Camp de concentration de Montreuil-Bellay

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Camp de concentration de Montreuil-Bellay
Montreuil-Bellay - Camp tsigane 04.jpg
Vestiges d’un baraquement du camp.
Présentation
Type Camp de concentration
Superficie 5 ha
Gestion
Utilisation originelle poudrerie
Date de création
Créé par Régime de Vichy
Géré par Gendarmerie française
Date de fermeture
Fermé par Gouvernement provisoire de la République française
Victimes
Type de détenus Roms, Clochards
Nombre de détenus 3 000
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Maine-et-Loire
Localité Montreuil-Bellay
Coordonnées 47° 06′ 54″ nord, 0° 07′ 27″ ouest
Géolocalisation sur la carte : Maine-et-Loire
(Voir situation sur carte : Maine-et-Loire)
Camp de concentration de Montreuil-Bellay
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Camp de concentration de Montreuil-Bellay

Protection Logo monument historique Inscrit MH (2010)
Logo monument historique Classé MH (2012, 2013)

Le camp de concentration de Montreuil-Bellay est situé sur la commune de Montreuil-Bellay, en France, dans le Maine-et-Loire.

Historique[modifier | modifier le code]

Seconde Guerre Mondiale[modifier | modifier le code]

Localisation et choix du site[modifier | modifier le code]

Poudrière française située en Maine-et-Loire à une quinzaine de kilomètres de Saumur, transformée en stalag par les Allemands le , ce terrain de 5 hectares fut ensuite transformé par le régime de Vichy en un « camp de concentration à vocation régionale » spécifique pour les roms[1]. En effet, les Allemands réorganisent les camps pour éviter la cohabitation dans un même lieu d'internés d'origines différentes (Tsiganes et Juifs par exemple) et aussi pour réduire les effectifs de garde[2].

Camp de concentration pour nomades[modifier | modifier le code]

Tampon du « camp de concentration de nomades » de Montreuil-Bellay, 23 janvier 1943

Le décret-loi du interdit la circulation des nomades sur le territoire français pendant toute la durée de la guerre car suspectés d'être ou devenir des espions[3].

Les premiers roms raflés arrivent au camp le , en provenance du camp de la Morellerie, en Indre-et-Loire, fermé à la demande des autorités allemandes. Le , ce sont les 213 internés du camp de Coray, dans le Finistère, qui sont transférés à Montreuil[2].

Les derniers le quittent en pour le camp de Jargeau et le camp des Alliers[4] d'où ils sont libérés en [5]. Des clochards de Nantes sont également internés en 1942. 3 000 personnes passèrent par ce camp qui compta jusqu'à 1 096 internés en [5].

Le , les derniers nomades sont transférés vers le Camp des Alliers (50 personnes[4]) à Angoulême et vers le camp de Jargeau (285 personnes)[6].

Camp d'internement de civils allemands[modifier | modifier le code]

Après le transfert des « nomades », en , le camp sert à l'internement de civils allemands[6].

Après la seconde Guerre Mondiale[modifier | modifier le code]

Vestiges de la prison du camp
Vestiges du camp

En , les ruines de ce camp ont été inscrites monument historique afin d'empêcher leur disparition totale et d'en faire un lieu de mémoire[7]. L'ensemble du site a été classé par arrêté du [8],[9]. Une autre parcelle est également classée par arrêté du [9].

En , un projet de valorisation des lieux en mémorial a été annoncé par la préfète Béatrice Abollivier[10].

Le , une cérémonie d'hommage national des 70 ans de la fermeture des derniers camps français d'internement de nomades est tenue et une stèle commémorative est inaugurée en présence du président de la république François Hollande, lequel reconnaît à cette occasion la responsabilité de la France dans ces internements[11].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Camp d'Internement pour les Tsiganes, Montreuil-Bellay sur le site Chemins de mémoire
  2. a et b Marie-Christine Hubert, Une mémoire française, l'internement des nomades en France 1940-1946, dihal - Délégation interministérielle à l'hébergement et à l'accès au logement, , 23 p., p. 10
  3. les tsiganes sous l'occupation l'enquête sur www.lexpress.fr (consulté le 2 novembre 2018)
  4. a et b Marie-Christine Hubert, Une mémoire française, l'internement des nomades en France 1940 - 1946, dihal - Délégation interministérielle à l'hébergement et à l'accès au logement, , 23 p., p. 11
  5. a et b Élodie Berthaud, « Montreuil-Bellay: ce camp où Vichy a interné les Tsiganes », Mediapart,‎ (lire en ligne)
  6. a et b Jacques Sigot, « Les Camps 14 août 2009, www.memoires-tsiganes1939-1946.fr, (version courte de l'article original paru dans la revue Études tsiganes no 2/1995, vol. 6), p. 27
  7. « Un ancien camp de tziganes inscrit comme monument historique », L'Express.fr,‎ (lire en ligne)
  8. Source : Liste des immeubles protégés au titre des monuments historiques en 2012.
  9. a et b « Ancien camp d'internement de tsiganes », notice no PA49000079, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  10. « Montreuil-Bellay. L'ancien camp de Tsiganes aura bientôt son mémorial », sur Ouest-France (ouest-france.fr), .
  11. « La France admet sa responsabilité dans l’internement de Tsiganes de 1940 à 1946 », sur Le Monde (lemonde.fr), .

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Sylvain Brient Jargeau, « camp d’internement de Tsiganes et autres parias », Orléans.mag, no 35, . Consultable en ligne : [Lien 1] [Lien 2]
  • Denis Peschanski, La France des camps - L'internement (1938-1946), Gallimard, 2002
  • Jacques Sigot, Des barbelés que découvre l'Histoire : Un camp pour les Tsiganes… et les autres, Montreuil-Bellay, 1940-1946, Wallada, coll. « Cages (L'enfermement social) », , 4e éd., 416 p. (ISBN 978-2-904201-58-5)
  • Kkrist Mirror (préf. Serge Klarsfeld, postface Francis Groux), Tsiganes 1940-1945 le camp de concentration de Montreuil-Bellay, Paris, E. Proust éditions, coll. « Atmosphères », , 96 p. (ISBN 978-2-84810-184-2, OCLC 494414881)
  • Donald Kenrick et Grattan Puxton (trad. Jean Sendy), Destins gitans : des origines à la solution finale, Paris, Gallimard, coll. « Tel, » (no 254), , 289 p. (ISBN 978-2-07-073550-1, OCLC 33157720)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Liens externes[modifier | modifier le code]