Calumet et Hecla

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La Calumet et Hecla Mining Company était une société importante d'exploitation du gisement de cuivre, dans le Michigan au XIXe siècle, qui a recruté de nombreux canadiens français et donné naissance au Pays de cuivre.

Histoire[modifier | modifier le code]

Le « Pays de Cuivre » a connu une première tentative de Louis Denys de la Ronde en 1737 et la péninsule de Keweenaw commence à être exploité à partir de 1844.

C'est en 1858 que sont découverts les gisements dits de "Calumet et Hecla" par Edwin J. Hulbert, ce qui l'amène à former l'Hulbert Mining Company, avec des investisseurs de Boston. Il achète les terres et créé la Calumet Company puis la Hecla Company, dont les actions sont données à certains de ses actionnaires et cotées à la Bourse de Boston. Mais l'exploitation est hasardeuse, sous la forme de très larges puits à ciel ouvert, qui s'éboulent et s'emplissent d'eau. Quincy Adams Shaw, le plus important des actionnaires bostonniens, fait appel à son beau-frère Alexander Emanuel Agassiz, fils du géologue Louis Agassiz pour conseiller puis diriger le groupe à partir de 1867, car il se plaint dans des courriers de l'amateurisme d'Edwin J. Hulbert[1].

Les deux sociétés ne pesaient alors que 7 % de la production de cuivre du Michigan, part qui va grimper à 57 % trois ans après. Elles versent leur premiers dividendes, respectivement en 1868 et 1869, puis ont fusionné en 1871 pour former la « Calumet and Hecla Consolidated Mining Company ». Elles ont alors une capitalisation cumulée de 5 millions de dollars[2].

La plus grande mine de cuivre au monde, la « Red Jacket » fut découverte dans le Michigan, grâce au compas solaire de Burt. Elle appartenait à la société Calumet et Hecla et donne son nom à la ville champignon d'à côté, à partir de 1867. Ce sera bientôt le puits de mine le plus profond du monde, avec 1 493 mètres, tandis qu'un autre puits du « Pays de Cuivre », celui de Tamarack, mesurait 1 356 mètres[3].

Dès 1870, les deux sociétés avaient déjà extrait à elles seules la moitié du cuivre du Michigan, qui représente alors lui-même 93 % de la production américaine. Dix ans après, elle contrôle toujours plus de la moitié de l'offre en cuivre des États-Unis[4]. En trois décennies, sa production aura été multipliée par six, pour atteindre 78 millions de livre.

La compagnie installe une usine d'affinage du cuivre à Hancock, Michigan, en 1887, puis une autre à Buffalo. Elle emploie plus de 5 000 salariés à Laurium en 1902, dont la moitié viennent de l'étranger (canadiens et scandinaves, en particulier des finlandais[5]).

Cotée à la Bourse de Boston, l'action est la seule à avoir dépassé le seuil de mille dollars, peu avant la panique de 1907[6]. En 1910, elle ne produit plus que 7 % du cuivre américain, concurrencée par les mines du Montana.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. "A guide to the Calumet & Hecla Copper Mining Company industrial site", par le Keweenaw National Historical Park [1]
  2. "SEVENTY-THREE YEARS HISTORY OF THE BOSTON STOCK MARKET", par JOSEPH G. MARTIN, 1871, page 98 [2]
  3. Les profondeurs des mines
  4. "Les canadiens français du Michigan: leur contribution dans le développement de la vallée de la Saginaw et de la péninsule de Keweenaw, 1840-1914", par Jean Lamarre, page 74, Les éditions du Septentrion, 1er janvier 2000 [3]
  5. "History of the Finns in Michigan", par Armas Kustaa et Ensio Holmio, page 88 [4]
  6. (en) « General Motors' Spectacular Rise », The Economist,‎ (lire en ligne, consulté le )