Centrale nucléaire de Davis-Besse

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Centrale nucléaire de Davis-Besse
Administration
Pays
État
Comté
Coordonnées
Opérateur
FirstEnergy Nuclear Operating
Construction
1970
Mise en service
31 juillet 1978
Réacteurs
Type
Réacteurs actifs
1
Puissance nominale
889 MW
Production d’électricité
Production annuelle
7876 GWh (2017)

Source froide
Coût
2.221 Md$ (USD 2007)
Localisation sur la carte de l’Ohio
voir sur la carte de l’Ohio
Localisation sur la carte des États-Unis
voir sur la carte des États-Unis

La centrale nucléaire de Davis-Besse est située sur la côte sud-ouest du lac Érié près de Oak Harbor dans l'Ohio.

Description[modifier | modifier le code]

La centrale est équipée d'un seul réacteur dont la construction avait débuté en 1970.
Le réacteur est un réacteur à eau pressurisée (REP) de 873 MWe construit par Babcock and Wilcox. Le réacteur a été arrêté de 2002 à 2004 pour des réparations liées à la sûreté et des améliorations.

À l'origine la centrale appartenait conjointement à Cleveland Electric Illuminating (CEI) et à Toledo Edison (TE). En 2006, elle est exploitée par la compagnie FirstEnergy Nuclear Operating une filiale de FirstEnergy Corp.
Le nom de la centrale est formé des deux noms des anciens présidents de TE (John K. Davis) et de CEI (Ralph M. Besse).
D'après la NRC (Nuclear Regulatory Commission), Davis-Besse a été à l'origine de deux des cinq plus dangereux incidents qui se sont produits aux États-Unis depuis 1979.

Historique des incidents[modifier | modifier le code]

1985[modifier | modifier le code]

En 1985, les deux principales pompes utilisées pour alimenter les générateurs de vapeur se sont arrêtées, la première à la suite d'une défaillance électronique du système de contrôle de la turbine, la deuxième à la suite d'un signal de surrégime lorsqu'elle tentait de compenser l'arrêt de la première pompe.
Un opérateur de la salle de commande a alors tenté de démarrer les pompes d'alimentation de secours mais ces pompes ont fonctionné en survitesse par erreur de l'opérateur. En se basant sur la probabilité de fusion du cœur, la NRC a estimé que cet incident avait été le plus dangereux depuis que Three Mile Island avait fait fondre un cœur.

1988[modifier | modifier le code]

En juin 1988, la centrale a été atteinte par une tornade de niveau F2 sur l'échelle de Fujita (vents entre 180 et 250 km/h). Le poste électrique a été endommagé et le branchement extérieur déconnecté. Un arrêt automatique du réacteur a eu lieu et l'alerte a été donnée. Les générateurs diesels de secours ont alimenté les systèmes de sécurité jusqu'à la restauration de l'alimentation externe.

2002[modifier | modifier le code]

En mars 2002, on a découvert que l'acide borique avait dissous localement une grande partie de l'épaisseur des traversées du couvercle de la cuve[1].

Une brèche aurait pu inonder l'enceinte du réacteur avec de l'eau radioactive, endommager les équipements et éventuellement causer des dommages au combustible ; ladite brèche n'était à l'évidence pas prévue dans l'analyse événementielle de sûreté du réacteur. Le réacteur a été arrêté pour deux ans, au cours desquels de nouveaux défauts ont été découverts ce qui correspond à une augmentation du risque d'endommagement du combustible.

La NRC précise dans son rapport de 2004 que l'ensemble de ces incidents avaient 0,6 % de chances d'endommager le cœur du réacteur sur la période d'un an où ils se sont produits (de 2001 à 2002). D'autre part la NRC précise également que la structure de confinement de la centrale ainsi que les autres dispositifs de sûreté auraient de toute façon empêché un hypothétique accident de porter atteinte à la santé publique et la sûreté de la population[2].

Cet incident a été classé le 5e plus dangereux par la NRC, qui l'a également classé au niveau 3 de l'échelle INES[3].

Après des réparations et des améliorations qui ont coûté 600 millions $, le réacteur a pu redémarrer en 2004 et FirstEnergy a du payer une amende de 5 millions $[4]. L'entreprise a été condamnée à payer une seconde amende de 28 millions $ par le département de la Justice des États-Unis[5].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Un trou d'un diamètre de 10 cm environ était présent dans le couvercle au voisinage d'une traversée pour mécanisme, le trou en question était complètement traversant. Malgré cela il n' y a pas eu de brèche en eau car la pression primaire a été supportée par le seul revêtement en acier inoxydable de la cuve d'une épaisseur assez faible de l'ordre de 1 à 2 cm, ce qui montre s'il le fallait qu'il y a heureusement des marges importantes dans ces systèmes.
  2. « NRC: News Release - 2004-117 - Note to Editors: NRC Issues Preliminary Risk Analysis of the Combined Safety Issues at Davis-Besse », sur www.nrc.gov, (version du sur Internet Archive)
  3. https://www.nrc.gov/docs/ML0235/ML023570266.pdf
  4. (en) « NOTICE OF VIOLATION AND PROPOSED IMPOSITION OF CIVIL PENALTIES - $5,450,000; (NRC OFFICE OF INVESTIGATIONS REPORT NO. 3-2002-006; NRC SPECIAL INSPECTION REPORT NO. 50-346/2002-08(DRS)); DAVIS-BESSE NUCLEAR POWER STATION », sur nrc.gov, (consulté le )
  5. (en) « NRC: Backgrounder on Improvements Resulting From Davis-Besse Incident », sur www.nrc.gov (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]