Caddie (entreprise)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Caddie S.A.S
logo de Caddie (entreprise)
Logo 2022

Création 1928
Dates clés 1957 : Création de la marque Caddie
Personnages clés Raymond Joseph ; Marc Joseph

Alice Joseph ; Stéphane Dedieu

Forme juridique Société par actions simplifiée
Siège social Dettwiller (Bas-Rhin)
Drapeau de la France France
Direction Groupe Cochez & actionnaires
Activité Industrie
Métallurgie
Produits Chariot de supermarché,aménagement de magasin, logistique, manutention d’aéroports, d'hôtels, d'hôpitaux et d'industrie.
Sociétés sœurs Produs
Effectif 111
SIREN 804532646[1]Voir et modifier les données sur Wikidata
TVA européenne FR09804532646[2]Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web caddie.fr

Ateliers réunis Caddie[3] est une société française fabriquant des chariots de supermarché et divers aménagements de magasins et équipements en fil métallique[4]. Le mot « caddie » est par antonomase entré dans le langage courant pour désigner un chariot de supermarché mais aussi le petit chariot individuel pour faire les courses, bien que l'entreprise intervienne régulièrement pour s'opposer à ce que le nom de ses produits soit utilisé comme tel.

Historique[modifier | modifier le code]

L'entreprise est fondée en 1928 par Raymond Joseph et son frère sous le nom Ateliers Réunis et fabrique des mangeoires pour les poussins et des articles de ménage en fil métallique[5].

En 1957, à Schiltigheim, elle se concentre sur la production et la vente de chariots de supermarché en acier[5] à la suite de la suggestion d'un neveu des fondateurs, Marc Joseph qui en avait fait l'observation aux États-Unis[6]. Ces chariots sont dénommés « Caddie », en référence à la voiturette des golfeurs (« caddie cart »)[5]. La marque caddie est déposée en 1957 en France puis dans plus de 75 pays. La société familiale prend le nom de Ateliers Réunis Caddie.

Caddie équipe en chariots de courses le premier supermarché de France, Express Marché, ouvert en 1958 à Rueil-Malmaison par le succursaliste rhémois Goulet-Turpin.

Un deuxième site de production de ces chariots est créé à Drusenheim en 1973. Spécialisé dans la production de chariots libre-service, il est entièrement robotisé et occupe 30 000 m2 couverts.

Pendant des décennies l'entreprise est très rentable, car elle est seule sur ce marché en Europe[5],[6]. Ceci dure jusqu'au milieu des années 1990, période pendant laquelle un plus petit concurrent, Wanzl, la dépasse à la suite d'un manque d'investissement[5],[7].

Des filiales de production sont créées en Chine en 2001, au Portugal en 2004.

En mai 2003, Ateliers Réunis Caddie participe à l'augmentation de capital de 3 millions d'euros de sa filiale de fabrication de roues et roulettes, Guitel, qui est déficitaire[8]. Sa participation passe de 49,9 % à 78,4 % du capital[9]. En novembre 2004, la filiale ne s'est pas redressée et est cédée en totalité pour un euro[10].

En 2009, l'héritière, Alice Joseph-Deppen, qui détient 67 % du capital tente de mettre en vente l'entreprise[11].

En pertes depuis plusieurs années, l'entreprise familiale est mise en redressement judiciaire le 5 mars 2012[12]. Elle est reprise par le groupe Altia, qui ferme le site de Schiltigheim et regroupe la production française à Drusenheim[13].

Son siège social est transféré de Schiltigheim à Drusenheim en 2012.

Malgré un refinancement par Bpifrance[14], le groupe Altia fait faillite à l'été 2014 et est démantelé[15]. Une seule offre propose de reprendre Caddie[16], elle est présentée par Stéphane Dedieu l'ancien PDG avant l'intégration au groupe Altia. Une nouvelle société Les Ateliers Réunis est créée[17].

En 2016, l'entreprise connaît plusieurs commandes massives en provenance de pays du Golfe (d'Arabie saoudite principalement) et réembauche une centaine de salariés (105 des 128 salariés) qui avaient été licenciés en 2014[18]. Cette progression constante lui a permis de racheter le site de l'entreprise Electropoli dans la zone industrielle de Dettwiller[19]. Après des mois de travaux, les premiers chariots commencent à sortir de la nouvelle usine.

10 millions d'euros de travaux ont été réalisés sur le site[20]. Anciennement sous-traitée, la peinture est désormais faite sur place. De quoi intégrer les 74 ex salariés d'Electropoli, spécialisés dans le traitement de pièces autos. Ils ont suivi une formation de 8 mois pour pouvoir intégrer le processus de production.

Au total, 120 salariés travaillent sur le site en plus des 120 présents à Drusenheim. Cette reprise s'explique principalement par les apports en capital : 6 millions d'euros dont principalement le soutien de BpiFrance (1 million d'euros), la Caisse d'épargne (700 000 euros) et de la région Alsace (300 000 euros)[21].

L'entreprise exporte ses chariots dans 120 pays et réalise un chiffre d'affaires de 26 000 000 d'euros en 2016[22].

En novembre 2018, Caddus[23] filiale du premier fabricant européen de chariots de magasins, la société polonaise Damix[24] entre au capital des Ateliers Réunis Caddie à hauteur de 70 %. Les 30 % restent à Stéphane Dedieu (via le holding Skade Management), le distributeur Italien Bertholdi, et le groupe allemand ShopBox[25],[26],[27].

En 2020, le siège de l'entreprise est transféré à Dettwiller[7], le site de Drusenheim fermant ses portes.

En 2021, un 3ᵉ plan social est mis en œuvre[28].

Le lundi 3 janvier 2022, l'entreprise Caddie annonce avoir une trésorerie à sec et déposer le bilan[29]. Elle est placée en redressement judiciaire le lendemain[30].

Le projet de reprise porté par Pascal Cochez, président du Groupe Cochez, est validé par le tribunal de commerce le 22 mars 2022. Le groupe Cochez devient majoritaire à hauteur de 66 %. Pour compléter l’actionnariat, il s’est associé à un pool d’actionnaires minoritaires détenant 34 %, qui pour la plupart travaillent avec Caddie depuis de nombreuses années, menant à la création de Caddie S.A.S[31].

Utilisation du nom[modifier | modifier le code]

Aujourd'hui, le nom « caddie » est couramment utilisé pour désigner tous les types de chariots en fil métalliques, quelle que soit leur marque. Il s'agit d'un cas particulier d'antonomase du nom propre. Cet usage est cependant risqué, car le nom a été déposé par la société « Les Ateliers réunis Caddie SAS », qui possède donc la propriété intellectuelle de la marque, et fait régulièrement valoir ses droits. Elle a notamment obtenu à plusieurs reprises la condamnation de journaux pour un tel usage (Le Figaro, Libération…)[32]. Dans cette utilisation, il convient de mettre une majuscule : Caddie[33].

Chiffres clés[modifier | modifier le code]

1990 1995 1997 2003 2006 2011 2012 2014 2015 2016 2018
Chiffre d'affaires (M€) 76[6] 69[5] 110[34] 85[34] 17[20] 23[35] 26[35] 31,5[7]
Résultat net 3 %[6]
Nombre d'employés 900[6] 660[6] 1000 (dont 500 en France)[36] 128[20] 230[20]

Images[modifier | modifier le code]

Biographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Sirene, (base de données)Voir et modifier les données sur Wikidata
  2. « http://www.caddie.fr/mentions/ » (consulté le )
  3. « Chiffre d'affaires, résultat, bilans et mentions lègales de la société décrite », sur societe.com (consulté le ).
  4. « Caddie, un nom hors du commun par Jean Watin-Augouard », sur prodimarques.com (consulté le ).
  5. a b c d e et f Arnaud Bouillin, « Fin de règne pour Caddie », Capital, no 157,‎ , p. 47-48.
  6. a b c d e et f Sylvain Courage, « Caddie roule sur l'or », Capital, no 68,‎ , p. 58-59.
  7. a b et c « Alsace : du fil de fer tordu au chariot de supermarché, grandeur et déclin de l'entreprise Caddie », sur France 3 Grand Est (consulté le ) : « Pour ne pas trahir l’esprit du fondateur, “Mademoiselle Alice”, comme elle est surnommée, refuse que le fabricant prenne le virage du plastique. ».
  8. Christelle Donger, « Guitel », Le Journal des Finances,‎ , p. 7
  9. Christelle Donger, « Guitel », Le Journal des Finances,‎ , p. 9
  10. Christelle Donger, « Guitel », Le Journal des Finances,‎ , p. 8
  11. « L'héritière de Caddie hésite à vendre l'entreprise », sur Les Echos, (consulté le ).
  12. « Les chariots caddie repris par le groupe Altia », sur le site de L'Express, (consulté le ).
  13. « Les chariots Caddie repris par Altia Group », sur Les Echos, (consulté le ).
  14. « La banque publique d'investissement vole au secours de Caddie », sur franceinfo.fr, (consulté le ).
  15. « Le groupe industriel Altia dépose le bilan, 1000 emplois en jeu en France », sur lexpansion.lexpress.fr, (consulté le ).
  16. « Le groupe Altia n'échappera pas au démantèlement », sur le site Les Échos (consulté le ).
  17. Denis Cosnard, « Nouveau départ pour Caddie », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
  18. Alvezio Buonasorte, « Industrie / Commandes et embauches en hausse pour Caddie », sur lalsace.fr, L'Alsace, (consulté le ).
  19. « Dettwiller : Caddie reprend le site d'Electropoli et injecte dix millions d'euros », sur France 3 Grand Est (consulté le ).
  20. a b c et d « Caddie investit 10 millions d'euros dans un troisième site alsacien », sur Les Echos, (consulté le ).
  21. Olivia Détroyat, « Caddie mise sur les hypers pour se relancer », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  22. « Caddie retrouve son client historique Carrefour avec une commande de 3,7 millions d’euros », Dernières Nouvelles d'Alsace,‎ (lire en ligne, consulté le )
  23. « CADDUS (DETTWILLER) Chiffre d'affaires, résultat, bilans sur SOCIETE.COM - 840531065 », sur societe.com (consulté le ).
  24. (pl) « Witamy na stronie startowej », sur damix.pl (consulté le ).
  25. « Caddie cède 70 % de son capital au polonais Damix - Les Echos », sur lesechos.fr (consulté le ).
  26. HD, « caddie passe sous pavillon --- », l'alsace,‎
  27. (de) « ShopBox Group », sur shopboxgroup.fr (consulté le ).
  28. 6medias, « La société Caddie taille encore dans ses effectifs », sur Capital.fr, (consulté le ).
  29. Challenges.fr, « Caddie, le fabricant de chariots, en cessation de paiement », sur challenges.fr, (consulté le ).
  30. « Le fabricant de chariots de supermarchés Caddie placé en redressement judiciaire », sur BFM BUSINESS (consulté le ).
  31. Martin Antoine, « Le fabricant de chariots Caddie sauvé une nouvelle fois de la faillite », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  32. « 50000F pour un Caddie. «Libération» est condamné pour avoir utilisé le mot, nom déposé. », sur liberation.fr, .
  33. Dictionnaire Larousse, Larousse (lire en ligne)
  34. a et b « Caddie sous la menace d'une mise en redressement judiciaire », sur Les Echos, (consulté le ).
  35. a et b Par Le 12 janvier 2017 à 16h55, « Deux ans après la crise, Caddie retrouve le sourire et son client historique Carrefour », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  36. « Caddie, en manque de trésorerie, a été placé en redressement judiciaire », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  37. « Caddie fête ses 90 ans, " la société va mieux" son président Stéphane Dedieu », sur France Bleu (consulté le ).
  38. « Caddie, une aventure industrielle et humaine », DNA - les Dernières Nouvelles d'Alsace,‎ , p. 18

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]