Bolet royal

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
(Redirigé depuis Boletus regius)

Butyriboletus regius

Butyriboletus regius, le Bolet royal[1], anciennement Boletus regius, est une espèce rare de champignons basidiomycètes du genre Butyriboletus dans la famille des Boletaceae. Il est caractérisé par son chapeau rosâtre et une absence ou quasi absence de bleuissement.

Taxonomie[modifier | modifier le code]

Le nom correct complet (avec auteur) de ce taxon est Butyriboletus regius (Krombh.) D. Arora & J.L. Frank, 2014[2].

L'espèce a été initialement classée dans le genre Boletus sous le basionyme Boletus regius Krombh., 1832[2].

Synonymes[modifier | modifier le code]

Butyriboletus regius a pour synonymes[2] :

  • Boletus regius Krombh., 1832
  • Boletus subtomentosus subsp.* cerasinus C. Martín, 1903
  • Dictyopus appendiculatus var. regius (Krombh.) Quél., 1886
  • Dictyopus regius (Krombholz) Quélet., 1888
  • Suillus regius (Krombh.) Kuntze, 1898
  • Tubiporus regius (Krombh.) P. Karst., 1882

Phylogénie[modifier | modifier le code]

Collection de sporophores de Butyriboletus regius.

L'espèce a été décrite pour la première fois par le mycologue allemand Krombholz en 1832[3] sous le binôme Boletus regius. Les progrès de la systématique font éclater l'ancien genre Boletus ss. lato et migrer toute la section Appendiculati[4] vers le nouveau genre Butyriboletus[5] (ou « Bolets beurrés », en raison de leur chair « jaune de beurre », ferme et mate) en 2014[6].

Étymologie[modifier | modifier le code]

L'épithète spécifique regius « royal » est amplement méritée par ce majestueux Bolet, robuste et trapu, aux allures de Cèpe[7], son chapeau rouge rosé ou framboise, contrastant avec ses pores et son stipe réticulé jaune, procure un mémorable plaisir des yeux, renforcé par sa rareté.

Description du sporophore[modifier | modifier le code]

Planche originale de Julius Vincenz von Krombholz illustrant le Bolet royal.

Chapeau 5~15 (20) cm, robuste, cabossé. Cuticule entièrement séparable à maturité, un peu lubrifiée puis sèche, feutrée à veloutée, presque méchuleuse, chagrinée, de couleur vive : typiquement d'un beau rouge rosé à framboise, décolorant à carmin pâle, groseille ou rouge bigarreau sur fond jaune visible par endroits. Comme toute la section Appendiculati, la marge est épaisse, incurvée, légèrement débordante, un peu ondulée.

Hyménophore : tubes longs et étroits, adnés ; pores fins ; pores et tubes jaune citrin vif, immuables. Sporée brun olive.

Stipe: 5~10 (12) x 2~6 cm, épais et trapu, relativement court, cylindro-clavé, rarement obèse, jaune soufre pâle, parfois lavé de lilacin à la base; orné d'un long et fin réseau jaune sur fond jaune,

Chair : épaisse, ferme, jaune citrin pâle, pratiquement immuable, souvent rose sous la cuticule et rouge vineux à la base du pied. Saveur douce ou un peu astringente. Odeur typique d 'écale de noix, de biscotte, rappelant la saveur des cèpes[8].

Caractéristiques microscopiques[modifier | modifier le code]

Ses spores sont lisses, hyalines, elliptiques à subfusoïdes à plus ou moins cylindriques,12–17 x 4–5 μm.

Variétés et formes[modifier | modifier le code]

Selon MycoBank (17 février 2024)[2] :

  • Butyriboletus regius f. aureus (Lambert & Estades) Klofac, 2016, qui a le chapeau blanc crème.

Galerie[modifier | modifier le code]

Habitat et distribution[modifier | modifier le code]

Assez rare. Méridional à tendance acidophile, solitaire dans les bois de feuillus sur sol calcaire[9], surtout sous châtaigniers en terrain siliceux[10], plus rarement sous chênes et hêtres, de juillet à octobre. Plus rare au nord de la France et en Belgique[8].

Comestibilité[modifier | modifier le code]

La comestibilité du Bolet royal, jugée excellente, est légendaire[8] et ne connait qu'une seule exception (R. Courtecuisse 2000 la donne toxique[9]). Sa rareté en fait de toute façon une espèce à préserver, sur liste rouge dans de nombreux pays[11],[12].

Confusions possibles[modifier | modifier le code]

Le Bolet royal reste très reconnaissable avec son chapeau rose et sa chair jaune non bleuissante. La différence avec des espèces pouvant lui ressembler se fera surtout par la présence de bleuissement à la coupe :

  • Le Bolet faux royal (Butyriboletus fuscoroseus), comestible, pores bleuissants et chair bleuissante au niveau du chapeau à la coupe, chapeau vieux rose à fauve rougeâtre, stipe souvent orné d'une zone rose sur sa moitié inférieure.
  • Le Bolet des Emile (Baorangia emileorum), comestible mais espèce à préserver, très rare, chapeau rouge carmin à rosé, moitié basse du stipe rouge, tubes souvent décurrents, bleuissant au niveau du stipe à la coupe.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Illustration de Boletus regius par Giacomo Bresadola.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Sources[modifier | modifier le code]

  • André Marchand, Champignons du Nord et du Midi, t. I, Hachette, (ISBN 84-499-0649-0), pl. 63
  • Lannoy, A & Estades, G. (2001) Clé monographique des Boletaceae, Mémoire hors série 6, Documents Mycologiques (Flore Mycologique d'Europe).
  • Marcel Bon, Champignons de France et d'Europe occidentale, Flammarion, (ISBN 978-2082013215), p. 37
  • Régis Courtecuisse et Bernard Duhem Bernard, Guide des champignons de France et d'Europe, Delachaux & Niestlé, , 475 p. (ISBN 2603016911), no. 1666

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Boletus regius, Bolet royal, Boletus pseudoregius, Boletus appendiculatus, Bolet appendiculé. », sur champyves.pagesperso-orange.fr (consulté le )
  2. a b c et d V. Robert, G. Stegehuis and J. Stalpers. 2005. The MycoBank engine and related databases. https://www.mycobank.org/, consulté le 17 février 2024
  3. Boletus regius Krombholz (1832), Naturgetreue abbildungen und beschreibungen der essbaren, schädlichen und verdächtigen schwämme, 2, p. 3, tab. 7, fig. 1-11 (Basionyme)
  4. Une vingtaine d'espèces ont quitté le genre Boletus pour Butyriboletus en 2014, dont : Butyriboletus appendiculatus : Bolet de beurre, espèce type de la section Appendiculati, bleuissant, sous feuillus Butyriboletus subappendiculatus : Bolet des sapins, sous conifères en montagne, non bleuissant Butyriboletus fuscoroseus : Bolet faux-royal, bleuit légèrement Butyriboletus roseoflavus : comestible réputé en Chine
  5. Butter Boletes Butyriboletus
  6. (en) David Arora et Jonathan L. Frank, « Clarifying the butter Boletes: a new genus, Butyriboletus, is established to accommodate Boletus sect. Appendiculati, and six new species are described », Mycologia, vol. 106, no 3,‎ , p. 464–480 (ISSN 0027-5514 et 1557-2536, DOI 10.3852/13-052, lire en ligne, consulté le )
  7. Le vieux vocable gaulois« cèpe » qui a survécu pour désigner un "nœud précieux" appliqué à la vigne (cépage) et aux champignons charnus et fermes à souhait qui recouvre principalement quatre espèces : le cèpe de Bordeaux, le cèpe d'été, le cèpe des pins, et le cèpe bronzé.
  8. a b et c Javi Calvo Pérez, « Butyriboletus regius », sur fungipedia.org, (consulté le ).
  9. a et b Courtecuisse, Régis, 1956-, Photo-guide des champignons d'Europe, Delachaux et Niestlé, (ISBN 2-603-01116-2 et 978-2-603-01116-4, OCLC 406939439, lire en ligne)
  10. Lannoy, A & Estades, G. (2001) Clé monographique Boletaceae, Mémoire hors série 6, Documents Mycologiques (Flore Mycologique d'Europe). p. 101
  11. Koune, Jean-Paul., Threatened mushrooms in Europe, Council of Europe Pub, (ISBN 92-871-4666-7 et 978-92-871-4666-3, OCLC 48849626, lire en ligne)
  12. (en) Michal Mikšik, « Rare and Protected Species of Boletes of the Czech Republic », Field Mycology, vol. 13, no 1,‎ , p. 8–16 (DOI 10.1016/j.fldmyc.2011.12.003, lire en ligne, consulté le )