Côte française de Terre-Neuve

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Côte française de Terre-Neuve

1713–1904

Drapeau
Description de l'image Terre-Neuve.png.
Informations générales
Statut Droit exclusif de pêche
Langue(s) Français

Entités précédentes :

Entités suivantes :

La côte française de Terre-Neuve fut une concession du droit exclusif de pêche sur une partie importante du littoral de l’île de Terre-Neuve, le French Shore (ou Treaty Shore), reconnu par le traité d'Utrecht de 1713 entre la France et la Grande-Bretagne.

La France abandonnera ce droit exclusif en 1904 contre des changements territoriaux en Afrique.

Géographie[modifier | modifier le code]

Carte de la péninsule de Port-au-Port.

Le littoral de la pêche française à Terre-Neuve longe les côtes terre-neuviennes depuis la ville de Bonavista sur la côte orientale de Terre-Neuve jusqu'au détroit de Belle-Isle au nord, face au Labrador et au Québec, puis s'oriente vers le sud jusqu'à Port-aux-Basques et Port-au-Port en passant par Port au Choix et le promontoire de Pointe Riche.

Traité initial[modifier | modifier le code]

Le traité de 1713 précise :

« Les Français y conservent dans sa plénitude, et tel qu’il est défini par les traités, le droit de pêcher, sécher et préparer le poisson, ainsi que celui de couper, partout ailleurs que dans les propriétés closes, le bois nécessaire pour leurs échafaudages, cabanes et bâtiments de pêche. »

Il ne s’agissait toutefois pas encore d’un droit exclusif, mais simplement concurrent[1], et les Français ne pouvaient alors s’installer que pendant la saison de pêche, au printemps et en été, sans pouvoir construire que des abris précaires qu'ils devaient abandonner lorsqu'ils retournaient en France à la fin de chaque saison.

Traités ultérieurs[modifier | modifier le code]

Le Traité de Paris de 1763 maintient les frontières délimitées par le précédent traité de 1713, et offre en plus les îles de Saint-Pierre-et-Miquelon à la France.

Révision de 1783[modifier | modifier le code]

L'expansion des colonies britanniques dans la baie de Notre-Dame étant devenue source de friction avec les pêcheurs français, la Grande-Bretagne et la France conviennent de déplacer vers l'ouest les limites du French Shore, qui de 1783 à 1904 s'étendra du cap St. John vers l'ouest, encerclant la Grande Péninsule du Nord vers le sud jusqu'à Cape Ray[2], et avec désormais un droit exclusif pour les Français[1] durant la période saisonnière agréée et la possibilité d’y laisser des installations permanentes.

Contestation de 1855 et cession de 1904[modifier | modifier le code]

En 1855, Terre-Neuve se dote d'un gouvernement provincial et conteste à la France son utilisation exclusive de la côte terre-neuvienne. Après un demi-siècle de négociations, dans le cadre de l'Entente cordiale, la France cède par la convention anglo-française de 1904 la majeure partie de ses droits de pêche, sauf autour de Saint-Pierre et Miquelon. En échange d'une compensation financière, ainsi qu'en échange de concessions territoriales en Afrique de l'Ouest et du Centre, la France conserve un certain droit de pêche, mais ne peut construire d'installations à terre[3]. Le Royaume-Uni finit par supprimer l'accès au French Shore en 1906[réf. nécessaire] et par imposer aux Français la pêche au banc (pêche de la morue verte, dite « pêche errante »).

Toponymie[modifier | modifier le code]

La toponymie des lieux garde le témoignage de ces presque deux siècles d'exclusivité de pêcherie française : les côtes, pointes, îlots, baies portent toujours des noms à consonances françaises.

Pêche[modifier | modifier le code]

La pêche concernait essentiellement la morue. Ce poisson, pêché depuis des siècles notamment par les marins portugais puis les Terre-neuvas, était séché sur les rivages de Terre-Neuve concédés aux Français.

Galerie[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (en) Xavier Maillard P.M., The Canadian-French boundary, Fredericton, University of New Brunswick, .
  2. Les Français à Terre-Neuve
  3. L'Entente cordiale de 1904

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Michel Vergé-Franceschi (dir.), Dictionnaire d'Histoire maritime, Paris, éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1508 p. (ISBN 2-221-08751-8 et 2-221-09744-0)
  • Patrick Villiers, Jean-Pierre Duteil et Robert Muchembled (dir.), L'Europe, la mer et les colonies : XVIIe – XVIIIe siècle, Paris, Hachette supérieur, coll. « Carré histoire », , 255 p. (ISBN 2-01-145196-5)
  • HENNLICHOVÁ, Marcela. "The French Shore as a Neuralgic Point of Anglo-French Relations -A Contribution to the History of One Rivalry." Central European Journal of Canadian Studies 16 (2021): 55-67.
  • HILLER, James K. "The Newfoundland Fisheries Issue in Anglo-French Treaties, 1713-1904." Journal of Imperial and Commonwealth History 24.1 (1996): 1-23.
  • HILLER, James K. "Utrecht Revisited: The Origins of French Fishing Rights in Newfoundland Waters." Newfoundland Studies 7.1 (1991): 23-39.

Liens externes[modifier | modifier le code]