Burchard Ier de Zollern

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Burchard Ier de Zollern
Titre de noblesse
Comte
Biographie
Naissance
Décès
Nom dans la langue maternelle
Burkhard I von Zollern (de Zolorin)Voir et modifier les données sur Wikidata
Famille
Père
Friedrich, Graf von Sülichen (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Anastasia von Rheinfelden (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Blason

On fait parfois l'hypothèse qu'un Burchard Ier de Zollern (en allemand : Burkhard I. von Zollern) ait existé. Il serait dans ce cas le noble souabe, tué en 1061, cité à cette époque par le moine Berthold de Reichenau dans ses Annales[1]. Ainsi, selon plusieurs historiens généalogistes, le personnage de Burchard est le plus ancien ancêtre des Hohenzollern. Certains d'entre eux le considèrent également comme un comte de Zollern.

Son nom latin est Burchardus, Burckardus ou Bucardus. L’anthroponyme français Bouchard est donné comme l’équivalent de l’allemand Burchard ou Burkhard (cf. Burchadinger).

Biographie[modifier | modifier le code]

Burchard de Zollern n’est cité que par une unique source, la Chronique en latin du moine Berthold de Reichenau[note 1] qui mentionne sous l’année 1061 (on indique les variantes) :

  • « Burchardus et Wezil de Zolorin occiduntur »[2]
  • « Burckardus et Wezil de Zolorin occiduntur »[3]
  • « Burcardus et Wezil de Zolorin occiduntur »[4]

« Burcardus et Wezil de Zolorin ont péri » [4] selon la traduction de Michel Eude. Le verbe employé (à la voix passive : occiduntur, « sont tués ») dans ce texte indique que Burchard de Zollern a succombé (avec Wezil) à une mort imputée à une ou plusieurs personnes, ce décès serait survenu au cours d’une guerre ou d’un assassinat[5].

Concernant l’autre personne citée par la chronique, Wezil ou Venceslas de Zollern, également tué en 1061, il n’existe aucune trace tangible d'une quelconque parenté[6].

Un comte de Zollern ?[modifier | modifier le code]

Plusieurs historiens, sur la base exclusive d'une interprétation du texte de Berthold, considèrent - parfois prudemment - ce Burchardus comme un comte de Zollern[7], bien que la source primaire ne le précise pas. Pourtant, Charles Giraud se contente de dire que « C’étaient, si l’on veut, des châtelains du Haut-Zollern, mais on ne saurait en présumer davantage »[3].

Il est certain qu'un comte a tenu Zollern une génération avant Burchard : une charte, datée de 1030 et par laquelle Eberhard, évêque d'Augsbourg, fait don d'un lieu nommé pontem Lici à une communauté religieuse, mentionne parmi les témoins Rudolf comes de Zolrn[6]. En 1111, Frédéric Ier est attesté comme comte de Zollern[6]. Considérer qu'il a existé une continuité dans la succession des comtes de Zollern est une hypothèse probable, et inclure Burchardus de Zolorin et Adelbertus de Zolro[note 2] parmi ces comtes en est une hypothèse proposée par Henry Bogdan[8], si tant est qu'ils aient été réellement comtes[note 3].

Ancêtre des Hohenzollern ?[modifier | modifier le code]

Église du monastère à Alpirsbach.

L'état de la documentation contemporaine ne permet pas de lui attribuer de manière formelle une famille, même à propos de Wezil de Zolorin qui est assassiné avec lui.

Des hypothèses sont proposés à propos de sa descendance.

Un fils lui est attribué :

  • Burchard II de Zollern[9], bien qu'aucun document contemporain ne mentionne l'existence de ce second Burchard[6],

Wezil de Zolorin serait lui, père d'Aldebert de Zollern[8], cité entre 1095 et 1098 comme l'un des cofondateurs du monastère d'Alpirsbach, situé sur les rives de la Kinzig en Forêt-Noire. Cependant aucun texte contemporain ne mentionne sa filiation[6].

Un autre descendant possible est régulièrement cité[note 4],[note 5] : il s'agit de Frédéric Ier, comte de Zollern, avoué de ce même monastère d'Alpirsbach et connu pour son implication dans la vie politique et diplomatique, au service de l'empereur Henri V[8]. Chronologiquement, Frédéric Ier pourrait être petit-fils de Burchard Ier. En tout cas le destin le destin des descendants de Frédéric se joue d'abord en Souabe :

Frédéric Ier de Zollern est la souche de la maison de Hohenzollern[7]. Un fils cadet de Frédéric, nommé Burchard, fonde la Maison de Hohenberg[10].

Au début du XIIIe siècle, la lignée de Hohenzollern se scinde en deux branches :

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. également nommé Berthold de Constance, l’abbaye de Reichenau se trouvant dans le diocèse de Constance, au bord du lac du même nom.
  2. Adalbert de Zollern est cité comme l'un des cofondateurs du monastère d'Alpirsbach, entre 1095 et 1098.
  3. La source primaire concernant Burchardus ne mentionne pas qu'il fut comte. Quant à Adalbert de Zollern, la charte qui le cite le fait en ces termes : « Rotmannus de Husin et Adelbertus de Zolro et comes Alwicus de Sulzo » : il n'est pas mentionné comme comte alors qu'un des protagonistes est clairement indiqué comme comte.
  4. Chantal de Badts de Cugnac et Guy Coutant de Saisseval, Le Petit Gotha, Paris, le Petit Gotha, nouvelle édition augmentée et mise à jour 2002, 989 p. (ISBN 978-2-9507974-3-8 et 2-9507974-3-1), p. 80 : « La maison de Hohenzollern est originaire du château de Hohenzollern près de Sigmaringen, Souabe. Elle est issue de Burkhard de Zollern, duc de Souabe à la fin du Xe siècle. Au début du XIIIe siècle, l’un des descendants eut deux fils, l’aîné, Frédéric conserva le comté de Zollern et fut la souche de l’actuelle Maison des princes de Hohenzollern toujours établie en Souabe — elle est catholique —, le cadet, Conrad devint burgrave de Nuremberg, il est l’ancêtre des margraves de Brandebourg, d’où sont issus les rois de Prusse, de religion luthérienne. »
  5. Mourre 2008, p. 640 : la notice « Hohenzollern » commence par : « HOHENZOLLERN. Famille allemande dont le berceau se trouve en Souabe, au château construit au XIe siècle, dans l’Alb, près de Sigmaringen. Les Hohenzollern prétendaient descendre des Burchardinges, seigneurs souverains en Souabe au Xe siècle. Le premier membre connu de la famille est Burchard de Zolorin ou Zolre († 1061). [...] »

Références[modifier | modifier le code]

  1. (la) Ian Stuart Robinson (éd.), Bertholds und Bernolds Chroniken, Darmstadt, Wissenschaftliche Buchgesellschaft Abt. Verlag, coll. « Ausgewählte Quellen zur deutschen Geschichte des Mittelalters » (no 14), , 453 p. (ISBN 3-7752-0214-5, présentation en ligne), 28 et note 76.
    Voir aussi dans l'édition de 1844.
  2. (la) Berthold de Reichenau, Bertholdi Annales (lire en ligne), année 1061, publiés dans les Monumenta Germaniae Historica (MGH)
  3. a et b Giraud 1872, p. 159.
  4. a et b Michel Eude, « Hohenzollern », Encyclopædia Universalis, pages 884-886 in tome 11 du Corpus (Gould-Hottentots) — volume achevé d’imprimer en juillet 2008, (ISBN 978-2-85229-551-3), page 884 : « Burcardus et Wezil de Zolorin occiduntur, Burcardus et Wezil de Zolorin ont péri, c’est par cette courte phrase du chroniqueur Berthold de Reichenau pour l’année 1061 que le nom prestigieux [des Hohenzollern] entre dans l’histoire. [...] ».
  5. Bogdan 2010, p. 15
  6. a b c d et e Burchard de Zollern sur le site de la FMG
  7. a et b Encyclopedia Britannica
  8. a b et c Bogdan 2010, p. 16 et 372
  9. Bogdan 2010, p. 372
  10. Les comtes de Hohenberg sur le site de la FMG

Sources[modifier | modifier le code]

Études historiques[modifier | modifier le code]

Articles encyclopédiques[modifier | modifier le code]

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]