Miko (marque)

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Miko
logo de Miko (marque)
Logo de Miko
illustration de Miko (marque)

Création Voir et modifier les données sur Wikidata
Fondateurs Luis Ortiz
Siège social Saint-Dizier
Drapeau de la France France
Actionnaires Unilever
Carozzi (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activité Vente
Produits Crèmes glacées
Société mère Unilever
Sociétés sœurs Ben & Jerry's
Site web (fr) Miko, site officiel

Miko est une marque commerciale et une entreprise française de crèmes glacées détenue par le groupe Unilever, originellement créée par Luis Ortiz à Saint-Dizier dans les années 1920.

En Belgique, au Portugal, en Afrique du Sud et aux Pays-Bas, elle est appelée Ola[1] , Eskimo en Autriche et en Suisse, la marque est appelée Lusso, ou bien Pierrot Lusso en forme longue. La marque la plus répandue dans le monde est Algida.

Historique[modifier | modifier le code]

Aux origines de Miko, il y a l'émigration dans les années 1920 en France de la famille espagnole Ortiz. Certains s'installent en 1919 à Deauville et Trouville où ils créent les Glaces Pompon. Un de leurs cousins, Luis Ortiz (1889-1948), né à San Pedro del Romeral, s'établit en tant que marchand ambulant à Saint-Dizier (Haute-Marne) en 1921[2]. Il y promène sa carriole de marchand ambulant afin de vendre ses marrons grillés, complétant cette activité par la fabrication de crèmes glacées. À la même époque, l'américain Christian K. Nelson découvre la propriété de l’huile de coprah servant à fixer le chocolat autour du bâtonnet, et crée l'Esquimau[3].

Un cousin des Ortiz importe l’idée en 1925, donnant naissance au bâtonnet Ortiz[4]. Parents et enfants sillonnent la région à bord de triporteurs. La vente de glaces est dopée à la Libération. Les troupes américaines sont nombreuses à Saint-Dizier et les G.I. fans d'« ice-creams » découvrent les glaces Ortiz[5]. Le succès se poursuit avec la vente des Miko dans les fêtes foraines, les cinémas. Voulant moderniser la marque, les Ortiz rebaptisent leurs glaces Miko en 1951 (contraction de deux surnoms : celui du fils d'un associé de la famille, Michel surnommé Mik et celui de son chien dont le nom finissait par Ko)[6].

Pour répondre au développement des ventes, ils rachètent le Fort Carré (ex-fabricant de bières) pour y installer en 1954 une usine et des machines automatisées pour la fabrication de glaces importées d'Amérique. Le « gros marchand de Saint-Dizier » s'impose même devant les trois groupes industriels Motta (it), Nestlé et Unilever[7].

Dans les années 1970 et 1980, la société Ortiz-Miko sponsorise des équipes cyclistes et le Tour de France[8]. L’entreprise emploie 1 100 salariés et fournit 10 000 points de vente. En 1986, elle rachète le fabricant nantais de crèmes glacées Frigécrème à BSN[9]. En 1990, Miko est le premier groupe français de produits alimentaires sous grand froid avec 6 000 salariés et 5 milliards de francs de chiffre d’affaires[10]. La société exporte et prend pied sur tous les continents : américain (Canada), africain (Egypte, Sénégal, Réunion, Djibouti), océanien (Nouvelle-Calédonie) et asiatique (Japon, Corée).

Les héritiers Ortiz se disputant l'héritage, l'entreprise en déclin est rachetée, en 1994, pour 413 millions d'euros par Unilever (groupe qui possède les marques Cornetto, Motta, Carte d'Or)[11]. Elle est intégrée à COGESAL, la division surgelés du groupe, renommée à cette occasion COGESAL-MIKO. Miko remplace par la suite la marque de glaces du groupe, Motta[12]. L'usine Miko déménage sur la zone industrielle de Trois-Fontaines, toujours à Saint-Dizier. La tour MIKO de l'ex-usine est aujourd'hui un musée Miko et un cinéma.

La tour Miko de Saint Dizier est dorénavant un cinéma.

Produits[modifier | modifier le code]

Liste de quelques-uns des produits de la gamme Miko :

  • Cornetto ; Cornetto Passion ; Cornetto Miniature ; Cornetto Soft
  • Magnum (diverses formes)
  • Le Miko, le bâtonnet original !
  • Carte d'Or
  • Calippo Tubes (Fruits, Fraise et Tropical)
  • Viennetta
  • Café Zéro

La plupart de ces marques étaient la propriété d'Unilever avant l'acquisition de Miko. Elles étaient alors commercialisées sous la marque Glaces Motta.

Logos au fil du temps[modifier | modifier le code]

Quelques équivalents de Miko à l'étranger.

Unilever a construit son activité glaces au fil des années en rachetant des entreprises dans de nombreux pays (Algida en Italie, Langnese en Allemagne, Frigo en Espagne, Miko en France ...). Le groupe a décidé en 1998 de donner le même logo en forme de cœur à toutes ses filiales, tout en conservant leur nom propre à chaque pays[13]. Ce logo a ensuite été simplifié en 2003.

Miko aujourd'hui[modifier | modifier le code]

L'usine a déménagé en 1996 et a été détruite en 2005 pour laisser place au complexe ciné-quai ainsi qu'à une grande surface et des habitations. Il ne reste plus que la tour Miko ainsi qu'un musée à l'intérieur du cinéma.

Mouvements sociaux en 2008[modifier | modifier le code]

Le , l'usine Miko de Saint-Dizier est en grève. On prévoit la suppression de 309 postes sur 493[14]. Depuis le , la direction ne paye plus les salariés non-grévistes de l'usine[15]. 1 million d'euros de pertes sont annoncées[16].

Le travail ne reprend que mi-[17]. Plus de trois mois après le début du conflit avec la direction, les syndicats de Cogesal-Miko à Saint-Dizier (Haute-Marne) ont conclu un protocole d'accord sur la restructuration de l'usine. Sur les 493 postes, 180 seront supprimés au lieu des 254 prévus initialement. Environ 80 salariés seront licenciés, les autres ayant une solution de reclassement ou de départ[18].

À travers le monde[modifier | modifier le code]

La marque Miko est présente dans le monde sous d'autres dénominations commerciales :

Marques Pays
Algida Albanie, Bulgarie, Chypre, Croatie, Estonie, Grèce, Hongrie, Italie, Kosovo, Kazakhstan, Lettonie, Lituanie, Macédoine, Malte, Moldavie, Pologne, Roumanie, Russie, Serbie, Slovaquie, Slovénie, Tchéquie, Turquie, Ukraine
Bresler Bolivie, Chili
Eskimo Autriche
Frigo Espagne
Frisko Danemark
GB Glace Finlande, Norvège, Suède
Glidat Strauss Israël
Good Humor Canada, États-Unis
HB Irlande
Helados La Fuente Colombie
Holanda Belize, Costa Rica, Guatemala, Honduras, Mexique, Nicaragua, Panama, Salvador
Inmarko Russie, Kazakhstan
Kibon Argentine, Brésil, îles Malouines
Kwality Wall's Bhoutan, Brunei, Inde, Népal, Sri Lanka
Langnese Allemagne
Lusso Suisse
Miko Égypte (ميكو), France, Maroc
Ola Afrique du Sud, Belgique, Luxembourg, Pays-Bas
Olá Cap-Vert, Macao, Portugal
Pingüino Équateur
Selecta Comores, Philippines, Tanzanie
Streets Australie, Nouvelle-Zélande
Tio Rico Venezuela
Wall's Angleterre, Cambodge, Chine, Écosse, Inde, Indonésie, Laos, Liban, Malaisie, Pakistan, Pays de Galles, Singapour, Thaïlande, Viêt Nam
Wall's HB Irlande du Nord
和路雪 Chine

Notes et références[modifier | modifier le code]

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Wall's (ice cream) » (voir la liste des auteurs).
  1. [1], sur unilever.be
  2. (es) [2], sur vallespasiegos.es
  3. (en) Anne Cooper Funderburg, Chocolate, strawberry, and vanilla: a history of American ice cream, Bowling Green State University Popular Press, , p. 184.
  4. « L’épopée des glaces Ortiz », sur museemiko.com (consulté en ).
  5. « Un succès annoncé », sur museemiko.com (consulté en ).
  6. R. E. Batchelor, Malliga Chebli-Saadi, French for Marketing, Cambridge University Press, , p. 39.
  7. Christian Jelen, Olivier Oudiette, La Guerre industrielle, Éditions J'ai Lu, , p. 118.
  8. Jean-Louis Le Touzet, « Miko, une crème de sponsor », sur liberation.fr, .
  9. Frigécrème saborde sa marque dans les grandes surfaces, Les Échos, 26 janv. 1994
  10. Jacky Durand, « Coquillages et crèmes glacées », sur liberation.fr, .
  11. Unilever fait le ménage chez Miko, sur Libération
  12. Unilever peut s'emparer du groupe Ortiz-Miko, Les Echos, 17 mars 1994
  13. (en)Hertbrands logos
  14. Article "Miko fait fondre ses effectifs" sur le Figaro, 15 novembre 2007
  15. Article "Miko ne paye plus les non-grévistes" sur le Figaro, 14 février 2008
  16. Article "Grève reconduite pour les salariés de Miko" sur le site Challenges.fr, du 28 février 2008
  17. [3], sur usinenouvelle.com
  18. [4], sur usinenouvelle.com

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]