Brigade anti-criminalité

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La brigade anti-criminalité, aussi connue sous l'acronyme « BAC », est un service de la police nationale française, créé en 1994 au niveau national, appartenant à la Direction centrale de la sécurité publique.

Les policiers des différentes BAC de France, peuvent assurer leurs missions en civil ou le moins souvent en uniforme. Ils exercent dans les différentes directions départementales de sécurité publique (DDSP) et sont également répartis par circonscriptions de sécurité publique (CSP, une ou plusieurs communes). Ces policiers circulent généralement en voitures banalisées. Les policiers de la BAC sont spécialisés dans les interventions en milieux sensibles, notamment dans les quartiers HLM. Les membres de ces BAC, ont fait quatre ans de police nationale avant d'intégrer une de ces unités.

Les membres de la BAC possèdent au moins le grade gardien de la paix. Ils peuvent également être des gradés de la Police Nationale (brigadier de Police, brigadier-chef de Police, brigadier-major de Police) faisant partie du Corps d'encadrement et d'application. Ils possèdent par ailleurs une habilitation nationale « BAC ». Depuis sa création, neuf officiers de la BAC ont été tués et quatre ont été grièvement blessés (depuis ils ont repris leur service).

Histoire

Les premières BAC départementales ont été créés en 1971 dans les départements de Paris et de Seine-Saint-Denis[1]. En fonction des événements, chacune de ces brigades départementales s'organisent en patrouilles légères ou en unités constituées.

Au cours des années 1970, les Brigades de Sécurité de Nuit (BSN) ont notamment cédé la place à des BAC locales dans de nombreuses circonscriptions de sécurité publique de la banlieue parisienne.

La BAC de Nuit de Paris (bac 75N) fut créée en novembre 1993, issue des six Brigades Mobiles d'Arrondissement de Nuit (BMAN), avec pour objectif de lutter plus efficacement contre la délinquance. Opérant de 22 h 30 à h 30 du matin, deux cents policiers en tenue étaient en poste et pouvaient être regroupés très rapidement afin de faire face aux situations de trouble de l'ordre public sur l'ensemble de la Capitale.

En 1994 puis 1996, les BAC de nuit et BAC de jour ont respectivement été généralisées sur l'ensemble de France, sous l'impulsion de Charles Pasqua alors ministre de l'Intérieur.

Avec la suppression de la police de proximité en 2003 par le ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy, les policiers de la BAC sont devenues l’un des principaux visages de la police en zones urbaines sensibles (ZUS)[2].

Structure et fonctionnement

Il existe différents types de BAC :

Les fonctionnaires de police des BAC locales travaillent majoritairement en civil, au contraire de ceux de certaines BAC départementales (BAC 75N, BAC 93N, BAC D91, etc).

Le cycle et les horaires de travail sont adaptés aux évolutions de la délinquance, analysée quotidiennement à l'aide de la cartographie informatisée. Elle essaye de traiter en priorité les flagrants délits. Selon leur localisation, la BAC peut être utilisée comme un groupe d'intervention si aucun autre groupe n'est disponible ou trop loin en termes de distance tel qu'en province.

Critique du fonctionnement

Le traitement des flagrants délits peut amener la BAC dans les faits à procéder à des contrôles d'identités et à des fouilles corporelles, selon Le Monde, souvent injustifiées et parfois brutales sur les passants[3].

Durant la présidence de Nicolas Sarkozy, la BAC a été accusée par l'anthropologue Didier Fassin de voir ses activités dévoyées dans le but de « faire du chiffre », à savoir de multiplier les interpellations d’étrangers en situation irrégulière et de détenteurs de haschich dans le but de respecter des objectifs chiffrés fixés par le ministère de l’Intérieur à défaut de parvenir à interpeller des délinquants avérés[4]. Cette critique avait été rejetée par le ministre de l’Intérieur de l’époque Claude Guéant[5]

Le profil sociologique des membres la BAC (hommes issus de milieux ruraux ou de petites villes provinciales) a fait l’objet de critiques quant à leur capacité à assurer la sécurité des zones urbaines sensibles[6]

À la suite de soupçons de pratiques de racket menées par des membres de la BAC de Marseille Nord[7],[8], cette unité de jour a été dissoute par le ministre de l’Intérieur Manuel Valls[9].  

Formation

Policiers de la BAC lors du Mouvement anti-CPE, en 2006.

Les hommes de la BAC reçoivent une formation continue. Les policiers sont tous volontaires, et passent des tests psychologiques. Ils doivent avoir une bonne connaissance policière et maîtriser les éléments de procédure pénale.

Pour intégrer les brigades anti-criminalité, il faut avoir réussi le concours de gardien de la paix.

Au bout d'un minimum de deux ans d'ancienneté (théorique), le policier peut passer les épreuves afin de passer l'habilitation BAC, deux fois par an un télégramme arrive dans les divers commissariats afin de recenser les fonctionnaires volontaires pour passer les épreuves sanctionnant l'obtention de l'habilitation. Une fois habilité BAC, le fonctionnaire peut rejoindre plus facilement une BAC mais ce n'est pas une obligation pour autant.

Les policiers restent à la brigade anti-criminalité un maximum de neuf ans, en trois périodes de trois ans chacune soumise à un test de recyclage. La réalité veut qu'un fonctionnaire de Police exerçant en Brigade Anti-Criminalité, peut y rester jusqu'en fin de carrière s'il le souhaite.

Les épreuves d'habilitation de la BAC sont centrées sur deux ateliers d'auto-défense notés sur 20 : mise en situation de coups frappés et combat au sol :

  • Mise en situation : sur deux minutes, les candidats sont notés suivant une grille d'évaluation, les techniques employées par les candidats sont celles décrites dans le manuel. Une minute de récupération est accordée avant de procéder à l'épreuve de combat au sol.
  • Combat au sol : les deux candidats se présentent à genoux, face à face. Ils devront tenter d'immobiliser leur adversaire sur le dos. L'immobilisation doit être maintenue 10 secondes pour être validée. Il est interdit de se mettre debout, d'utiliser des clés et étranglements.

Elles comprennent également une épreuve de tests psychotechniques, la rédaction d'un procès-verbal et le passage devant un jury composé de quatre personnes dont au moins un psychologue.

Tenue

Tenue de maintien de l'ordre, combinaison BAC ou pour les effectifs en civil un brassard « Police » qui complète la présentation d'une carte professionnelle.

Armements/Équipement

Les effectifs des différentes BAC possèdent le matériel habituel de la Police Nationale ainsi que du matériel spécifique aux différentes missions BAC. Cet équipement comprend :

Collectif :

Criminologie

Les BAC traitent la petite et moyenne délinquance :

Localisation BAC Départementale

Localisation des BAC locales d'Île-de-France

Pour la Direction de sécurité de proximité de l'agglomération parisienne (DSPAP) :

Pour le SGAP de Versailles :

Les BAC locales en France

Véhicules

Peugeot 308 banalisée de la BAC (Ain)
Citroën C5 sérigraphiée de la BAC 75N (Paris)
Ford Mondeo IV sérigraphiée de la BAC 75N (Paris)

Les BAC patrouillent en véhicules banalisés généralement, ils différent selon le lieux du service et son importance (BAC Dép, BAC locale, grande agglomération, petite commune) :

Principaux véhicules :

Anciens véhicules :

Deux roues (Principalement à Paris)

Certains de ces véhicules puissants nécessitent une habilitation appelée conduite spécialisée. Cette formation est dispensée par le service central automobile (ou école de conduite spécialisée) de la Police Nationale avec des policiers ayant un niveau de pilote automobile confirmé. La formation est sanctionnée par un examen qui se déroule à Abbeville, dans la Somme. Les véhicules type Mondéo, Laguna ou C5 ont une motorisation d'au moins 150 chevaux et nécessitent une telle habilitation.

Insignes

Chaque brigade adopte un insigne, généralement animalier. Dans le bestiaire on trouve quelques fauves, des cobras, des aigles (pygargue à tête blanche) et beaucoup d'araignées sur leur toile, parfois des chauve-souris. Tonfas ou menottes en sautoir complètent l'iconographie[10]. Pour l'anthropologue Didier Fassin, il existe « probablement » entre toutes les brigades « une sorte de concurrence à produire les iconographies les plus originales ou violentes » comme des loups ou des tigres bondissant sur des quartiers ou encore des mires de fusil sur des tours de cités[11].

La demande est faite auprès du chef de service avec une maquette, une fois cette dernière acceptée l'écusson est produit et remplacera l'écusson rond « Sécurité Publique ».

Références

  1. Le Figaro (17.11.2011)
  2. Alice GÉRAUD, « BAC : les flics mis en examen », Libération,‎ (lire en ligne)
  3. « Les BAC, une police d'exception », Le Monde, 12 octobre 2012
  4. Didier Fassin, « Scènes de chasse en banlieue », L'express,‎ (lire en ligne)
  5. « De plus en plus critiquée, la BAC a fêté ses 40 ans »
  6. Didier Fassin, « Pouvoir discrétionnaire et politiques sécuritaires », Actes de la recherche en sciences sociales, nos 201-202,‎
  7. Sébastien Bennardo et Patricia Tourancheau, Brigade anti-criminalité, Paris, Flammarion,
  8. « BAC de Marseille: une enquête pour corruption »
  9. « Valls décide de dissoudre l'équipe de jour de la BAC Nord de Marseille »
  10. Insignes de la BAC, site d'Adrien Fournier à propos de Les plans de la ville.
  11. « Que fait (mal) la police dans les banlieues ? », Mediapart, 26 octobre 2011.

Annexes

Bibliographie

  • Daniel Bourdon, Élodie Chermann, « Flag, 25 ans et 7000 interpellations à la Brigade anti-criminalité », Éditions de la Martinière, 2012.

Articles connexes

Liens externes