Boris Holban

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Boris Holban
Boris Holban, commandant en France après la Libération.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 96 ans)
ÉtampesVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nom de naissance
Baruch BruhmanVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
Boris HolbanVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
française (à partir de )
roumaineVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Autres informations
Parti politique
Grade militaire
Distinctions

Boris Holban, né le à Atachi en Bessarabie, sous le nom de Baruch Bruhman, et mort le à Étampes (France), est un communiste roumain d'origine juive, organisateur et chef militaire des FTP-MOI de la région parisienne entre 1942 et 1944.

Biographie[modifier | modifier le code]

Baruch Bruhman est né en 1908 dans une famille juive du village d'Atachi puis dans la région de Tchernivtsi, dans la partie de la Bessarabie qui était alors intégrée à l'Empire russe[1]. Sa famille quitte ensuite l'Empire russe pour s'installer dans la partie roumaine de la Bessarabie où le jeune Baruch adhère au Parti communiste roumain et participe à des actions qui lui valent de nombreuses années de prison. Privé de sa nationalité en raison de lois antisémites, il émigre en France en 1938 et s'engage en septembre 1939 dans le premier régiment de volontaires étrangers sous le nom de Boris Holban. Fait prisonnier par les Allemands dans la forteresse de Metz, il s'en évade grâce au réseau de la religieuse Hélène Studler en souvenir de laquelle il publia en 1999 un ouvrage Hélène Studler, la passeuse de liberté[2],[3].

En arrivant à Paris Holban reprend son engagement communiste au sein de la Main-d'œuvre immigrée (MOI). En [4], il devient le premier chef militaire des FTP-MOI de la région parisienne, organisation de lutte armée des communistes étrangers, qu'il structure en un certain nombre de groupes de combats et de services communs, avec quatre détachements[4]: "le premier dit roumain, le second dit juif, le troisième et le quatrième dits des dérailleurs"[4]. Selon Holban « l’accouchement fut difficile »[4] en raison des oppositions de Boczor, chef des dérailleurs, et des réticences de Rol-Tanguy[4].

Le triangle de direction, le tchèque Karel Stefka, arrêté en décembre 1942[4] puis le Bulgare Boris Milev et l’Espagnol Joaquin Olaso Piera, responsable technique. Et à partir de décembre 1942 Alik Neuer, un Tchécoslovaque[4];

En [4], en désaccord avec la direction nationale, il subit des critiques transmises par Rol-Tanguy[4], mais refusa de changer de tactique[4], préférant démissionner. Il est écarté de la direction des FTP-MOI en , remplacé par Missak Manouchian. Il refusait en effet d'entériner l'ordre de la direction nationale des FTP d'accroître le rythme des actions et considérait que les FTP-MOI étaient déjà à la limite de la rupture face à la pression policière. De fait, les policiers de la BS2 arrêteront en Manouchian et 60 de ses camarades. Rappelé en , Holban sera chargé d'élucider cette catastrophe[3] et d'exécuter un résistant qui était passé aux aveux.

À la libération de Paris, Holban prend la tête, avec le grade de commandant[4], du bataillon 51/22 de l'armée française, où sont regroupés les FTP-MOI survivants et de nouveaux engagés. Le bataillon est dissous en . À l'été 1945, Jacques Duclos lui conseilla de rejoindre la Roumanie[4], où le Parti communiste a besoin de cadres[4] et il y part en août 1946[4], devenant rapidement colonel puis général de l'armée du nouveau régime communiste. Mais, juif et chef de la Résistance en France, il est victime des purges lancées par Joseph Staline en mai 1950 pour avoir eu des contacts avec des citoyens des États-Unis, où son frère vivait. Démis de toutes ses fonctions, il retourna à la base en 1953[4], envoyé travailler en usine comme technicien jusqu'à sa retraite[3].

Il émigre une seconde fois en France en 1984 où il garde pendant dix ans le statut d'apatride avant de recevoir une carte d'identité et la légion d'honneur décernée par le président François Mitterrand.

Les mémoires qu'il a rédigés, englobant "toute sa vie de militant communiste"[5], ont montré combien la MOI a facilité à ses militants leur "intégration dans la société française"[5], mais ont aussi rappelé à ses « détracteurs » qu'au moment de la chute du groupe de l'Affiche rouge, il était "depuis plus de trois mois en province, à la suite "d'un désaccord avec son supérieur hiérarchique"[5], le colonel FTP Rol-Tanguy, sur la tactique militaire du parti communiste, qu'il jugeait trop dangereuse pour les combattants[5], au moment les actes d'un colloque international ont estimé 75000 de la MOI s'engagèrent dans l'armée française en septembre 1939.

Distinctions[modifier | modifier le code]

Publications[modifier | modifier le code]

  • Testament, Paris, Calmann-Lévy, , 324 p. (ISBN 978-2702117781).
  • Hélène Studler, la passeuse de liberté, Gérard Klopp,

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Boris Holban, Testament, Calmann-Lévy, Paris, 1989.
  2. Boris Holban, Hélène Studler, la passeuse de liberté, Gérard Klopp, 1999.
  3. a b et c Stéphane Courtois 2008.
  4. a b c d e f g h i j k l m n et o Biographie Le Maitron [1]
  5. a b c et d Compte-rendus de lecture, dans la revue d'histoire Vingtième Siècle par Lévy Claude en 1989 [2]
  6. « Boris Holban - JORFSearch », sur jorfsearch.steinertriples.ch (consulté le ).
  7. « - Mémoire des hommes », sur memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]