Château d'Olivet

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Château d'Olivet
Vestige de la basse-cour nord depuis la motte castrale.
Présentation
Type
Château à motte
Fondation
XIe siècleVoir et modifier les données sur Wikidata
Propriétaire initial
Erneis Taisson
Propriétaire
Ville de Caen (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Patrimonialité
État de conservation
Localisation
Localisation
Coordonnées
Carte

Le château d'Olivet est un ancien château de terre et de bois, de la première moitié du XIe siècle, dont les vestiges se dressent dans la forêt de Grimbosq sur le territoire de la commune française de Grimbosq, dans le département du Calvados, en région Normandie.

Les vestiges du château sont inscrit aux monuments historiques.

Localisation[modifier | modifier le code]

Le château d'Olivet est situé, dans la forêt de Grimbosq est à proximité de la campagne de Mutrécy[1], au confluent de deux ruisseaux, le ruisseau du Coupe-Gorge et le ruisseau de la Grande Vallée, sur un éperon rocheux ayant vue sur l'Orne. Secondairement, il se situe également dans l'ouest de la petite région géographique du Cinglais. Avant les défrichements, la forêt de Grimbosq faisait partie, avec la forêt de Cinglais, d'un grand massif forestier[2]. L'intérêt stratégique de ce lieu consistait à contrôler le franchissement du fleuve. Le village était établi à quelques kilomètres de l'endroit où les habitants exploitaient les terres défrichées.

Inséré au milieu d'une forêt à vocation de loisir, le site est facilement accessible à partir du parking du Chêne Guillot, situé à quelques centaines de mètres sur la route départementale RD 257.

Historique[modifier | modifier le code]

Dans la première moitié du XIe siècle, le château est la propriété d'Erneis Taisson, fils cadet de Raoul Taisson, dit l'Angevin car venu d'Anjou pour des terres données par le duc de Normandie. Erneis est en guerre ouverte avec son frère aîné, Raoul II Taisson (« taisson » signifiant « blaireau », terme conservé en héraldique), seigneur de Mutrécy, le village voisin. Raoul II, seigneur de Thury-Harcourt, est le plus connu car, en 1046, il se joint aux barons révoltés contre le duc de Normandie Guillaume le Bastard. Ce conflit fratricide est fréquent en Normandie pendant la période de la minorité de Guillaume[3]. D'après Wace, Raoul, que l'auteur appelle Raoul de Cinglais, se rallie au duc Guillaume lors de bataille du Val-ès-Dunes, le , après avoir considéré les forces en présence[4].

L’occupation du château cesse au XIIe siècle à l’exception de la basse-cour sud qui est abandonnée au milieu du XIIIe siècle[5].

Au XIVe siècle, le domaine d'Olivet est érigé en baronnie par la famille de Tournebu[6]. En 1606, une fille de Pierre d'Harcourt épouse un membre de la famille de La Marzelière, qui prend ensuite le titre de châtelain d'Olivet. Le château est abandonné mais l’importance symbolique du site se manifeste jusqu’au XVIIe siècle.

Description[modifier | modifier le code]

Le site d'Olivet, fouillé de 1975 à 1978 sous la direction de Michel de Boüard et de Joseph Decaëns[7], comprend une motte centrale et deux basses-cours, cernées par un fossé, édifiés dans la première moitié du XIe siècle[8].

L'étude archéologique[9] du site a montré qu'une tentative de défrichement a été effectuée afin de permettre aux paysans du village voisin d'exploiter les terres ainsi libérées. La fortification est composée de trois parties :

  1. une motte étroite supportant une tour-beffroi servant au guet ;
  2. au nord, une basse-cour dite noble qui comprenait des bâtiments sur soubassement de pierre, comme le logis seigneurial, la cuisine[note 1] et la chapelle, dite Saint-André-d'Olivet[11] ;
  3. au sud, une basse-cour dite utilitaire qui accueillait une forge[12] et probablement une écurie.
Reconstitution.

Lors des fouilles les archéologues ont mis au jour des éléments évoquant une présence aristocratique : éperons, pointes de flèches, pions de trictrac, hochets d'enfant en poterie vernissée[13]. À leurs suite, des travaux de sauvegarde ont été entrepris. Les murs de pierre sèche ont été consolidés et des pièces de bois disposées aux emplacements de l'ossature intérieure du logis seigneurial. Un panneau explicatif et une table d'orientation facilitent la lecture du site.

Protection aux monuments historiques[modifier | modifier le code]

Les vestiges du château sont inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du [14]. La protection du site est caractéristique de la récente reconnaissance archéologique dont bénéficient les mottes castrales du haut Moyen Âge.

Visite[modifier | modifier le code]

Le site est accessible librement toute l'année.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Les fouilles, ont permis de mettre au jour le foyer[10].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Michel Fixot, Les fortifications de terre et les origines féodales dans le Cinglais, Caen, Centre de recherches archéologiques médiévales, , p. 28.
  2. Joseph Decaëns, « La motte d'Olivet à Grimbosq (Calvados). Résidence seigneuriale du XIe siècle », Archéologie médiévale, vol. 11,‎ , p. 167-168 (lire en ligne, consulté le ).
  3. Michel de Boüard, Guillaume le Conquérant, Paris, Fayard, , 485 p. (ISBN 978-2-213-01319-0).
  4. René Louis et Michel de Boüard, La Normandie ducale à travers l'œuvre de Wace (VII), vol. 2, , 21-33 p. (lire en ligne), chap. supplément.
  5. Mathilde Leclerc, « L’étude céramologique du mobilier issu des fouilles du château d’Olivet, à Grimbosq (Calvados): », Annales de Normandie, vol. 72e Année, no 1,‎ , p. 85–109 (ISSN 0003-4134, DOI 10.3917/annor.721.0085, lire en ligne, consulté le )
  6. « Château fort de Grimbosq », notice no IA00000175, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  7. Stéphane William Gondoin, « Les châteaux forts au temps de Guillaume le Conquérant », Patrimoine normand, no 94,‎ juillet-août-septembre 2015, p. 39 (ISSN 1271-6006).
  8. Jean Mesqui, Châteaux et enceintes de la France médiévale : De la défense à la résidence, t. 1. Les organes de la défense, Paris, Éditions Picard, , 2e éd. (1re éd. 1991), 376 p. (ISBN 978-2-7084-0961-3), p. 26-27.
  9. [PDF] « Dossier pédagogique », étude du Service départemental d'archéologie du Calvados.
  10. Mengus 2021, p. 236.
  11. « Château fort », notice no IA00000169, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  12. Nicolas Mengus, Châteaux forts au Moyen Âge, Rennes, Éditions Ouest-France, , 283 p. (ISBN 978-2-7373-8461-5), p. 112.
  13. Jean-Marie Foubert, Bois et forêts de Normandie, Condé-sur-Noireau, Corlet, , 304 p. (ISBN 978-2-854-80114-9).
  14. « Château d'Olivet », notice no PA00111378, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Joseph Decaëns, « La motte d'Olivet à Grimbosq (Calvados). Résidence seigneuriale du XIe siècle », Archéologie médiévale, vol. 11,‎ , p. 167-201 (lire en ligne, consulté le )

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]