Bonlieu

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Bonlieu
Bonlieu
Le lac de Bonlieu.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Jura
Arrondissement Lons-le-Saunier
Intercommunalité Terre d'Émeraude Communauté
Maire
Mandat
Hervé Revol
2020-2026
Code postal 39130
Code commune 39063
Démographie
Gentilé Chiettards, Chiettardes
Population
municipale
234 hab. (2021 en diminution de 10,69 % par rapport à 2015)
Densité 18 hab./km2
Géographie
Coordonnées 46° 36′ 06″ nord, 5° 51′ 15″ est
Altitude Min. 620 m
Max. 1 024 m
Superficie 13,05 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton de Saint-Laurent-en-Grandvaux
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
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Bonlieu
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Bonlieu
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Bonlieu

Bonlieu est une commune française située dans le département du Jura, en région Bourgogne-Franche-Comté.

Ses habitants sont les Chiettards et Chiettardes.

Géographie[modifier | modifier le code]

Communes limitrophes[modifier | modifier le code]

Climat[modifier | modifier le code]

En 2010, le climat de la commune est de type climat de montagne, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[1]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est dans une zone de transition entre le climat semi-continental et le climat de montagne et est dans la région climatique Jura, caractérisée par une forte pluviométrie en toutes saisons (1 000 à 1 500 mm/an), des hivers rigoureux et un ensoleillement médiocre[2].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 7,9 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,9 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 814 mm, avec 14,1 jours de précipitations en janvier et 10,6 jours en juillet[1]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Cogna », sur la commune de Cogna à 8 km à vol d'oiseau[3], est de 10,8 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 557,5 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 39 °C, atteinte le ; la température minimale est de −18,5 °C, atteinte le [Note 1],[4],[5].

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[6]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[7].

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Bonlieu est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 2],[8],[9],[10]. La commune est en outre hors attraction des villes[11],[12].

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (65 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (72,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (59,3 %), prairies (19,6 %), zones agricoles hétérogènes (10,1 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (5,7 %), zones urbanisées (3,4 %), eaux continentales[Note 3] (1,9 %)[13]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Toponymie[modifier | modifier le code]

Histoire[modifier | modifier le code]

En 1824, la commune fusionne avec celle de Bouzailles[14].

En 1888, la commune, qui s’appelait « Les Petites Chiettes », change de nom pour Bonlieu[15],[14], qui était celui d’un lieu-dit où se trouvait un couvent (Conventui Boni Loci, cité en 1319)[16]. Ses habitants continuent ainsi d'être appelés les Chiettards.

La commune était autrefois desservie par les chemins de fer vicinaux du Jura. Bonlieu se trouve à une dizaine de kilomètres du lâc de chalain, ainsi qu’a 22 kilomètres de celui de clairvaux.

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Mairie.
Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
mars 2001 En cours Hervé Revol[17] DVD Cadre

Démographie[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[18]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[19].

En 2021, la commune comptait 234 habitants[Note 4], en diminution de 10,69 % par rapport à 2015 (Jura : −0,78 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
210578582543704688688647604
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
525527534465445486424380362
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
301343270221214210211220231
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016
213195170158206225238266258
2021 - - - - - - - -
234--------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[14] puis Insee à partir de 2006[20].)
Histogramme de l'évolution démographique

Économie[modifier | modifier le code]

Culture locale et patrimoine[modifier | modifier le code]

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

  • Église Saint-Jean-Baptiste ;
  • Chapelle Saint-Matthieu, à Bouzailles ;
Le lac de Bonlieu.
  • Lac de Bonlieu : altitude, 850 m ; longueur, 700 m ; largeur, 300 m ; soit une superficie de 22 ha, et une profondeur maximale de 28 m.
    Le lac est situé dans la forêt de Bonlieu composée de sapins pectinés et de hêtres ; elle-même adossée à la vaste forêt communale de la Chaux-du-Dombief. Il alimente la rivière du Hérisson qui forme, après avoir été grossie de l'apport des eaux du lac d'Ilay, les cascades du Hérisson.
    Le lac n'est pas accessible sur toute sa périphérie ; l'accès principal s'effectue par la pointe nord. La rive orientale est bordée par un agréable sentier de promenade. Le lac est prisé des pêcheurs et des promeneurs qui peuvent en faire le tour en barque. La rive ouest est à peu près inaccessible car très marécageuse.
    Un belvédère situé sur les hauteurs au sud-ouest offre une vue magnifique sur le lac de Bonlieu, le pic de l'Aigle, les lacs d'Ilay et les deux lacs du Maclu.
    Bernard Clavel a célébré la poésie du lac dans un recueil : Bonlieu ou le silence des nymphes[21].
  • La chartreuse de Bonlieu (ruines disparues en 1944), fondée en 1170 par Thibert de Montmorot ; le domaine de l'abbaye s'étendit progressivement à toutes les terres entre La Chaux-du-Dombief et Saint-Cloud (aujourd'hui Denezières). Les bâtiments, entourés de jardins en terrasses, occupaient les quatre côtés d'un carré de plus de 2,5 ha de surface avec au centre de la cour, l'église et le cimetière. L'aile du cloître était divisée en 12 cellules. Peste au XIVe siècle, dévastations à la suite de plusieurs guerres dont celles du XVIIe siècle et exactions des seigneurs de l'Aigle ruinèrent progressivement la chartreuse. L'ancien abbé de Baume-les-Messieurs, Jean de Watteville (1659-1702), y fut moine au XVIIe siècle après une vie de soldat et un duel où il tua un gentilhomme espagnol au service de la Reine d'Espagne. Il fut obligé de fuir et de se cacher ; converti, il se réfugia à Bonlieu où il endossa la robe de chartreux.
    La chartreuse fut déclarée bien national à la Révolution et convertie en manufacture d'armes et de salpêtre puis vendue. En 1944, lors des terribles combats de la Libération, les quelques bâtiments restants ont été incendiés par les Allemands ; il n'en reste aucune trace de nos jours. Un hôtel fut construit à leur emplacement.

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

  • L'amiral Bernard Louzeau qui y possédait une maison y a été enterré le 14 septembre 2019[22].

Légendes[modifier | modifier le code]

Un personnage légendaire se rencontre quelquefois dans les sentiers de la forêt de Bonlieu, « lorsque les ombres du soir épaississent celles qui règnent déjà sous le dôme des hêtres et des sapins ». C'est, assure-t-on, un grand seigneur de la contrée qui aurait connu une mort bien cruelle. Passant un soir par les mêmes lieux, ce haut baron fut tout à coup assailli et pris à la gorge par une troupe de chats noirs qui tenaient le sabbat sur un arbre de la forêt, et succomba sous le nombre, victime de la sorcellerie. C'est pour cela qu'on le voit encore souillé de son sang, errer tristement sur le théâtre de sa catastrophe. L'esprit de ce guerrier n'est pas le seul que l'on connaisse : il en existe de semblables ailleurs, comme le cavalier de Montécheroux[23].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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Sources[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Franche-Comté : Marie-Luce Cornillot, Maurice Piquard, Gustave Duhem, Georges Gazier -collection Horizons de France-1966
  • Le guide du Jura : Pierre Gresser, Claude Mercier, André Robert, Michel Vernus -éditions La Manufacture -1990- ISBN
  • Désiré Monnier, Traditions populaires comparées, J. B. Dumoulin, , 812 p. (lire en ligne)

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Les records sont établis sur la période du au .
  2. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  3. Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
  4. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes[modifier | modifier le code]

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  2. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  3. « Orthodromie entre Bonlieu et Cogna », sur fr.distance.to (consulté le ).
  4. « Station Météo-France « Cogna », sur la commune de Cogna - fiche climatologique - période 1991-2020. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  5. « Station Météo-France « Cogna », sur la commune de Cogna - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  6. « Les nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. », sur drias-climat.fr (consulté le ).
  7. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.com, (consulté le ).
  8. « Typologie urbain / rural », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  9. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  10. « Comprendre la grille de densité », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  11. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
  12. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  13. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
  14. a b et c Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  15. francegenweb.org
  16. Ernest Nègre, Toponymie générale de la France : étymologie de 35 000 noms de lieux, vol. 2 : Formations non-romanes ; formations dialectales, Genève, Librairie Droz, coll. « Publications romanes et françaises » (no 194), , 676 p. (ISBN 978-2-600-00133-5, lire en ligne)., p. 1123, notice 22477
  17. Préfecture du Jura, Liste des maires élus en 2008, consulté le 2 mai 2010
  18. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  19. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  20. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  21. Bonlieu ou le silence des nymphes, Bernard Clavel, avec des dessins de Jean-François Reymond, H.-R. Dufour (Suisse), 1973.
  22. Micheline Revol, « L'amiral Bernard Louzeau sera inhumé à Bonlieu », Le Progrés,‎ , p. 13 (lire en ligne).
  23. Monnier 1854, p. 70-71.