Carmen Martínez-Bordiú y Franco

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Carmen Martínez-Bordiú
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Photographie prise lors du mariage de Carmen avec le duc de Cadix, 1972.

Titre

Épouse du prétendant légitimiste
aux trônes de France et de Navarre

[N 1]
(11 ans, 8 mois et 26 jours)

Prédécesseur Emmanuelle de Dampierre
(jus canonicum : 1941-1975)
Charlotte Tiedemann
(jus civilis : 1949-1975)
Successeur María Margarita Vargas Santaella
Biographie
Titulature Grande d'Espagne (2018-2022)
Duchesse de Franco (2018-2022)
Duchesse de Cadix (1972-1982)
Nom de naissance María del Carmen Esperanza Alejandra de la Santísima Trinidad Martínez-Bordiú y Franco
Naissance (73 ans)
Madrid (Espagne)
Père Christophe Martínez-Bordiú
Mère Carmen Franco y Polo
Conjoints Alphonse de Bourbon (1972-1982)
Jean-Marie Rossi (1984-1995)
José Campos García (2006-2013)
Enfants François de Bourbon
Louis de Bourbon
María Cynthia Francisca Matilda Rossi

Description de l'image Armoiries Carmen Martínez-Bordiú y Franco.svg.

Carmen Martínez-Bordiú y Franco, née le au palais du Pardo à Madrid (Espagne) est une aristocrate espagnole.

Par mariage, elle est duchesse de Bourbon (1972-1975) et de Cadix (1972-1982) puis duchesse d'Anjou (1975-1986)[N 1]. Petite-fille du général Franco, elle est la cousine par alliance du roi Juan Carlos Ier et la mère de l'actuel duc d'Anjou, prétendant légitimiste au trône de France.

Elle succède en 2018 à sa mère comme seconde duchesse de Franco et grande d'Espagne. Ce titre et la dignité associée de grand d'Espagne sont supprimés en 2022 par la loi sur la mémoire démocratique.

Famille[modifier | modifier le code]

María del Carmen Martínez-Bordiú y Franco est la fille de Cristóbal Martínez-Bordiú (1922-1998), 10e marquis de Villaverde, et de son épouse María del Carmen Franco y Polo (1926-2017), duchesse de Franco et grande d'Espagne. Par sa mère, elle est l’aînée des petits-enfants du Caudillo Francisco Franco y Bahamonde (1892-1975).

Le , Carmen Martínez-Bordiú épouse à la chapelle du palais du Pardo, à Madrid, Alphonse de Bourbon (1936-1989), duc de Bourbon et de Bourgogne — qui fut plus tard duc d’Anjou et de Cadix — lui-même fils de l’infant Jacques-Henri de Bourbon (1908-1975), duc d’Anjou et de Ségovie, et de sa première épouse Emmanuelle de Dampierre (1913-2012). De cette union naissent deux enfants :

Le couple se sépare en 1979 puis divorce en 1982.

En 1986, le mariage de Carmen avec Alphonse de Bourbon est déclaré nul par l'Église. Mme Rossi perd son titre de courtoisie de duchesse d'Anjou et cesse, pour les légitimistes, de faire partie de la maison de France[N 2],[N 3],[N 4].

Carmen se remarie avec l'antiquaire parisien Jean-Marie Rossi (Paris, 18 novembre 1930 - Rueil-Malmaison, 5 décembre 2021).

Une fille nait de cette union, Marie Cynthia Rossi, le 28 avril 1985 à Paris.

En 1995, Carmen divorce de Jean-Marie Rossi et se remarie à l'église, le , avec l’Espagnol José Campos García (1964). En , Carmen et José Campos García divorcent après sept ans de mariage.

Biographie[modifier | modifier le code]

Carmen Martínez-Bordiú petite.

Carmen Martínez-Bordiú, que les médias espagnols connaissent mieux sous le surnom de « la Nietísima » (que l’on pourrait traduire par « la petite-fillissime ») en référence au titre de généralissime de son grand-père, passe une enfance dorée au palais du Pardo, aux côtés du Caudillo et de sa famille. Petite-fille préférée de Franco et de son épouse, elle devient très tôt une icône du gotha espagnol et de la presse du cœur.

Le duc et la duchesse de Cadix lors de leur mariage en 1972.

À l’âge de 21 ans, Carmen épouse Alphonse de Bourbon, fils aîné du prétendant aux trône français. Le mariage, célébré avec faste (sont présents Franco, le prince et la princesse d’Espagne, le prince et la princesse de Monaco etc…) fait grand bruit en Europe dans la mesure où il laisse longtemps planer un doute sur la succession de Franco. À l'occasion de la naissance de leur fils aîné, Alphonse et Carmen reçoivent en effet les titres de duc et duchesse de Cadix et le traitement d'altesses royales. Pourtant, c’est bien le prince Juan Carlos qui succède au chef de l'Etat espagnol en 1975, et cela comme l'avait prévu la loi de 1969[1].

Malgré son caractère prestigieux, l'union d’Alphonse et de Carmen n’est guère heureuse et les frasques de la jeune femme causent plusieurs scandales à Madrid. Ainsi, lors de la communion de ses deux enfants, le prêtre qui dirige la cérémonie refuse publiquement de donner la communion à la duchesse. En 1979, le couple finit donc par se séparer et leur divorce a lieu peu après, en 1982. À cette occasion, Carmen perd son titre d'altesse royale espagnole ainsi que la garde de ses enfants[2]. Elle quitte alors l'Espagne et s'établit à Paris, où elle entame une relation amoureuse avec un antiquaire français nommé Jean-Marie Rossi.

L'année 1984 est un moment terrible dans la vie de Carmen et de son nouveau conjoint. En février, un accident de voiture cause en effet la mort de son fils aîné tandis que son autre fils et son ex-mari sont grièvement blessés. Quelques mois après, c'est au tour de Mathilda, l'une des filles de Jean-Marie Rossi, de trouver la mort dans un accident de bateau aux Bahamas. Le couple décide malgré tout de se marier et une fille naît de leur union le [3].

Quelques années après, en 1989, Alphonse de Bourbon meurt accidentellement après avoir heurté à pleine vitesse un câble tiré en travers d'une piste de ski à Beaver Creek (Colorado, États-Unis) et Carmen regagne Madrid pour assister à ses funérailles. La jeune femme espère récupérer la garde de son fils, le nouveau duc d'Anjou. Mais les tensions existant entre la mère et l'adolescent poussent ce dernier à rester vivre chez sa grand-mère maternelle, la duchesse de Franco.

En 1994, Carmen et son deuxième époux se séparent et divorcent l'année suivante. La petite-fille du général Franco entame dès lors une relation (qui dure jusqu'en 2004) avec l'Italien Robert Federici. Mais, en 2006, Carmen épouse finalement l'homme d'affaires espagnol José Campos García, de treize ans son cadet[4].

Aujourd'hui, Carmen Martínez-Bordiú reste une personnalité incontournable du gotha espagnol et apparaît régulièrement dans les médias de son pays. En 2006, elle a ainsi participé au programme de téléréalité ¡Mira quién baila! sur la première chaîne de télévision espagnole La 1[5], ce qui a soulevé les critiques d'une bonne partie de la gauche espagnole[6].

Titulature[modifier | modifier le code]

En Espagne[modifier | modifier le code]

Carmen, duchesse de Cadix (1972-1986)
Description de l'image Coat of Arms of Carmen, Duchess of Cádiz.svg.
Formules de politesse
Indirecte Son Altesse Royale
Directe Votre Altesse Royale
Alternative Madame

Épouse du duc de Cadix et petite-fille de Francisco Franco, Carmen Martínez-Bordiú porte les titres suivants :

Carmen Martínez-Bordiú demande le , le titre de duchesse de Franco et la dignité de grande d'Espagne, portés par sa mère, décédée en décembre 2017[7]. Le ministre de la Justice Rafael Catalá signe l'acte de succession du duché de Franco le [8], la veille de la chute du gouvernement de Mariano Rajoy par une motion de censure. L'acte est publié au Bulletin officiel du suivant[9]. La nouvelle ministre de la Justice, Dolores Delgado, fait part de la volonté du gouvernement de modifier le décret royal de 1912 relatif aux titres de noblesse[10] afin d'y introduire la possibilité de supprimer certains titres, procédure qui serait appliquée à ce duché[11].

Le titre de duchesse de Franco et la dignité associée de grand d'Espagne sont finalement supprimés par l'article 41 de la loi sur la mémoire démocratique qui entre en vigueur le [12].

En France[modifier | modifier le code]

Les titres portés actuellement par les membres de la maison de Bourbon n’ont pas d’existence juridique en France et sont considérés comme des titres de courtoisie. Ils sont attribués par l'aîné des Bourbons. Épouse du duc d'Anjou, Carmen Martínez-Bordiú porte les titres suivants :

  • -  : Son Altesse Royale la duchesse de Bourbon, dauphine de France ;
  • -  : Son Altesse Royale la duchesse de Bourbon ;
  • - [N 1] : Son Altesse Royale la duchesse d'Anjou.

Armoiries[modifier | modifier le code]

Du au , Carmen Martínez-Bordiú portait des armoiries composées à dextre des pleines armes de France (d'azur à trois fleurs de lis d'or), et à senestre des armes de son père (« écartelé, au 1) de gueules au croissant versé d'argent et à la champagne du même, au 2) d'argent à 9 losanges d'azur, parti d'argent à 4 fasces échiquetées de gueules et d'or, chacune chargée d'un filet de sable en fasce, au 3) de gueules à 5 tours d'argent ouvertes de sable, posées 2, 1, 2, parti d'or à la fasce de gueules, au 4) 5 fasces de 5 points d'or équipolés à 4 d'azur, séparées de filets en fasce d'argent et remplissant tout le champ (sic !), parti d'or à 13 tourteaux d'azur, posés 3, 3, 3, 3 et 1 ; sur le tout un écu parti, au 1 d'azur à la barre d'or accompagnée en chef de 3 étoiles à 6 rais d'argent, posées 2 et 1, au 2 d'argent à l'arbre de sinople, fûté au naturel, accosté de 2 loups (?) de sable affrontés, une chaudière du même pendant à une branche senestre »[13]), écus surmontés de la couronne fleurdelisée des rois de France.

Dans l'art et la culture[modifier | modifier le code]

Le rôle de Carmen est interprété par l'actrice Cristina Peña dans le deuxième épisode de la mini-série espagnole Alfonso, el príncipe maldito (2010).

Elle est le sujet du tableau de Salvador Dalí intitulé Portrait équestre de Carmen Bordiú Franco, peint en 1974.

Ascendance[modifier | modifier le code]

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
16. Tomás Martínez y Rodríguez
 
 
 
 
 
 
 
8. Andrés Martínez y Cobo de Guzmán
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
17. Josefa Isabel Cobo de Guzmán y Ardio
 
 
 
 
 
 
 
4. José María Martínez y Ortega
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
18. José Ortega y Melgarejo
 
 
 
 
 
 
 
9. Catalina Ortega y Toledo
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
19. Angustias Toledo y Vico
 
 
 
 
 
 
 
2. Cristóbal Martínez-Bordiú, 10e marquis de Villaverde
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
20. Luis Bordiú y Garcés de Marcilla, 8e marquis de Villaverde
 
 
 
 
 
 
 
10. Cristóbal Bordiú y Prat, 9e marquis de Villaverde
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
21. María del Carmen de Prat y Sánchez-Salvador
 
 
 
 
 
 
 
5. María de la O Esperanza Bordiú y Bascarán, 7e comtesse de Argillo
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
22. Lieutenant général José de Bascarán y Federic
 
 
 
 
 
 
 
11. María de la O de Bascarán y Reina
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
23. María Adelaida de Reina Visset-Fernández de Córdoba
 
 
 
 
 
 
 
1. María del Carmen Martínez-Bordiú
y Franco, 2e duchesse de Franco
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
24. Francisco Franco y Vietti
 
 
 
 
 
 
 
12. Nicolás Franco y Salgado-Araújo
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
25. Hermenegilda Salgado-Araújo y Pérez
 
 
 
 
 
 
 
6. Francisco Franco Bahamonde, chef de l'État espagnol
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
26. Ladislao Bahamonde y Ortega
 
 
 
 
 
 
 
13. María del Pilar Bahamonde y Pardo de Andrade
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
27. María del Carmen Pardo de Andrade y Pardo de Andrade
 
 
 
 
 
 
 
3. María del Carmen Franco y Polo, 1re duchesse de Franco
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
28. Claudio Polo y Astudillo
 
 
 
 
 
 
 
14. Felipe Polo y Flórez de Vereterra
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
29. Bonifacia Flórez de Vereterra
 
 
 
 
 
 
 
7. María del Carmen Polo y Martínez-Valdés, 1re dame de Meirás
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
30. Rafael Martínez-Valdés
 
 
 
 
 
 
 
15. Ramona Martínez-Valdés y Martínez-Valdés
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
31. María de la Caridad Martínez-Valdés
 
 
 
 
 
 

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. a b et c 1982 en droit civil.
  2. « Le seul effet pratique et indiscutable de l'annulation du mariage du feu prince Alphonse, concerne l'épouse : le constat de nullité du lien par l'Église, lui a fait perdre son statut précédent dans le [sic] maison de Bourbon et l'a rendue étrangère à la dynastie » : « L'annulation canonique du mariage du prince Alphonse : rumeurs, réalités, effets », Feuille d’Information Légitimiste, Paris, Service d’information culturelle et de réalisations éditoriales, no 84,‎ , p. 4 (ISSN 0764-5031, BNF 34394249).
  3. « En matière de droit dynastique, Mme Rossi n'en détient aucun depuis l'annulation canonique de 1986 » : « Pour le prince Louis : retour aux principes », Feuille d’Information Légitimiste, no 84, Ibid.
  4. « La seule famille de France existant de nos jours est celle de Mgr le duc d’Anjou, comportant sa femme, leurs trois enfants, la grand-mère du Prince, et sa tante, veuve du prince Gonzalve, duc d’Aquitaine. Un point c’est tout. [...] H.P. – Avril 2012 » : baron Pinoteau, avec la collaboration de Christian Papet-Vauban et Jean de Vaulchier, État présent de la Maison de Bourbon : pour servir de suite à l’Almanach royal de 1830 et à d'autres publications officielles de la Maison, Paris, Le Léopard d'or, , 5e éd. (1re éd. 1975), 101 p. (ISBN 978-2-86377-239-3, BNF 43513050), p. 23-24.

Références[modifier | modifier le code]

Sources[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (es) José Apezarena, Luis Alfonso de Borbón: Un príncipe a la espera, Plaza & Janés, 2007.
  • (es) Paloma Barrientos, Carmen Martínez-Bordiú, A mi manera, Ediciones B, Madrid, 2006 (ISBN 8466629823).
  • (fr) Marc Dem, Le duc d'Anjou m'a dit - La vie de l'aîné des Bourbons, Perrin, Paris, 1989 (ISBN 226200725X).

Liens externes[modifier | modifier le code]

Vidéos sur YouTube[modifier | modifier le code]

YouTube met à disposition plusieurs documents vidéo (documentaire, interview et reportage satirique) concernant Carmen Martínez-Bordiú :