Cacodyle

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Cacodyle
Identification
Nom UICPA diméthylarsanyl(diméthyl)arsane
tétraméthyldiarsane
Synonymes

tétraméthyldiarsine

No CAS 471-35-2
No ECHA 100.006.766
No CE 207-440-4
PubChem 79018
SMILES
InChI
Apparence liquide huileux avec une odeur piquante
Propriétés chimiques
Formule C4H12As2  [Isomères]
Masse molaire[1] 209,981 3 ± 0,004 1 g/mol
C 22,88 %, H 5,76 %, As 71,36 %,
Propriétés physiques
fusion −5 °C[2]
ébullition 163 °C[2]
Précautions
SGH[2]
SGH06 : Toxique
H301, H331 et H410
Transport[2]
-
   3280   

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

Le cacodyle ou tétraméthyldiarsane est un composé organique contenant de l'arsenic, un alkylarsine de formule semi-développée (CH3)2As-As(CH3)2. C'est un liquide huileux toxique avec une odeur d'ail. Le cacodyle subit une combustion spontanée dans l'air sec. C'est aussi une partie minoritaire du liquide fumant de Cadet (d'après le chimiste français Louis Claude Cadet de Gassicourt).

Préparation[modifier | modifier le code]

L'oxyde de cacodyle, (CH3)2AsOAs(CH3)2 est préparé par la réaction de l'acétate de potassium avec du trioxyde d'arsenic :

4 KCH3CO2 + As2O3 → OAs2(CH3)4 + 2 K2CO3 + 2 CO2

Une réduction ultérieure ou dismutation de ce composé dans une réaction chimique donne un mélange de plusieurs composés de l'arsenic méthylé dont le tétraméthyldiarsane.

Une autre synthèse beaucoup plus efficace fait réagir du chlorure de diméthylarsine, Cl-As(CH3)2 et du diméthylarsine, HAs(CH3)2 :

As(CH3)2Cl + As(CH3)2H → As2(CH3)4 + HCl

Histoire[modifier | modifier le code]

Publicité du début du XXe siècle pour la cacodyle. Bibliothèque municipale de Nancy

Jöns Jacob Berzelius a inventé le nom de kakodyl (plus tard changé en cacodyl) pour le radical diméthylarsinyle, (CH3)2As-, à partir des racines grecques kakodes, « nauséabond » et hyle « matière »[3].

Le cacodyle, initialement fabriqué à partir de l'arsenic distillé avec de l'acétate de potassium, a été étudié par Edward Frankland et Robert Bunsen. Il est considéré comme l'un des premiers composés organométalliques découverts.

En 1836, Robert Bunsen en dit : « l'inhalation de ce corps produit des picotements instantanés des mains et des pieds, et même vertige et insensibilité… Il est remarquable que lorsque l'on inhale ce composé, la langue se couvre d'une couche noire, avant même qu'aucun des autres effets délétères ne soit perceptible ».

Ces travaux de Bunsen sur le cacodyle l'ont conduit à postuler l'existence du radical méthyle.

Utilisation[modifier | modifier le code]

Le cacodyle a aussi été utilisé pour prouver la théorie radicale de Berzelius, qui a entraîné à une large utilisation de cacodyle dans les laboratoires de recherche. Après que la théorie radicale a été établie, l'intérêt pour cette substance toxique à mauvaise odeur a fortement diminué.

Pendant la Première Guerre mondiale, l'utilisation de cacodyle parmi les gaz de combat a été envisagée, mais en fin de compte, elle n'a jamais été utilisée pendant cette guerre. Plus récemment, la chimie inorganique a découvert les propriétés du cacodyle comme ligand des métaux de transition.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  2. a b c d et e Entrée « Tetramethyldiarsine » dans la base de données de produits chimiques GESTIS de la IFA (organisme allemand responsable de la sécurité et de la santé au travail) (allemand, anglais) (JavaScript nécessaire)
  3. J. J. Berzelius, Jahresber., 1839, vol.18, p. 487.

Voir aussi[modifier | modifier le code]