Causse Méjean

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Causse Méjean
Image illustrative de l’article Causse Méjean
Orage sur le causse Méjean.

Pays France
Subdivision administrative Occitanie
Subdivision administrative Lozère
Coordonnées 44° 16′ nord, 3° 24′ est
Géologie Calcaire
Relief Mont Gargo 1 247 m
Régions naturelles
voisines
Causse de Sauveterre
Cévennes
Causse Noir
Lévézou
Régions et espaces connexes Grands Causses

Image illustrative de l’article Causse Méjean
Le causse Méjan sur la carte du Massif central.

Le causse Méjean ou causse Méjan (Mejan en occitan) est un vaste plateau calcaire français faisant partie des Grands Causses. C'est le plus haut des plateaux caussenards avec une altitude variant de 800 m à 1 247 m au mont Gargo. Sa superficie approche les 340 km2 (34 000 hectares). Le causse Méjean est compris en totalité dans le périmètre du site des Causses et des Cévennes inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO le .

Géographie[modifier | modifier le code]

Carte topographique du causse Méjean.

Situé en France dans le Massif central en Lozère, le Méjean est ceinturé des vallées impressionnantes de la Jonte au sud, du Tarnon à l'est et du Tarn au nord et à l'ouest. Il doit son nom de Mejan[1], qui signifie « médian » ou « moyen » en occitan, à la position centrale qu'il occupe, entre le causse de Sauveterre au nord, et le causse Noir au sud.

Le causse Méjean s'étend sur 13 communes de Lozère :

Géologie[modifier | modifier le code]

Carte géologique des Grands Causses :
C=Comtal ; S=Séverac ; Sv=Sauveterre ; M=Méjean ; N=Noir ; R=Rouge ; L=Larzac.

Les nombreuses couches de sédiments calcaires et dolomitiques datent presque toutes en totalité du Jurassique et reposent sur les bancs de grès du Trias recouvrant le socle hercynien (les schistes). L'épaisseur des couches de calcaire atteint 650 m et jusqu'à 1 500 m par endroits. Les géologues distinguent plusieurs types de roches : le calcaire (sens strict), qui peut être massif, lité ou marneux, la dolomie, les marnes et le basalte (quelques traces issues de l'activité volcanique du tertiaire récent).

Relief et géomorphologie[modifier | modifier le code]

La notion de plateau laisse suggérer un paysage plat et monotone. Pourtant, la succession de reliefs arrondis ou allongés et de dépressions, les chaos dolomitiques rompent la monotonie. L'ouest du plateau, plus bas en altitude, est aussi morcelé de ravins profonds de plusieurs dizaines de mètres. Il semble que les accidents du sol soient le résultat d'un jeu de failles dû à des glissements de terrain :

  • sud vers nord : issu de la chaîne pyrénéenne ;
  • est vers ouest : issu de la chaîne alpine.

L'ensemble a été pénéplané et des soulèvements ont provoqué l'apparition des couches les plus anciennes (tertiaires).

Hydrographie et climat[modifier | modifier le code]

Aucun cours d'eau ne circule à la surface des plateaux : l'eau de pluie rejoint les vastes réseaux karstiques pour resurgir dans les vallées et alimenter les rivières du Tarn et de la Jonte par de nombreuses résurgences. Ces réseaux hydrographiques souterrains sont à l'origine de grottes et avens remarquables.

Végétation[modifier | modifier le code]

Aujourd'hui, les Causses montrent un paysage fortement modifié, profondément marqué par l'empreinte humaine, l'élevage essentiellement. Sur le Méjean, les pelouses et les landes à buis et à genévrier, parfois morcelées de plantations de pin noir, couvrent la partie orientale du plateau : le causse nu. Les vastes espaces vallonnés couverts de pelouses sèches souvent dépourvues d'arbre ne sont pas sans évoquer un paysage de steppe tempérée. Pourtant, on rencontre en traversant ces espaces largement ouverts de nombreuses espèces rares et remarquables. La partie ouest est plus boisée (pin sylvestre).

Faune[modifier | modifier le code]

Chevaux de Przewalski sur le causse.

En 1993, onze chevaux de Przewalski provenant de divers zoos européens ont été amenés au Villaret dans le parc national des Cévennes. Le cheval de Przewalski, dont le territoire d'origine était l'Asie centrale, s'est éteint à l'état sauvage dans les années 1960. Il ne survivait plus que dans les zoos jusqu'aux années 1990. Le cheval de Przewalski n'a jamais pu être domestiqué par l'homme.

Les chevaux de Przewalski se sont vite adaptés aux conditions difficiles du causse Méjean[2] et s'y sont reproduits. En 2004 et 2005, 22 chevaux ont été transportés dans la zone tampon du Parc national de Khar Us Nuur à l'ouest de la Mongolie.

Lieux et sites d'intérêt[modifier | modifier le code]

Toponymie[modifier | modifier le code]

L’usage courant utilise Méjean, que l’on trouve dans la presse et les brochures touristiques ; les scientifiques adoptent Méjan, graphie préconisée par la Société des Lettres de la Lozère dans la Revue du Gévaudan[3]. Il semble que l’orthographe Méjean provienne d’un rapprochement fait avec le prénom Jean[3]. Les recherches étymologiques ont démontré que le nom commun occitan mejan était issu du latin medianum (« médian, moyen, qui est placé au milieu », c'est-à-dire entre les Causses Noir et de Sauveterre), d'où son nom occitan de Mejan[3],[4].

Histoire[modifier | modifier le code]

Vue sur les gorges de la Jonte depuis la Ferme caussenarde d'autrefois à Hyelzas.

L'archéologie et la toponymie révèlent que les menhirs sont nombreux sur ce plateau. De plus, on peut repérer des tumulus hallstattiens qui se dressent souvent au voisinage des dolmens chalcolithiques[5]. Concernant l'histoire récente, La Ferme caussenarde d'autrefois, écomusée du causse, a été créée par Armand et Marie Pratlong en 1973. Le visiteur peut y découvrir le mode de vie des paysans du causse avant 1946 ainsi que l'architecture typique faite de murs et voûtes en pierre calcaire et de toitures en lauzes calcaires.

Culture[modifier | modifier le code]

Galerie photo[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Étymologiquement plus exacte, cette graphie a été supplantée dans l'usage par celle de « Méjean », par analogie avec « Jean » (Félix Buffière, Ce tant rude Gévaudan [détail des éditions], tome I, p. 7). À cette ancienne orthographe occitane, reprise par de nombreux scientifiques dans leurs publications, les habitants du causse utilisent préférentiellement l'orthographe « Méjean ». L'abbé Roux, assurait que « Méjean » provient de « medianus », qui, ayant subi les altérations du langage, s'est déformé en « medjianus », d'où « Méjean » avec un « e » remplaçant le « i ». (Bussière J., Thomas N., Plan de gestion de l'antenne Causses et gorges 2000-2006 - Parc national des Cévennes, Section A, p. 1)
  2. « Les chevaux de Przewalski - et l'association TAKH (rediffusion) », sur www.franceinter.fr (consulté le )
  3. a b et c D’après Michel CHABIN, dans la revue Cévennes n°3 du Parc national des Cévennes, Document d'objectif du site Natura 2000 FR 9101379 du Causse Méjean, décembre 2011, p. 7/68
  4. Paul Fabre, Dictionnaire des noms de lieux des Cévennes, éditions Christine Bonneton, Paris, 2009, p. 100a
  5. Jean Maury, Les étapes du peuplement sur les Grands Causses : des origines à l'époque gallo-romaine, Éditions du Beffroi, , p. 318.
  6. J.-C. Grangé, Miserere, Éditions Albin Michel, (ISBN 978-2-226-18846-5 et 2-226-18846-0)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Fédération interdépartementale des sentiers de pays, Tour pédestre du Causse Méjean : 8 étapes et variantes, 190 km, Saint-Affrique, Fédération interdépartementale des sentiers de pays, , 48 p., ill., couv. ill. en coul. ; 21 cm (ISBN 2-9500481-0-3 (édité erroné), BNF 34926529)

Liens externes[modifier | modifier le code]