Brunswick Records
Fondation | 1916 |
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Genre | divers |
Pays d'origine | États-Unis |
Site web | brunswickrecords.com |
Brunswick Records est un label discographique américain fondé par la firme Brunswick-Balke-Collender Co. en 1916. Après la Grande Dépression, le label connaît plusieurs propriétaires successifs et est finalement racheté par Decca. À partir des années 1950, son catalogue s'oriente vers le rhythm and blues. Nat Tarnopol (en), l'agent du chanteur Jackie Wilson prend le contrôle de Brunswick en 1970 et en fait un label indépendant.
Histoire
Fondation du label
La compagnie Brunswick-Balke-Collender Co., qui fabrique notamment des pianos mécaniques, fonde le label discographique Brunswick Records en 1916. La société acquiert Vocalion Records en 1925 et crée une division produisant des disques destinés au public afro-américain, appelés « race records (en) ». Elle est confiée à Jack Kapp (en). Brunswick connaît le succès grâce à des chanteurs comme Bing Crosby et Al Jolson, dont certains titres se vendent à plus d'un million d'exemplaires. Le label signe également des orchestres populaires, comme ceux d'Isham Jones et Guy Lombardo[1].
Rachat et renaissance
Touché par la Grande Dépression, Brunswick-Balke-Collender Co. vend le label à Warner Bros. en 1930. American Record Corporation (ARC) l'acquiert à son tour l'année suivante. En 1938, ARC est acheté par CBS, qui met un terme à l'activité de Brunswick Records. Celle-ci reprend après le rachat du label par Decca. À partir des années 1950, Brunswick édite de nouvelles références. Le catalogue comprend des disques de rhythm and blues et de rock 'n' roll, interprétés par des artistes comme Jackie Wilson et Buddy Holly and The Crickets[1].
En 1960, l'agent de Wilson, Nat Tarnopol (en), prend la direction du label. Il signe des artistes de rhythm and blues originaires de Chicago, entre autres The Chi-Lites et Barbara Acklin[1]. Wilson renouvelle son contrat avec Brunswick en 1964, l'accord permet à Tarnopol de prendre le contrôle de 50 % du label[2]. Brunswick lance sa filiale Dakar Records en 1967. Elle est dirigée par Carl Davis (en) et popularise des artistes comme Tyrone Davis[1]. Brunswick emploie des producteurs et des arrangeurs comme Willie Henderson (en), qui travaille notamment sur le hit Can I Change My Mind, de Tyrone Davis. Sorti en 1968, le disque se vend à 1,5 million d'exemplaires[3]. Tarnopol acquiert la seconde moitié de Brunswick en 1970. À partir de cette date, Brunswick opère comme un label indépendant[4].
Démêlés judiciaires
Nat Tarnopol est poursuivi pour avoir eu recours à la pratique de la payola[5]. En 1978, la Cour d'appel rejette les charges et déclare la nullité du procès (mistrial)[6]. La réputation du label est néanmoins entachée. L'industrie musicale commente ses liens supposés avec la mafia. Lors du procès, Eugene Record des Chi-Lites témoigne avoir été agressé après avoir signé un nouveau contrat et demandé une avance[7]. La procédure a entraîné le départ de Carl Davis et des artistes. Durant les années 1980, le label moribond vend des licences afin que d'autres firmes puissent commercialiser des rééditions de son catalogue[7]. Nat Tarnopol s'établit à Las Vegas et meurt en 1987[7].
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- (en) David Sanjek, « Brunswick Records (US) », dans John Shepherd, Continuum Encyclopedia of Popular Music of the World, vol. 1, Continuum, , 800 p. (ISBN 9780826463210, lire en ligne), p. 694-695
- (en) Robert Pruter, Chicago Soul, University of Illinois Press, , 408 p. (ISBN 9780252062599, lire en ligne), p. 264-292.