Hygromycine B

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Hygromycine B
Image illustrative de l’article Hygromycine B
Identification
Nom UICPA O-6-Amino-6-deoxy-L-glycero- D-galacto- heptopyranosylidene- (1-2-3)-O-beta-D-talopyranosyl (1-5) -2-deoxy-N3-methyl-D-streptamine
No CAS 31282-04-9
No ECHA 100.045.935
No CE 250-545-5
PubChem 35766
SMILES
InChI
Apparence Poudre beige
Propriétés chimiques
Formule C20H37N3O13  [Isomères]
Masse molaire[1] 527,520 1 ± 0,023 1 g/mol
C 45,54 %, H 7,07 %, N 7,97 %, O 39,43 %,
pKa 7,1 et 8,8
Propriétés physiques
fusion 160 à 180 °C
Précautions
Directive 67/548/EEC
Très toxique
T+

Écotoxicologie
DL50 6 mg·kg-1 (souris, IV)
46000 U/kg (souris, oral)[2]
Considérations thérapeutiques
Classe thérapeutique antibiotique aminoside
Voie d’administration orale, intraveineuse

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

L'hygromycine B est un antibiotique aminoside produit par la bactérie Streptomyces hygroscopicus. Cette molécule cible aussi bien les bactéries que les cellules eucaryotes (levures et cellules eucaryotes supérieures). Elle entraîne la mort des cellules en inhibant la biosynthèse des protéines[3].

Historique[modifier | modifier le code]

L'hygromycine B a été développée dans les années 1950, initialement pour une utilisation vétérinaire. Cet antibiotique est d'ailleurs toujours ajouté à la nourriture des porcs et des poulets en tant qu'agent anthelmintique (nom utilisé: Hygromix[4]).

La bactérie Streptomyces hygroscopicus, responsable de la synthèse de l'hygromycine B, a été isolée en 1953 à partir d'échantillons de terre. Les gènes de résistance à cet antibiotique furent découverts au début des années 1980.

Mode d'action[modifier | modifier le code]

Comme tous les antibiotiques aminosides, l'hygromycine B entraîne la mort cellulaire en inhibant fortement la biosynthèse des protéines. Cette inhibition est due aux effets de l'hygromycine B sur la traduction des ARNs messagers. Cet antibiotique induit une lecture erronée des ARNm ce qui entraîne la synthèse de protéines anormales ou tronquées. L'hygromycine B affecte également la translocation ribosomique lors du processus de traduction, le ribosome se déplaçant d'un nombre anormal de bases (plus ou moins que les 3 bases nécessaires) [5].

Résistance[modifier | modifier le code]

L'enzyme Hph (hygromycine B phosphotransférase) est responsable de la résistance à l'hygromycine B. Cette enzyme induit la phosphorylation de l'hygromycine B qui perd alors tout effet biologique. Il existe deux gènes hph codant la Hph: le premier fut découvert chez Streptomyces hygroscopicus, la bactérie qui produit l'hygromycine B, et le second fut découvert dans des plasmides d'Escherichia coli et de Klebsiella pneumoniae [6].

Utilisation en biologie[modifier | modifier le code]

Comme l'ampicilline et la kanamycine, l'hygromycine B est utilisée par les chercheurs en biologie comme agent de sélection. Cet antibiotique permet en effet de sélectionner les bactéries transformées et les cellules eucaryotes transfectées avec un plasmide. Ce plasmide contient un gène d'intérêt et le gène hph. Si les cellules ont bien reçu le plasmide, elles expriment alors la Hph qui leur permet de survivre en présence de l'hygromycine B.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  2. MSDS Hygromycine B (Sigma-Aldrich)
  3. McGuire, Pettinger (1953), "Hygromycin I. Preliminary studies on the production and biological activity of a new antibiotic.", Antibiot. Chemother. 3: 1268-1278
  4. Fiche de l'Hygromix, Agence canadienne d'inspection des aliments
  5. Mécanisme d'action sur Hygromycin.net
  6. Résistance à l'hygromycine B sur Hygromycin.net