Campagne de Keelung

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Campagne de Keelung
Description de cette image, également commentée ci-après
Bombardement de Keelung par l'escadre française en .
Informations générales
Date -
Lieu Keelung Côte nord de Taïwan
Issue Statu quo stratégique et tactique
Belligérants
Drapeau de la France France Drapeau de la Chine (Dynastie Qing) Empire de Chine
Commandants
Amédée Courbet
Sébastien Lespès
Jacques Duchesne
Drapeau de la Chine (Dynastie Qing) Liu Ming-ch'uan
Drapeau de la Chine (Dynastie Qing) Sun K'ai-hua
Drapeau de la Chine (Dynastie Qing) Su Te-sheng
Drapeau de la Chine (Dynastie Qing) Chang Kao-yuan
Drapeau de la Chine (Dynastie Qing) Ts'ao Chih-chung
Drapeau de la Chine (Dynastie Qing) Lin Ch'ao-tung
Drapeau de la Chine (Dynastie Qing) Wang Shih-cheng
Forces en présence
> navires de guerre
4 500 hommes (en mars 1885)
35 000 hommes (en mars 1885)
Pertes
Environ 700 tués
Plusieurs centaines de blessés
Plusieurs milliers de tués et blessés

Guerre franco-chinoise

Batailles

Coordonnées 25° 08′ 00″ nord, 121° 44′ 00″ est
Géolocalisation sur la carte : Taïwan
(Voir situation sur carte : Taïwan)
Campagne de Keelung

La campagne de Keelung (-) est une campagne militaire menée par les forces françaises de l'escadre d'Extrême-Orient et du Corps expéditionnaire du Tonkin au nord de Formose (Taïwan) pendant la guerre franco-chinoise.

Échec du débarquement d'août 1884[modifier | modifier le code]

Au matin du , après le rejet de l'ultimatum français par les Chinois de leur remettre leurs défenses côtières, La Galissonnière , le Villars et le Lutin engagent et mettent hors de service les trois batteries côtières de Keelung. Dans l'après-midi, l'amiral Lespès met à terre un bataillon de l'infanterie de marine pour occuper Keelung et les mines de charbon de Pei-tao, mais l'arrivée de nombreuses troupes chinoises menées par Liu Ming-ch'uan oblige les Français à battre en retraite et à réembarquer le . Les pertes humaines françaises dans cette opération infructueuse sont de 2 morts et 11 blessées. Les Chinois ont subi des pertes manifestement plus lourdes.

Prise de Keelung[modifier | modifier le code]

En , l'amiral Courbet dispose d'un corps expéditionnaire de 2 000 hommes : le régiment de marche du lieutenant-colonel Bertaux-Levillain formé de trois bataillons de l'infanterie de marine et de trois batteries d'artillerie[1]. Le , les marsouins prennent le port. Incapables d'avancer au-delà de cette tête de pont, ils doivent faire face à la contre-attaque, à l'intérieur de Keelung, menée par des forces chinoises supérieures en nombre commandées par le commissaire impérial Liu Ming-ch'uan.

Opérations de et [modifier | modifier le code]

En et , le choléra et la typhoïde affectent le corps expéditionnaire français, alors que des renforts pour l'armée chinoise sont envoyées à Formose via les îles Pescadores, portant ces forces à 35 000 hommes à la fin de la guerre.

Offensives de et [modifier | modifier le code]

Début , le corps expéditionnaire a été considérablement renforcé avec deux bataillons d'infanterie, portant son effectif à environ 4 000 hommes. Quatre des six compagnies du 3e bataillon du 1er régiment de tirailleurs algériens (chef de bataillon Fontebride) sont arrivées dans Keelung le et les quatre compagnies du 4e bataillon du 2e régiment étranger d'infanterie (chef de bataillon Vitalis) débarquent le [2]. On a donné le commandement du corps expéditionnaire renforcé au lieutenant-colonel Jacques Duchesne.
À la fin et début , les Français remportent deux victoires tactiques impressionnantes contre leurs assiégeants chinois, mais ils ne sont pas assez nombreux pour exploiter ces victoires.

Fin de la campagne[modifier | modifier le code]

La campagne de Keelung prend fin en  ; elle s'achève par un statu quo stratégique et tactique. À l'époque, cette campagne est critiquée par l'amiral Courbet, le commandant de l'escadre d'Extrême-Orient, comme étant stratégiquement inutile et ayant causé une division des forces navales françaises.

Décoration[modifier | modifier le code]

FORMOSE 1885 est inscrit sur le drapeau des régiments cités lors de cette bataille.

Souvenir[modifier | modifier le code]

Les morts français du conflit sont enterrés au cimetière militaire français de Keelung. Des cérémonies d'hommage y ont lieu deux fois par an[3],[4].

La campagne serait encore étudiée par le commandement militaire taïwanais pour ses leçons sur la défense de l'île[5].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Le bataillon Ber est composé des 23e, 26e, 27e et 28e compagnies du 3e R.I.Ma (capitaines Casse, Marty, Carré et Melse). Le bataillon Lacroix est composé des 21e, 22e, 23e et 24e compagnies du 2e R.I.Ma (capitaines Bauche, Thirion, Leverger et Onffroy de la Rozière). Le bataillon Lange est composé des 25e, 26e, 27e et 30e compagnies du 2e R.I.Ma (capitaines Amouroux, Bertin, Cramoisy et Le Boulaire). L'infanterie est appuyée par la 23e batterie d'artillerie de marine (capitaine de Champglen) et par la 11e batterie du 12e régiment d'artillerie (lieutenant Naud). Les 4 canons revolver Hotchkiss sont commandés par le lieutenant de vaisseau Barry.
  2. Le 3e bataillon du 1er R.T.A. est composé des 3e, 4e, 5e et 6e compagnies (capitaines Pénasse, de Fradel, Michaud et Bernhart). Les officiers commandant les compagnies de la Légion sont les capitaines du Marais, Césari et Lebigot et le lieutenant Jannet.
  3. « Le cimetière français de Keelung », sur La France à Taiwan - 法國在台灣 (consulté le ).
  4. « Cimetière militaire français de Keelung | Chemins de mémoire », sur www.cheminsdememoire.gouv.fr (consulté le ).
  5. « À Taïwan, la tentative d’invasion française de 1884 reste "une leçon pour la défense de l’île" », sur France 24, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sources et bibliographie[modifier | modifier le code]

En français
  • Ernest Picard-Destelan, Annam et Tonkin : Notes de voyage d'un marin, Paris, 1892
  • Émile Duboc, Trente cinq mois de campagne en Chine, au Tonkin, Paris,
  • S. Ferrero, Formose, vue par un marin français du XIXe siècle, Paris, 2005
  • Huard, La guerre du Tonkin, Paris, 1887
  • Maurice Loir, L'escadre de l'amiral Courbet, Paris, 1886
  • Maurice Rollet de l'Isle, Au Tonkin et dans les mers de Chine, Paris, 1886, [lire en ligne]
  • Auguste Thomazi, La conquête de l'Indochine, Paris, 1934
  • R. Vienet, « Devant le champ de bataille de Mawei (Chine) », dans La Géographie, n°1525, juin 2007, p. 31–53
  • Rémi Monaque, Une histoire de la marine de guerre française, Paris, éditions Perrin, , 526 p. (ISBN 978-2-262-03715-4)
En anglais
  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Keelung Campaign » (voir la liste des auteurs).
  • (en) James F. Roche et L. L. Cowen, The French at Foochow, Celestial Empire, , totales49 (lire en ligne)
  • (en) J. Rawlinson, China's Struggle for Naval Development, 1839–1895, Harvard, 1967
  • (en) R. Wright, The Chinese Steam Navy, 1862–1945, Londres, 2001
  • Lung Chang [龍章], Yueh-nan yu Chung-fa chan-cheng [越南與中法戰爭, Vietnam and the Sino-French War] (Taipei, 1993)

Articles connexes[modifier | modifier le code]