Brigade des martyrs de Yarmouk

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Brigade des martyrs de Yarmouk
Image illustrative de l’article Brigade des martyrs de Yarmouk

Idéologie Nationalisme syrien et islamisme sunnite (2012-2015)
Salafisme djihadiste (2015-2016)
Objectifs Renversement du régime baasiste de Bachar el-Assad
Instauration d'un califat régi par la charia
Statut Inactif
Fondation
Date de formation Août 2012
Pays d'origine Syrie
Dissolution
Date de dissolution
Causes Fusion avec une partie du Harakat al-Muthanna et Jaych al-Jihad pour former l'Armée Khalid ibn al-Walid
Actions
Zone d'opération Gouvernorats de Deraa et Qouneitra
Période d'activité Août 2012 -
Organisation
Chefs principaux • Abou Ali al Baridi (tué en 2015)
• Abou Obeida Qahtan
Membres 600 à 1 000[1]
Fait partie de Armée syrienne libre (2012-2015)
Front du Sud (2014-2015)
Drapeau de l'État islamique État islamique (2015-2016)
Guerre civile syrienne

La Brigade des martyrs de Yarmouk (arabe : لواء شهداء اليرموك, Liwa Shuhada al-Yarmouk) était un groupe terroriste et salafiste djihadiste, actif de 2012 à 2016, pendant la guerre civile syrienne.

Logos[modifier | modifier le code]

Affiliations[modifier | modifier le code]

La Brigade des martyrs de Yarmouk fait partie des groupes qui fondent le Front du Sud le , une chambre d'opérations de groupes de l'Armée syrienne libre[2],[3]. Initialement modéré, le groupe se radicalise progressivement[4]. Au printemps 2015, la Brigade est exclue du Front du Sud, accusée d'avoir secrètement prêtée allégeance à l'État islamique, ce qu'elle nie. Rapidement, la guerre éclate entre la Brigade des martyrs de Yarmouk d'un côté et le Front al-Nosra et l'Armée syrienne libre de l'autre[5],[6],[7],[8],[4].

En 2016, la brigade s'allie avec un autre groupe djihadiste, le Harakat al-Muthanna, contre le Front al-Nosra et l'ASL[9],[10]. Le 12 avril 2016, le Harakat al-Muthanna annonce sa fusion avec la Brigade des martyrs de Yarmouk[11].

Le , la Brigade des martyrs de Yarmouk, une partie du Harakat al-Muthanna et Jaych al-Jihad forment ensemble l'Armée Khalid ibn al-Walid, affiliée à l'État islamique[12].

Commandement[modifier | modifier le code]

Le groupe est dirigé par Abou Ali al-Baridi, ce dernier est tué le 15 novembre 2015, ainsi que cinq autres chefs, dans un attentat-suicide du Front al-Nosra à Djamla, au quartier-général de la Brigade des martyrs de Yarmouk[13],[6],[14],[15]. Abou Obeida Qahtan prend ensuite la tête du groupe[16].


Zones d'opérations[modifier | modifier le code]

La Brigade tient plusieurs villages dans le sud-ouest du gouvernorat de Deraa et à l'extrême-sud du gouvernorat de Qouneitra, aux frontières avec la Jordanie et Israël[1] dont elle contrôle, en mai 2016, de 15 à 20 km de cette dernière[17].

Actions[modifier | modifier le code]

Le 6 mars 2013, le groupe enlève 21 observateurs de l'ONU dans le plateau du Golan en prétextant vouloir les « protéger des bombardements perpétrés par l’armée du régime sur la région de Deraa ». Ces derniers faisaient partie d'un détachement de 300 agents philippins de la FNUOD. Quatre autres casques bleus philippins sont enlevés en mai. Tous sont finalement relâchés au bout de quelques jours[18],[19]

À partir d'avril 2015, la guerre est déclarée entre la Brigade des martyrs de Yarmouk et le Front al-Nosra, de violents combats les opposent dans les gouvernorats de Deraa et Qouneitra[20],[21].

En décembre 2015, la brigade publie une vidéo montrant l'exécution de trois « espions » accusés d'avoir collaboré avec le kamikaze du Front al-Nosra qui avait tué Abou Ali al-Baridi. Ces derniers sont vêtus de ceintures explosives qui sont actionnées[22].

Le 21 mars 2016, la brigade des martyrs de Yarmouk s'empare du village de Tasil, à une dizaine de kilomètres de la frontière jordanienne et du plateau du Golan après des combats contre le Front al-Nosra. Abou Saleh al-Moussalima, le commandant d'al-Nosra pour le sud de la Syrie, est tué dans ces combats[23],[9]. Début avril, le groupe perd cependant les villages de Sheikh Saad, Tal Ashtra et Jellin[24].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b The caliphate eyes the Holy Land, The Economist, 23 janvier 2016.
  2. [1]
  3. (en) Aron Lund, « Does the “Southern Front” Exist? », sur Carnegie Middle East Center, (consulté le )
  4. a et b [vidéo] MOYEN-ORIENT EXPRESS "2016, la fin de l'État islamique?", Mediapart, 21 avril 2016.
  5. Romain Caillet, Syrie : la brigade des Martyrs de Yarmouk réaffirme à nouveau son indépendance et dément tout lien avec l'EI, twitter, 31 décembre 2015.
  6. a et b Syrie : Al Nosra dit avoir tué le chef d'un mouvement concurrent, Reuters, 16 novembre 2016.
  7. (en) Aymenn Jawad Al-Tamimi, « ISIS and Syria’s Southern Front », Middle East Institute, (consulté le )
  8. Abo Bakr al Haj Ali, « EXCLUSIF : des militants de Daech réapparaissent dans le sud de la Syrie », sur Middle East Eye édition française, (consulté le )
  9. a et b Wassim Nasr, #Syrie Liwa chouhada al-Yarmouk & Harakat al-Mouthana unissent leurs forces contre le Front al-Nosra #AlQaeda et l'#ASL, twitter, 22 mars 2016.
  10. Luc Mathieu, « Les rebelles syriens en passe de libérer Dabiq, ville symbole de l'EI », Libération, (consulté le )
  11. Charles Lister, Shortly after helping capture Sahm al-Golan, Harakat al-Muthanna announces merging w. #ISIS' Liwa Shuhada Yarmouk:, twitter, 12 avril 2016.
  12. (en) Phil Sands et Suha Maayeh, « US and Arab-backed rebels open new front against ISIL in southern Syria », The National, (consulté le )
  13. Syrie. Al Nosra tue le chef d'un mouvement djihadiste concurrent, Ouest France, 16 novembre 2015.
  14. Lorenzo Calligarot, « Al-Qaïda et Daech se livrent une guerre fratricide », Slate, (consulté le )
  15. (en) « Jabhat al- Nusra “cheers” of killing the leader of Shohadaa al- Yarmouk Brigade », The Syrian Observatory for Human Rights,
  16. Aymenn Jawad Al-Tamimi, « Liwa Shuhada' al-Yarmouk Appoints a New Leader »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Middle East Forum,
  17. Jean-Dominique Merchet, « Sur le Golan, l’étrange arrangement entre l’armée israélienne et les rebelles syriens », sur L'Opinion, (consulté le )
  18. Charlotte Boitiaux, « Rapt des observateurs de l’ONU : un acte "surprenant" de la part des rebelles », France 24, (consulté le )
  19. « Une quarantaine de Casques bleus détenus en Syrie », Le Figaro, (consulté le )
  20. « Syrie: violents combats entre jihadistes sur le plateau du Golan », RFI, (consulté le )
  21. Belga, « Syrie: un commandant lié à l'EI tué par des jihadistes rivaux », sur www.lalibre.be, (consulté le )
  22. Romain Caillet, la brigade des martyrs de Yarmouk (pro-#EI) publie la vidéo d'exécution de 2 espions présumés de #JAN., twitter, 16 décembre 2015.
  23. Le Figaro avec Reuters, « Combats près de Palmyre, 26 morts », (consulté le )
  24. (en) « The factions and Nusra advance in western countryside of Daraa and control more areas », The Syrian Observatory for Human Rights,