Boutières

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Boutières
Image illustrative de l’article Boutières
L'Eyrieux et les Boutières à Chalencon.

Pays France
Subdivision administrative Auvergne-Rhône-Alpes
Villes principales Le Cheylard
Géologie Roches granitiques
Communes 36
Régions naturelles
voisines
Cévennes ardéchoises
Massif du Mézenc
Haut-Vivarais
Plateau de Vernoux
Vallée du Rhône
Régions et espaces connexes Monts du Vivarais
Moyen-Vivarais

Image illustrative de l’article Boutières
Localisation des Boutières
sur la carte du Massif central

Les Boutières, Botèiras en occitan, sont une région montagneuse de France située à l'est du Massif central, dans le département de l'Ardèche.

Partie des monts du Vivarais, c'est un pays âpre, aux paysages pittoresques composés de « serres », c'est-à-dire de petites cordillères, et de vallées profondes qui ont servi de refuge aux Huguenots.

Toponymie[modifier | modifier le code]

En ancien occitan, une botèira (boutière) est une passe, littéralement ce qui se trouve au bout du chemin, ce à quoi il aboutit. Le sens était le même en ancien français[1].

Géographie[modifier | modifier le code]

Délimitations naturelles[modifier | modifier le code]

À l'est du massif du Mézenc, du cirque et du col « de » Boutières, les Boutières forment la partie méridionale du Haut-Vivarais mais n'ont pas de frontières bien définies. Les trois délimitations géographiques les plus fréquentes sont les suivantes.

Dans le Canton du Cheylard Dans le Canton de Saint-Martin-de-Valamas Dans le Canton de Saint-Pierreville Dans le Canton de La Voulte-sur-Rhône Dans le Canton de Vernoux-en-Vivarais Dans le Canton de Privas

Géologie[modifier | modifier le code]

Le relief est typique du Vivarais. Les vallées ont été creusées par les glaciers, qui, en emportant le calcaire, ont dégagé les sommets volcaniques.

Climat[modifier | modifier le code]

Histoire[modifier | modifier le code]

Période antique[modifier | modifier le code]

Si l'on en croit les limites ecclésiastiques, l'évêché médiéval de Valence débordait en Ardèche, incluant des territoires situés approximativement entre Eyrieux et Doux. Il est probable que la cité antique de Valence, et précédemment la tribu gauloise des Segovellaunes, ait possédé ce territoire. Toutefois, aucune découverte archéologique majeure n'y a jamais été faite.

Le protestantisme[modifier | modifier le code]

Le protestantisme y est encore important. Il a fortement marqué l'histoire du pays. Au XVIe siècle, la contrée des Boutières est entièrement huguenote[4]. Les synodes se tiennent au lieu dit Rochemaure, au-dessus du Mézayon, au moins depuis 1562.

Les guerres de Religion ravagent le pays. Le château de Rochebonne est détruit. La Contre-Réforme puis la Révocation de l'Édit de Nantes permettent au catholicisme de « reconquérir » de nombreux territoires. En 1629, les Réformés chassés de Privas se réfugient dans les montagnes alentour, notamment à Gluiras. C'est au « désert » de Pranles, dans les Boutières, que le , lors de la bataille de Franchassis, le mouvement des Camisards est une première fois écrasé par les Suisses de Louis XIV. À l'ouest du même bourg, entre le sommet de la Chirouze et le ru d'Eyrebonne au milieu d'orgues basaltiques, une « grotte des Camisards », aujourd'hui en partie comblée par les éboulis, conserve le souvenir de l'ultime soulèvement de 1709. Ce qui le peuvent émigrent, souvent vers la république de Genève. Les dragonnades continuent tout au long du XVIIIe siècle. Au début du mois dé décembre 1745, treize ans après le supplice de Pierre Durand, est arrêté à Saint-Agrève pour être lui aussi pendu[5] un pasteur de vingt neuf ans, Mathieu Majal[6]. Un rassemblement de protestation le 12 du même mois se termine à Vernoux par le massacre des manifestants[7].

Saint-Julien-Boutières, près de la frontière septentrionale des Boutières, est à une quinzaine de kilomètres au sud du refuge du pasteur Trocmé, qui a fonctionné durant l'Occupation.

Culture[modifier | modifier le code]

Occitan[modifier | modifier le code]

La région relève d'un parler « vivaro-alpin ». À l'heure actuelle quelques amateurs perpétuent l'utilisation de cette langue (cf. IEO). Des tournures d'occitan reviennent régulièrement dans les discussions.

Par exemple, de manière traditionnelle, un agriculteur pour vous parler de son activité, pouvait employer le mot chamba ou encore darbon (comprendre terrasse et taupe). Puis pouvait terminer son exposé par adusia qui signifie au-revoir.

Régionalismes lexicaux[modifier | modifier le code]

Quelques tournures sont particulières, comme le terme « franc » qui signifie « entièrement ». Il est communément employé dans la région.

Économie[modifier | modifier le code]

Les eaux minérales[modifier | modifier le code]

On citera plusieurs sites de productions anciens ou encore en fonction :

Culture en terrasses[modifier | modifier le code]

L'organisation agricole des versants en culture en terrasses sont ici appelées des chambas.

La châtaigneraie[modifier | modifier le code]

L'arbre à pain est en effet une caractéristique forte de cet espace.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • J. Delarbre, « Livre de raison de Jacques Delarbre, protestant de la vallée de l’Eyrieux entre 1739 et 1750 », in Religion et Société en Ardèche et dans l’ancien pays du Vivarais, actes du 2e colloque de M.A.T.P., Mémoire d'Ardèche et Temps Présent, Privas, 1985.
  • collectif, Les Boutières : collection « Pays d'Ardèche », Privas, Mémoire d'Ardèche et Temps Présent,
  • Les Boutières en Histoire : En librairie, Comité d'études et de recherches historiques des Boutières.
    • no 1, 2008.
    • no 2, 2009.
    • no 3, 2010.
    • no 4, 2011.
    • no 6, 2012.
    • no 7, 2013.

Sources[modifier | modifier le code]

  1. F. Godefroy, Lexique de l'ancien français, p. 62, Honoré Champion, Paris, 1994 (ISBN 2-85203-358-5) (BNF 35692201).
  2. Guide des pays de France (Sud) Fayard 1999
  3. Direction départementale de l'Équipement Ardèche, « DDE Régions naturelles de l'Ardèche » (consulté le )
  4. J. L. de Laboissière, Les commentaires du soldat du Vivarais, p. 196, Privas, 1908.
  5. D. Benoît, Désubas, son ministère, son martyre (1720-1746), Société des livres religieux, Toulouse, 1879.
  6. Samuel Mours, Un jeune martyr vivarois : Désubas, pasteur du Désert, 1720-1746., Musée du Désert en Cévennes, Mialet, 1946, 32 p.
  7. C. de Vic & J. Vaissète, Histoire générale de Languedoc, vol. XIII, p. 1074, E. Privat, Toulouse, 1876.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]