Château de Saint-Ouen de Chemazé

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Château de Saint-Ouen
Image illustrative de l’article Château de Saint-Ouen de Chemazé
La façade du château en 2016.
Protection Logo monument historique Classé MH (1923, 1944)
Coordonnées 47° 47′ 29″ nord, 0° 46′ 15″ ouest
Pays Drapeau de la France France
Région historique Pays de la Loire
Département Mayenne
Commune Chemazé
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Château de Saint-Ouen
Géolocalisation sur la carte : Mayenne
(Voir situation sur carte : Mayenne)
Château de Saint-Ouen

Le château de Saint-Ouen est un édifice de style Louis XII[1], situé sur la commune de Chemazé dans le département de la Mayenne.

Historique[modifier | modifier le code]

Désignation[modifier | modifier le code]

  • Capella Sancti Audoeni apud Chamazeium, 1184[2] ;
  • Le lieu de Saint Ouan, 1505[3] ;
  • Manerium de Chamazeio, 1522[4] ;
  • Domus abbatialis Sancti Audoeni, 1584[5] ;
  • La terre, fief et seigneurie du prieuré de Saint-Ouen, 1645[6] ;
  • Village et château[7].

Histoire[modifier | modifier le code]

Le château et son parc.

À la fin du XIIe siècle, il y avait à l'emplacement du château une chapelle qui dépendait de l'abbaye de la Roë. Elle a été restaurée au XVe siècle. Après la mort le l'abbé de la Roë, Yves de Scépeaux, les chanoines réguliers de l'abbaye ont choisi son neveu, Guy Le Clerc de Coulaines comme abbé de la Roë (1493-1523). Celui-ci était le fils de Louis Le Clerc, seigneur de Coulaines[8], capitaine pour le roi Charles VII du château de Sainte-Colombe en Viennois et de Jacquette de Scépeaux.

Guy Le Clerc , voulut établir là sa résidence. Il fit avec l'abbaye en 1505, des arrangements qui lui laissaient la jouissance entière du domaine et abandonna au prieur-curé de Chemazé le lieu de Saint-Aubin-des-Bois. C'est alors qu'il entreprit d'édifier le manoir de Saint-Ouen, d'ailleurs assez modeste. Mais au cours des travaux, une inspiration personnelle de ses goûts d'artiste, ou le conseil d'un ami, ou une circonstance quelconque lui firent ajouter au plan primitif un accessoire, qui, par ses proportions et son luxe, fait presque oublier le principal édifice. Enfin, l'abbé Angot signale qu'il trouvait dans le cercle de ses amis, Simon Hayeneuve, capable de donner le dessin et de diriger l'exécution de la tour carrée du château de Saint-Ouen de Chemazé.

La tour carrée où circule l'escalier, si vaste et si riche, s'adapterait à un palais. Plusieurs écrivains, d'imagination surchauffée, n'ont pas voulu croire qu'une œuvre aussi belle, aussi finie, fût exécutée par un abbé de la Roë : ils l'ont attribuée à la reine Anne de Bretagne.

La date qu'on attribue à la construction est approximativement celle de 1505 où Guy Le Clerc prenait avec le prieur de Chemazé les arrangements qui lui donnaient la jouissance du domaine de Saint-Ouen. Il eut soin de faire graver son chiffre dans tous les détails de l'ornementation, et ce sont les roues, armoiries parlantes de l'abbaye de la Roë, qui servent de motif décoratif à la galerie supérieure. Il est bien vrai d'ailleurs que les armoiries de France et de Bretagne, le lis et l'hermine sont là comme un témoignage de l'attachement de l'aumônier pour sa souveraine.

Afin de ne pas couper les fenêtres par la rampe de l'escalier, celles-ci ont été disposées non au-dessus mais au milieu du bandeau qui figure la séparation des étages ; et pour laisser libre l'étage supérieur disposé primitivement en belvédère, l'escalier arrivé à cette hauteur se jette extérieurement dans une tourelle en encorbellement qui atteint la terrasse, entourée d'une balustrade, riche couronnement de cet édifice[9]

Dès lors que le constructeur avait renoncé à la simplicité de son premier plan, les appartements intérieurs devaient se ressentir du luxe artistique innové pour la tour et l'escalier. C'est ce qu'on remarque surtout dans l'une des chambres, dont la cheminée au chiffre répété de Guy Le Clerc, est admirablement dessinée et sculptée. La large frise est surtout fouillée avec un soin et un art remarquable.

Guy Le Clerc, se plut dans ce manoir abbatial, malgré ses attaches à la cour, et sa nomination à l'évêché de Léon. Deux ans avant sa mort, il s'y fixa définitivement et c'est là qu'il mourut. Ses successeurs affectionnèrent encore cette résidence.

La date inscrite en un vitrail au-dessous d'une image de la Vierge, 1604, Beata maria de Rota, suppose qu'encore le gracieux castel était visité. Mais quand les abbés furent des personnages absolument étrangers à la région et à leur bénéfice, Saint-Ouen fut délaissé, livré à un fermier général, puis vendu nationalement, le , pour 28 000 livres.

Il est devenu par la suite la propriété du comte de Sèze, qui s'attacha à en réparer les dégradations et à lui rendre son lustre ancien.

Une note du cabinet Grille à la bibliothèque d'Angers nous apprend aussi qu'il y a un très beau dessin de ce château dans les mémoires envoyés à l'Académie des inscriptions et belles-lettres, 1818.

Quoiqu'on l'ait qualifié quelquefois de prieuré, Saint-Ouen ne fut jamais qu'une simple chapelle, confirmée à l'abbaye de la Roë en 1184 ; on ne cite aucun nom de prieur qui l'ait possédée. Un fief, dont les assises se tiennent régulièrement jusqu'au XVIIe siècle, y était attaché, mouvant de Château-Gontier.

Le monument fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le pour le logis et la tour et classé le pour le pavillon nord et la chapelle[10].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Jean-Pierre Babelon, Châteaux de France au siècle de la Renaissance, Paris, Flammarion / Picard, 1989/1991, 840 pages, 32 cm (ISBN 978-2080120625)
  2. Chartrier de la Roë, vol. 1.
  3. Archives départementales de la Mayenne, H. 198, f. 7.
  4. Cabinet Gadbin.
  5. Ibid.
  6. Chartrier de la Roë.
  7. Carte de Cassini.
  8. « Armorial de la Sarthe : Le Clerc de Coulaines », Revue historique et archéologique du Maine, t. 91,‎ , p. 144-145, note 1 (lire en ligne)
  9. Les angles de la tour sont particulièrement ornés, écrit Léon Palustre. Ils présentent quatre étages de doubles colonnes qui ne rappellent en rien les ordres classiques. C'est le caprice poussé à son extrême limite, et le Moyen Âge n'a pas apporté plus de variété dans la décoration des fûts, qui tantôt se dérobent sous un réseau à mailles carrées ou octogones, et tantôt sont striés en spirales, ou simplement cannelés avec enlacement de liens continus. Quant aux frises, elles multiplient les monogrammes, les disques en ardoise, les fers à cheval et les crousilles... À l'intérieur, les marches de l'escalier — elles ont 0 m 41 de pesée et 0 m 14 de hauteur — tournent autour d'un noyau plein. Les angles sont rachetés au moyen d'une petite voûte à trois divisions ornée de fleurons et de monogrammes.
  10. Notice no PA00109489, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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