Bibliothèque nationale d'Algérie

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Bibliothèque nationale d'Algérie
المكتبة الوطنية الجزائرية
L'esplanade de la Bibliothèque nationale d'Algérie
Informations générales
Type
Ouverture
1835
Dirigeant
Mounir Behadi
Surface
67 000 m2
Site web
Collections
Collections
10 000 000 de volumes
Localisation
Pays
Commune
Adresse
BP 127, Hamma, El Annasser, Alger
Coordonnées
Carte

La Bibliothèque nationale d'Algérie, en abrégé BNA (en arabe: المكتبة الوطنية الجزائرية), est la plus grande bibliothèque publique d'Algérie. Elle est située dans le quartier d'El Hamma à Alger. Les collections de la Bibliothèque nationale d'Algérie se composent de manuscrits, de livres, de journaux et de revues, de cartes et atlas, d’écrits académiques et de sociétés, des publications officielles, des documents musicaux, de fonds littéraires, de documents audio et d’archives d’auteurs. Elle compte d’anciens et rares manuscrits des XIe siècle et XIIe siècle[1].

Histoire[modifier | modifier le code]

Ancienne Bibliothèque nationale d'Algérie (carte postale ancienne).

Fondée par Adrien Berbrugger en 1835, elle a connu durant un siècle et demi d'existence, différentes mutations et plusieurs sites. Elle avait à sa fondation pour site une maison domaniale, transférée en 1838 vers une caserne dite Caserne des Janissaires, située non loin de la porte de Bab-Azoun d'Alger, transfert dû à l'accroissement des collections. Bibliothèque et musée se retrouvent alors groupés sous une même autorité.

En 1848, la bibliothèque déménage une nouvelle fois en choisissant une maison particulière de style mauresque, mais qui était inadaptée à ses fonctions. En 1863, un nouveau déménagement s'est imposé, et les collections de la Bibliothèque Nationale sont alors transférées vers l'ancienne résidence du Dey Mustapha Pacha située au cœur de la Casbah. Mais ce palais ne répondait pas aux exigences d'une bibliothèque moderne de l'époque, et c'est en 1947[2] que fut décidée la construction d'une bibliothèque moderne répondant aux exigences de l'heure. Ce projet ne sera adopté et mis en œuvre qu'en 1954 et quatre ans plus tard, le , la Bibliothèque nationale d'Algérie s'installe dans son nouveau bâtiment conçu selon les normes de fonctionnalité alliant style et modernité. Sa nouvelle demeure sur la colline des Tagarins, au boulevard Frantz Fanon, surplombant la baie d'Alger.

À la suite de l'incendie qui a ravagé la bibliothèque universitaire, incendie perpétré par l'OAS le [3], la Bibliothèque Nationale a dû abriter le fonds patrimonial de la BU pour le sauver.

L'avènement des techniques modernes rend nécessaire la réalisation d'un édifice digne de la Bibliothèque nationale d'Algérie. C'est ainsi que fut lancé au début des années 1980 le projet de construction d'une nouvelle bibliothèque, et qui n'a été entamé qu'en 1986. Le , la nouvelle Bibliothèque nationale d'Algérie est inaugurée. Mais la totalité de ses espaces ne furent ouverts au grand public que le .

Description[modifier | modifier le code]

Elle est située au centre d'Alger, à la rue Mohamed Belouizdad (ex Belcourt) du côté sud, en contrebas de la colline des Anassers, reliant l'est à l'ouest. Par le nord donnant sur la rue Hassiba-Ben-Bouali et jouxtant le jardin d'essai.

La bibliothèque nationale algérienne occupe un site de 67 000 m2. La surface totale du bâtiment est de 63 257 m2, répartie sur 13 niveaux dont six réservés au stockage de plus de 10 millions de volumes sur une longueur de 170 km linéaires de rayonnages. Les activités bibliothéconomiques occupent deux niveaux et l'administration en occupe un. Les quatre autres sont destinés aux différents types de publics.

La bibliothèque a une capacité d'accueil de 2 500 lecteurs à la fois.

Par l'installation de ses antennes et l'ouverture des annexes, à travers tout le territoire national, la Bibliothèque Nationale d’Algérie vise un travail de proximité dans la vulgarisation de la lecture publique et la promotion du livre. Par cette initiative.

Ouverte aux publics du samedi au jeudi de 8h30 à 20h30, et le vendredi de 15h à 20h, elle met à sa disposition plusieurs salles:

  • a) Quatre salles de lecture d'une capacité de 450 places
    • Une grande salle de lecture publique
    • Une deuxième consacrée aux scientifiques
    • Une troisième aux non-voyants
    • Une quatrième aux chercheurs
  • b) Une salle des périodiques
  • c) Un service des manuscrits et des ouvrages rares
  • d) Un village électronique
  • e) Un service audiovisuel
  • f) Une bibliothèque pour enfants et jeunes
  • g) Un service d'animation et activités culturelles

Collections[modifier | modifier le code]

En 2020, les estimations des fonds de la bibliothèque sont les suivantes[4]:

  • Fonds international: 560 000
  • Fonds arabe: 380 000
  • Manuscrits: 5 000
  • Livres rares: 2 466
  • Ouvrages de référence: 518
  • Catalogue des manuscrits par pays: 340
  • Fonds maghrébin: 103 517
  • Fonds organisations internationales: 54 526
  • Périodiques: 200 000 volumes répartis entre nationaux et étrangers
  • Ouvrages en braille: 23 322
  • Affiches: 9 000
  • Cartes géographiques: 2 000
  • Cartes géologiques: 50
  • Cartes postales: 2 000
  • Estampes: 1 000
  • Photo APS: 17 000
  • Photos anciennes: 200
  • Reproductions de tableaux: 800
  • Bandes magnétiques: 120
  • Diapositives: 2 000
  • Disques: 3 000
  • Microfiches: 400
  • Microfilms: 2 500

Dons et acquisitions[modifier | modifier le code]

En plus de la gestion du dépôt légal qui est assurée par la bibliothèque nationale conformément aux dispositions de l'ordonnance 16-96 du 2 juillet 1996[5], ses collections sont également constituées à l'aide d'autres sources tels que les achats, les dons et legs.

Le poète Jean Sénac a fait don à la bibliothèque nationale de son fonds d’archives et qui a été établi par testament olographe en date du 2 mai 1973[6].

En 2005, sept manuscrits datant environ des XVIe et XVIIe siècles ont été achetés par la bibliothèque nationale auprès des particuliers nationaux dans le cadre de sa politique d'acquisition[7].

En 2006, l'ancien ministre des affaires étrangères Ahmed Taleb Ibrahimi a fait don à la bibliothèque nationale de sa bibliothèque personnelle constituée de 10 000 livres[8].

La famille du défunt Mohamed Messaief, universitaire et spécialiste en critique littéraire, a remis en 2007 à titre de don à la bibliothèque nationale, sa bibliothèque personnelle[9].

En 2008, la famille du défunt Abdellatif Soltani, qui était membre de l´Association des oulémas musulmans algériens, a fait don à la bibliothèque nationale, de sa bibliothèque personnelle qui compte quelque 2 000 ouvrages en fiqh, charia, langues et littérature ainsi que des périodiques[10].

En 2009, 164 manuscrits anciens datant des IXe, XIe et XIIe siècles, ont été acquis par la Bibliothèque nationale[11].

L'ancien ministre de l'Éducation nationale, Mustapha Benamar, a fait en 2015, un don de 68 manuscrits d'auteurs orientalistes, puis en 2018, il a fait un deuxième don de 91 manuscrits anciens qui sont dans leur majorité des œuvres originales ou des apographes d'auteurs algériens[12].

En 2017, 600 documents d’archives de valeur sur l’Algérie et l’Afrique en général remontant à la période de la Régence d'Alger et aux premières années de la colonisation française, constitués de livres, photographies, manuscrits et cartes géographiques ont été acquis par la bibliothèque nationale lors d'une vente aux enchères organisée par la maison Marambat de Malafosse à Toulouse en France[13],[14].

La famille du défunt Ali Kafi, ancien président du Haut Comité d'État, a fait don à la bibliothèque nationale d’Algérie en 2018, de quelque 1 093 livres et 133 disques de 45 tours et 33 tours, du patrimoine musical algérien, arabe et maghrébin[15].

La famille du défunt Cheikh Bouamrane, ancien ministre de la Culture et de la communication, a fait don de 2 783 livres à la bibliothèque nationale[16], en 2018.

En 2019, l'Ambassade du Japon en Algérie a remis à la Bibliothèque Nationale, une quarantaine de livres sur la culture japonaise, des livres pour les enfants, ainsi que quelques œuvres de manga[17].

Accès[modifier | modifier le code]

Directeurs[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Bibliothèque nationale d’Algérie : Des milliers de manuscrits rares témoignent de la richesse du patrimoine culturel algérien », sur Maghrebinfo, (consulté le ).
  2. « La Bibliothèque nationale d’Algérie Mémoire de la nation », sur m-culture.gov.dz.
  3. « Incendie de la Bibliothèque Universitaire d'Alger en 1962 : Un crime contre l'humanité », sur radioalgerie.dz, (consulté le ).
  4. FONDS PATRIMONIAL DE LA BIBLIOTHÈQUE NATIONALE D’ALGÉRIE: POUR UNE STRATÉGIE DE CONSERVATION ET DE DÉVELOPPEMENT, Par Boutaba MESSAOUDA [1]
  5. « Journée d'étude sur le dépôt légal et l'ISBN à la BN », sur Djazairess (consulté le ).
  6. Nacer-Khodja, Hamid, « Le double destin des archives Jean Sénac », Continents manuscrits. Génétique des textes littéraires – Afrique, Caraïbe, diaspora, ITEM, Institut des textes et Manuscrits modernes, UMR 8132 CNRS/ENS, no 1,‎ (ISSN 2275-1742, lire en ligne, consulté le ).
  7. https://archive.wikiwix.com/cache/20220402165131/https://www.liberte-algerie.com/culture/de-vieux-manuscrits-acquis-par-la-bibliotheque-nationale-24330.
  8. « Taleb Ibrahimi fait don de sa bibliothèque personnelle », sur Djazairess (consulté le ).
  9. « Bibliothèque nationale », sur Djazairess (consulté le ).
  10. https://psdhtml.me, « L'Expression: Culture - Un engagement au service de la culture », sur L'Expression (consulté le ).
  11. « 164 nouveaux manuscrits acquis par la Bibliothèque nationale en 2009 - Algerie360 », sur algerie360.com, (consulté le ).
  12. « Un don de 91 manuscrits remis à la Bibliothèque nationale », sur www.aps.dz, (consulté le ).
  13. http://www.elmoudjahid.com/fr/actualites/108330
  14. « Pour la préservation de la mémoire algérienne / El Watan », El Watan,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  15. « La famille Kafi fait don de plus de 1000 ouvrages à la Bibliothèque nationale | El Watan », sur www.elwatan.com, (consulté le ).
  16. http://www.elmoudjahid.com/fr/actualites/132002
  17. « Ambassade du Japon en Algerie », sur www.dz.emb-japan.go.jp (consulté le ).
  18. Fayçal Métaoui, « Bibliothèque nationale : le directeur général démis de ses fonctions », sur tsa-algerie.com, (consulté le )
  19. « Mounir Behadi nouveau directeur général de la Bibliothèque nationale », sur aps.dz via Wikiwix (consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]