Brûly-de-Pesche

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Brûly-de-Pesche
Brûly-de-Pesche
Église Saint-Méen, à Brûly-de-Pesche
Administration
Pays Drapeau de la Belgique Belgique
Région Drapeau de la Région wallonne Région wallonne
Communauté Drapeau de la Communauté française de Belgique Communauté française
Province Drapeau de la province de Namur Province de Namur
Arrondissement Philippeville
Commune Couvin
Code postal 5660
Démographie
Gentilé Brûly-de-Peschois(e)
Population 452 hab. (1/1/2020)
Densité 41 hab./km2
Géographie
Coordonnées 50° 00′ nord, 4° 27′ est
Superficie 1 091 ha = 10,91 km2
Localisation
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Le Brûly-de-Pesche (en wallon Li Broûli-d'-Peche) est un hameau isolé dans la grande forêt de la Thiérache belge. Situé sur un petit affluent de l'Eau Noire, il fait administrativement partie aujourd'hui de la ville de Couvin dans la province de Namur (Région wallonne de Belgique).

Auparavant hameau du village de Pesche, il était devenu une commune à part entière, par arrêté royal, le 7 juin 1867[1] et ce jusqu'à la fusion des communes de 1977. Elle s'étend sur 1.091 ha dont 935 de forêts.

Étymologie[modifier | modifier le code]

Le nom du hameau (Brûly) indique qu'il fut créé par un essartage. Les arbres de la forêt étaient abattus et brûlés, il se formait alors de facto une clairière que l'on pouvait cultiver (qui plus est, les cendres provenant des arbres enrichissaient le terrain) et qui souvent donnait naissance à un hameau puis un village dont le nom comporte souvent « sard », « sars », « sart », « essars » ou « brulie », « bruly », « brulin », et leurs correspondants en flamand « rode », « rhode ». Dans la région, on retrouve également Le Brûly et Cul-des-Sarts[2].

Histoire[modifier | modifier le code]

En 1844, 50 hectares de forêts sont lotis et acquis par des agriculteurs pour la plupart originaires de Froidchapelle. Le hameau compte rapidement 200 habitants. En 1855, est construite, sur un terrain donné par le duc de Croÿ, une chapelle dédiée à saint Méen, saint invoqué pour les maladies de la peau. Aussi, la chapelle comme la source voisine aménagée à proximité, devient le centre d’un pèlerinage renommé. La chapelle, d'abord une annexe de l'église de Pesche, est réunie à Cul-des-Sarts en 1904.

La route ne l'atteint qu'en 1870. Le seul artisanat était la saboterie.

Un peu à l'extérieur du village se trouve un abri fortifié : poste avancé construit pour Adolf Hitler, alors qu'il avait atterri à Rocroi (France) tout proche, pour conduire la campagne de France du 6 juin au . Un musée de la résistance y a été adjoint. En bordure de la RN 964, en face de la route qui mène au village du Brûly, la Chapelle du Maquis, dessinée par l'architecte Roger Bastin (originaire de Couvin), célèbre le souvenir des 47 résistants du Groupe D du Service de Sabotage Hotton cachés dans les forêts environnantes et victimes de la guerre.

Hitler au Brûly[modifier | modifier le code]

Le , deux cents hommes investissent le hameau. Ils bâtissent deux chalets, deux bunkers, une rotonde, une pièce d'eau et remplacent le clocher de l'église par un réservoir d'eau pour ainsi constituer un GQG (Grand quartier général).

Le vers 13 heures 30, Adolf Hitler arrive à son nouveau quartier général. Aussitôt, il le nomme le 'Wolfsschlucht' (Ravin des loups). Pendant 22 jours, du 6 au 28 juin, Hitler y installe donc son grand quartier général.

Le , Hitler apprend la teneur du discours résigné du Maréchal Pétain. C'est dans l'église du Brûly-de-Pesche qu'est rédigé l'acte de capitulation de la France. Hitler le corrige le 20 juin. Le 21, il accomplit un aller-retour rapide à Rethondes, laissant l'armistice s'y conclure. Vers 20 heures, il est de retour. Les trompettes sonnent le signal « Halte au feu » partout sur le territoire le 25 juin, à 1 heure 35. C'est la fin des combats en France.

Le , le séjour de Hitler au Brûly-de-Pesche prend fin. Il décolle à 7 heures 30 pour Strasbourg avant de se rendre dans son nouveau GQG, au Tannenberg en Forêt-Noire.

Durant la présence allemande dans le village (du 28 mai au 29 juin), les habitants de plus de vingt villages environnants[3] durent quitter leur habitation et furent évacués de force par l'occupant allemand.

Évolution démographique[modifier | modifier le code]

  • Source: DGS, 1831 à 1970=recensements population, 1976= habitants au 31 décembre

Sites et monuments[modifier | modifier le code]

  • Fontaine Saint-Méen
  • La chapelle du maquis

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • René Mathot, Au ravin du Loup. Hitler en Belgique et en France. Mai-juin 1940, Racine, , 326 p.
  • Albert Speer, Au cœur du Troisième Reich, Fayard, 1971, p. 243-244 (« Bruly-le-Peche »).
  • André Lépine, « Brûly-de-Pesche - Notes d’histoire. État civil 1868-1910 », Cercle d'Histoire de Cerfontaine, no 367,‎
  • André Lépine, « 80 monuments insolites d’Entre-Sambre-et-Meuse », Cercle d'Histoire de Cerfontaine, no 520,‎

Notes et références[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

  1. http://www.couvin-histoire.be/ViewArticle.php?ref=VILA00022&ItemSelected=VILF00013
  2. « Fagne et Thiérache : Introduction à la région. », sur camping-viroinval.be via Wikiwix (consulté le ).
  3. L'espace est limité au nord par la ligne de chemin de fer de Chimay-Mariembourg et au sud par la frontière française. Cet ordre d'évacuation concerne 14 communes de la province de Namur et 14 de la province de Hainaut, soit les deux villes de Chimay et de Couvin et les villages d’Aublain, Baileux, Bourlers, Boussu-en-Fagne, Brûly, Brûly-de-Pesche, Cul-des-Sarts, Dailly, Forge-Philippe, Forges, Frasnes-lez-Couvin, Gonrieux, L’Escaillère, Lompret, Nismes, Pesche, Petigny, Petite-Chapelle, Presgaux, Rièzes, Robechies, Saint-Remy, Seloignes, Vaulx, Villers-la-Tour et Virelles.