
  5. Avec la bénédiction de Louis Cazet (ou Casset) de Vautorte, évêque de Vannes de 1671 à 1687.
  6. Marié en 1668 avec Charlotte-Elisabeth de Chastillon dont il n'eut qu'une fille, morte en bas âge. Il reçut alors de son père la jouissance de tous ses biens moyennant une rente de 15 000#. Il revenait au mois de septembre 1670 d'un voyage en Italie, Allemagne, Hollande et Flandre, et prenait alors le titre de marquis de la Roche-Pichemer. Il fut tué à Argenton, en Poitou, 1672.
  7. Époux de Charlotte Jeanne Béraud de La Haye de Riou, maîtresse en titre de Louis Philippe d'Orléans.
  8. Notice no IA53000739, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]