Euplagia quadripunctaria

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Écaille chinée

L'Écaille chinée (Euplagia quadripunctaria) est une espèce de lépidoptères (papillons) de la famille des Erebidae et de la sous-famille des Arctiinae. On la trouve en Europe et au Moyen-Orient.

Noms vernaculaires[modifier | modifier le code]

Euplagia quadripunctaria a pour noms vulgaires ou vernaculaires :

  • en français : l'Écaille chinée[1],[2], la Callimorphe (avec risque de confusion avec Callimorpha dominula, l'Écaille marbrée), la Callimorphe chinée[3], la Phalène chinée[4] ;
  • en anglais : Jersey Tiger[5] ;
  • en allemand : Spanische Fahne, Russischer Bär ou Römerzahl[5] ;
  • en espagnol : Calimorfa[5].

Description[modifier | modifier le code]

Papillon[modifier | modifier le code]

L'imago présente une forme triangulaire au repos, ses ailes antérieures cachant les postérieures. Les ailes antérieures sont noires, zébrées de bandes blanches obliques. Au repos, elles recouvrent les ailes postérieures d'une vive couleur orange à rouge, avec des taches noires irrégulières, difficiles à percevoir en vol. Il existe une mutation jaune[6]. Il n'y a pas de dimorphisme sexuel, mais les dimensions des individus peuvent varier.

Chenille[modifier | modifier le code]

Les chenilles éclosent environ deux semaines après la ponte et atteignent rapidement 50 mm au maximum. Elles sont noires, velues et portent une large bande dorsale jaune et des taches latérales pâles.

Chrysalide[modifier | modifier le code]

La chrysalide est de couleur rouge foncé[7].

Distribution et biotopes[modifier | modifier le code]

L'Écaille chinée est présente dans la majeure partie de l'Europe (abondante localement dans l'île grecque de Rhodes), l'Ouest de la Russie, en Asie Mineure, dans le Caucase, dans le Sud du Turkménistan et en Iran[5]. Elle est présente dans toute la France métropolitaine, y compris en Corse[1].

C'est un papillon des bois clairs et des broussailles, qui vole aussi bien le jour que la nuit.

Biologie[modifier | modifier le code]

Phénologie[modifier | modifier le code]

L'espèce est univoltine, et les papillons de l'unique génération annuelle volent de début juillet à septembre. Les œufs sont pondus en août à la surface des feuilles des plantes nourricières et les jeunes chenilles passent l'hiver dans la végétation basse pour recommencer à s'alimenter au printemps. La nymphose a lieu à la mi-mai environ.

Plantes nourricières[modifier | modifier le code]

Les plantes hôtes de la chenille sont des Urtica (Ortie dioïque), Lamium (Lamiers), Epilobium (Épilobes), la Sauge des prés mais aussi des plantes ligneuses des genres Rubus, (comme le Framboisier), Corylus (Noisetier), Lonicera (Chèvrefeuille des haies), etc.

Le papillon se nourrit du nectar de fleurs présentes dans les milieux anthropiques et les friches sèches, telles que les chardons, les cirses, les centaurées, l'origan commun, l'eupatoire chanvrine.

Migrations[modifier | modifier le code]

C'est une espèce reconnue migratrice. En Angleterre, elle a été observée en tant que migratrice 15 années sur 19 (étude faite de 1982 à 2005)[8].

Systématique[modifier | modifier le code]

L'espèce actuellement appelée Euplagia quadripunctaria a été décrite pour la première fois en 1761 par le naturaliste autrichien Nicolaus Poda von Neuhaus, sous le nom initial de Phalaena quadripunctaria[9],[5].

Synonymie[modifier | modifier le code]

  • Phalaena (Noctua) quadripunctaria Poda, 1761protonyme
  • Phalaena hera Linnaeus, 1767[10]
  • Noctua tripunctaria Walker, 1855[11]
  • Callimorpha venus Prittwitz, 1867[12]
  • Callimorpha hera saturnina Oberthür, 1896[13]
  • Panaxia quadripunctaria (Poda, 1761)
  • Callimorpha quadripunctaria (Poda, 1761)

Sous-espèces[modifier | modifier le code]

On distingue plusieurs sous-espèces[5] :

  • Euplagia quadripunctaria quadripunctaria (Poda, 1761) — en Europe et dans le Caucase.
  • Euplagia quadripunctaria fulgida (Oberthür, 1896) — en Grèce, en Turquie, et au Moyen-Orient.
  • Euplagia quadripunctaria rhodosensis (Daniel, 1953) — à Rhodes.
  • Euplagia quadripunctaria ingridae (Roesler, 1968) — dans l'Ouest de la Turquie.

L'Écaille chinée et l'Homme[modifier | modifier le code]

Statut de protection[modifier | modifier le code]

L'espèce est inscrite à l'annexe II de la directive habitat de la communauté européenne du [1],[14]. Elle n'est pas protégée en France et dans d'autres pays d'Europe[15].

L'Écaille chinée dans les arts[modifier | modifier le code]

Une Écaille chinée est représentée sur la jambe droite de Vénus du tableau Vénus, Mars et Cupidon du peintre Piero di Cosimo, vers 1490.

Philatélie[modifier | modifier le code]

Une planche de timbres de Moldavie de deux lei de valeur faciale.

Ce papillon figure sur un timbre-poste de l'île de Jersey de 1991 (valeur faciale : 20 p.), sur un timbre moldave de 2003 (2 L), et sur un timbre allemand de 2005 (55+25 eurocent).

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Lépi'Net.
  2. MNHN & OFB [Ed]. 2003-présent. Inventaire national du patrimoine naturel (INPN), Site web : https://inpn.mnhn.fr, consulté le 3 novembre 2020
  3. Jean Baptiste Pierre Antoine de Monet de Lamarck ; Histoire naturelle des animaux sans vertèbres ; 1839 ; p.75.
  4. Jean-Baptiste Godart, Philogène Auguste Joseph Duponchel ; Histoire naturelle des lépidoptères ou papillons de France, Volume 4 ; 1822 ; p.405.
  5. a b c d e et f FUNET Tree of Life, consulté le 3 novembre 2020
  6. Bulletin de la Société des sciences naturelles de l'Ouest de la France, Faucheux et Orhant (ISSN 0758-3818)
  7. (en) Moths and Butterflies of Europe and North Africa.
  8. [PDF](en) Eur. J. Entomol. 104: 139–143, 2007 (ISSN 1210-5759)
  9. Poda, N., 1761: Insecta Musei graecensis, quae in ordines, genera et species juxta Systema Naturae Caroli Linnaei digessit Nicolaus Poda, e Societate Jesu, Philosophiae Doctor et Matheseos Professor: 18+127 p., 2 tab., Widmanstadii, Graecii.
  10. Linnaeus (Linné), C., 1767 : [Lepidoptera] : 744-900. In : Linné, C., Systema Naturae, etc. Ed. 12. 1 (2): 533-1327, Holmiae.
  11. Walker, 1855; List Spec. Lepid. Insects Colln Br. Mus. 3: 647.
  12. Prittwitz, 1867; Stettin ent. Ztg 28 (7-9): 274.
  13. Oberthür, 1896; Étud. d'Ent. 20: 56, pl. 10, f. 170-172.
  14. INPN.
  15. « Ecaille chinée », sur www.lpo.fr (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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