Sel d'aspartame-acésulfame

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Sel d'aspartame-acésulfame
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Identification
Nom UICPA [2-carboxyl-1-(N-(1-méthoxycarbonyl-2-phényl)éthylcarbamoyl)]éthanaminium 6-méthyl-4-oxo-1,2,3-oxathiazin-3-ide-2,2-dioxide
Synonymes
  • Twinsweet
  • Aspartame-acésulfame
No CAS 106372-55-8
No E E962
SMILES
InChI
Apparence Solide blanc inodore[1]
Propriétés chimiques
Formule C18H23N3O9S  [Isomères]
Masse molaire[2] 457,455 ± 0,024 g/mol
C 47,26 %, H 5,07 %, N 9,19 %, O 31,48 %, S 7,01 %,
Propriétés physiques
fusion Se décompose[3]
Solubilité Faiblement soluble dans l'eau, légèrement soluble dans l'éthanol[1].
Composés apparentés
Autres composés

Alitame, Aspartame, Acésulfame K, Néotame, Suosan


Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

Le sel d'aspartame-acésulfame est un édulcorant artificiel non calorigène, également connu sous le nom commercial « Twinsweet ». Ce sel est produit à partir de deux édulcorants : l'aspartame et l'acésulfame K. Il possède un pouvoir sucrant 350 fois plus élevé que le sucre (saccharose)[4]. Il est également connu sous le numéro E (code des additifs) E962[1]. Il ne favorise pas la formation de carie dentaire.

Histoire[modifier | modifier le code]

La découverte du sel d'aspartame-acésulfame revient à l'entreprise hollandaise Holland Sweetener Company (HSC) basée à Maastricht, issue d'un partenariat entre DSM et Tosoh (entreprise japonaise)[4]. La découverte remonte à 1995 lors de recherches sur des dérivés de l'aspartame par J.C. Fry et J. Van Soolingen[3]. Ce nouvel édulcorant est commercialisé sous la marque « Twinsweet »[5].

En 2000, le Comité mixte FAO-OMS d'experts des additifs alimentaires (JECFA) a conclu que la dose journalière admissible (DJA) était déjà couverte par celles de l'aspartame et de l'acésulfame K[3].

En 2003, la directive 2003/115/CE autorise ce nouvel édulcorant intense dont l'innocuité a été établie par le Comité scientifique de l'alimentation humaine dès [6]. « Twinsweet » est lancé la même année en Europe[4].

En 2006, HSC a arrêté la commercialisation de l'aspartame et de Twinsweet car le marché n'était plus rentable[5]. L'avenir du sel d'aspartame-acésulfame est incertain car HSC détient le brevet depuis 1996[7].

Propriétés[modifier | modifier le code]

Le sel d'aspartame-acésulfame est un solide blanc inodore et non-hygroscopique[8].

Le sel d'aspartame-acésulfame est faiblement soluble dans l'eau (2,75 % à 21 °C[3]), légèrement soluble dans l'éthanol[1]. Cependant il se dissout plus vite que l'aspartame seul[8].

Propriétés édulcorantes[modifier | modifier le code]

Le ratio aspartame-acésulfame en poids est le ratio équimolaire qui produit la sensation sucrée la plus intense par synergie[3]. Le pouvoir sucrant est de 350 fois plus sucré que le saccharose (à masse égale) lorsqu'il est évalué dans l'eau et de 400 à pH de 3,2[3].

Utilisation[modifier | modifier le code]

En Europe, son utilisation est possible dans une liste large de produits alimentaires tels que les boissons, les desserts lactés et les confiseries.

Réglementation[modifier | modifier le code]

En Europe, les doses maximales d'emploi pour le sel d'aspartame-acésulfame sont dérivées des doses maximales d'emploi de ses deux éléments constitutifs, l'aspartame (E951) et l'acésulfame K (E950)[9]. Les produits contenant le sel d'aspartame-acésulfame doivent porter la mention suivante : « contient une source de phénylalanine »[6].

Il est autorisé aux États-Unis[3], en Chine, en Russie, en Australie et en Nouvelle-Zélande.

Production[modifier | modifier le code]

Le sel d'aspartame-acésulfame est préparé en chauffant une solution en milieu acide d'un mélange d'aspartame et d'acésulfame K dans une proportion de 2:1 environ (en masse). Après cristallisation, l'excès et l'eau sont éliminés. La composition finale est celle comprenant de 63 à 66 % d'aspartame et de 34 à 37 % d'acésulfame (forme acide sur base sèche)[1].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e Parlement européen et Conseil de l'Europe, « Directive 2008/60/CE établissant des critères de pureté spécifiques pour les édulcorants pouvant être utilisés dans les denrées alimentaires », Journal officiel de l’Union européenne, no L 158,‎ , p. 17-40 (résumé, lire en ligne).
  2. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  3. a b c d e f et g (en) A.D. Kinghorn et C.M. Compadre, Alternative Sweeteners : Third Edition, Revised and Expanded, New York, Marcel Dekker, (ISBN 0-8247-0437-1), IV Multiple ingredient approach, « 25 Aspartame-acesulfame: Twinsweet », p. 481-498.
  4. a b et c (en) Anonyme, « EU approves high intensity sweetener », Consumer Trends, sur nutraingredients.com, (consulté le ).
  5. a et b (en) A. Fletcher, « DSM pulls out of aspartame market », Financial & Industry, sur foodnavigator.com, (consulté le ).
  6. a et b Parlement européen et Conseil de l'Europe, « Directive 2003/115/CE modifiant la directive 94/35/CE concernant les édulcorants destinés à être employés dans les denrées alimentaires », Journal officiel de l’Union européenne, no L 24,‎ , p. 65-71 (résumé, lire en ligne).
  7. (en) J.C. Fry, J. Van Soolingen, « Sweetener salts - United States Patent 5827562 », United States Patent, sur freepatentsonline.com, (consulté le ).
  8. a et b Holland Sweetener Company, « Application for the Assessment of Aspartame-Acesulfame »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) [PDF], sur food.gov.uk, (consulté le ), p. 1-17.
  9. Parlement européen et Conseil de l'Europe, « Directive 94/35/CE concernant les édulcorants destinés à être employés dans les denrées alimentaires », Journal Officiel, no L 237,‎ , p. 1-19 (résumé, lire en ligne [PDF]), texte à jour [PDF].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]