Camp de Saliers

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Camps de Saliers
Présentation
Gestion
Date de création
Date de fermeture
Victimes
Type de détenus Nomades
Nombre de détenus 700
Géographie
Pays Drapeau de la France
Région Provence-Alpes-Côte d'Azur
Localité Arles
Coordonnées 43° 39′ 47″ nord, 4° 28′ 50″ est
Géolocalisation sur la carte : Camargue
(Voir situation sur carte : Camargue)
Camps de Saliers
Géolocalisation sur la carte : Bouches-du-Rhône
(Voir situation sur carte : Bouches-du-Rhône)
Camps de Saliers
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Camps de Saliers

Le camp de Saliers, situé sur la commune d'Arles, dans les Bouches-du-Rhône, à proximité du village de Saliers, est un camp d'internement réservé aux nomades créé par le régime de Vichy (voir Camps d'internement de « nomades » en France).

Histoire[modifier | modifier le code]

Le , un décret pris juste avant la percée des troupes allemandes, déclare que "la circulation des nomades est interdite sur la totalité du territoire métropolitain pour la durée de la guerre" (art.1). Cette mesure s’accompagne de l’obligation de "résider sous la surveillance de la police" dans une localité "fixée pour chaque département par arrêté du préfet" (art. 2).

En France, la situation se dégrade rapidement à partir de l’instauration des régimes racistes déclarés : occupation nazie sur la moitié nord et la côte atlantique, gouvernement de Vichy dans la moitié sud, en zone dite « libre ».

En zone occupée, les autorités allemandes décident de prendre les mêmes dispositions qu'en Allemagne, en regroupant les nomades dans des camps. L’État français collabore et se charge de les appliquer. En , environ 3 100 nomades sont internés dans quinze camps en zone occupée.

En 1940, les nomades expulsés d'Alsace-Lorraine par les Allemands sont dirigés vers la zone Sud. Certains sont assignés à résidence dans le Rhône, d'autres sont internés par le gouvernement de Vichy dans des camps créés en 1939, appelés « camps de concentration », puis « camps de séjour surveillé » parmi les réfugiés espagnols, les réfugiés allemands anti-nazis, les Juifs étrangers et les communistes. Vichy les interne d'abord au camp d'Argelès-sur-Mer, puis à Barcarès et à Rivesaltes.

La décision de construire un camp spécial pour les nomades à Saliers est prise le . Le Service social des Étrangers est chargé de sa réalisation. Le , un premier convoi de 299 nomades en provenance de Rivesaltes, arrive à Saliers. Ce sont ces premiers internés qui termineront les travaux de construction du camp.

En tout, près de 700 nomades y sont internés entre 1942 et 1944, et vingt-cinq personnes y sont mortes de faim et d'incurie. Le , après avoir été mitraillé par l'aviation anglo-américaine, le camp se vide de ses internés, qui s'enfuient. Il est officiellement fermé le . par un arrêté préfectoral des Bouches-du-Rhône.

Abandonné pendant une dizaine d'années, Le camp sert en 1952 de décor au film de Henri-Georges Clouzot, le Salaire de la peur. Quelques aménagements donnent au site l'apparence d'un village mexicain pour les besoins du film. Une fois le tournage terminé, l'équipe de production démonte les décors et démolit les bâtiments. Le terrain retourne ensuite à la riziculture tandis que les décombres servent à consolider les remblais et les chemins alentour. En 2000, ne subsistaient plus que les traces de l'entrée principale et d'une entrée latérale[1].

Un mémorial a cependant été dressé dans la ville d'Arles le [2] en présence du sous-préfet d'Arles, de Claude Vulpian, maire de Saint-Martin-de-Crau, représentant le président du Conseil général, de Michel Vauzelle président du Conseil régional, d'Hervé Schiavetti maire d'Arles et Nicolas Koukas adjoint au maire, adjoint au Devoir de mémoire, en présence également du député maire du XVe arrondissement de Marseille, Frédéric Dutoit et de la cheville ouvrière de tout ce travail, Georges Carlevan, président de l'Association pour un musée de la Résistance et de la Déportation du Pays d'Arles[3] ainsi que des diverses associations qui œuvrent pour la reconnaissance du génocide des Tsiganes. À l'heure actuelle, ce mémorial est le seul de ce type en France. En effet, dans d'autres lieux d'anciens camps, des plaques commémoratives ont été posées, mais à Saliers c'est un monument qui a été inauguré.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Résister en pays d'Arles, 1944-2014, 70ème anniversaire de la Libération, éd. Actes Sud / Association pour un musée de la Résistance et de la Déportation d'Arles et du pays d'Arles, 2014, p.50-55
  • Mathieu Pernot, Un camp pour les bohémiens – Mémoires du camp d'internement pour nomades de Saliers, éd. Actes Sud, 2001, 110 p. (ISBN 2742732845 et 978-2742732845)
  • (Hubert 1999a) - (en) Marie-Christine Hubert (trad. Sinéad ni Shuinear), « The internment of Gyspies in France », dans Donald Kenrick, The Gypsies during the Second World War: In the shadow of the swastika, vol. 2, Univ of Hertfordshire Press, coll. « Interface / The Gypsies During the Second World War », (ISBN 0900458852), p. 59-88

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Mathieu Pernot, Un camp pour les bohémiens – Mémoires du camp d'internement pour nomades de Saliers, éd. Actes Sud, 2001, 110 p., en part. (État des lieux 1942-2000).
  2. « Centre de la résistance et de la déportation du Pays d'Arles », sur le site centre-resistance-arles.fr, consulté le 7 janvier 2009
  3. voir le site de la Ville d'Arles

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]