Beuvange-sous-Saint-Michel

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Beuvange-sous-Saint-Michel
Beuvange-sous-Saint-Michel
Chapelle Notre-Dame-des-Neiges.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Grand Est
Département Moselle
Arrondissement Thionville
Commune Thionville
Intercommunalité Portes de France-Thionville
Statut Ancienne commune
Code postal 57100
Démographie
Gentilé Beuvangeois
Population 353 hab. (1946)
Géographie
Coordonnées 49° 21′ 57″ nord, 6° 05′ 10″ est
Élections
Départementales Thionville
Historique
Fusion 1811 (avec Volkrange)
1969 (avec Thionville)
Localisation
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Liens
Site web www.thionville.fr/Beuvange

Beuvange-sous-Saint-Michel est un village et une ancienne commune française du département de la Moselle en région Grand Est. Beuvange est rattaché à la commune de Volkrange en 1811 puis à celle de Thionville en 1969.

Ses habitants sont appelés les Beuvangeois et sont au nombre de 353 en 1946.

Géographie[modifier | modifier le code]

Ce village est situé dans le Nord-Ouest du département de la Moselle, dans le pays thionvillois, au pied du mont Saint-Michel[1]. Il se trouve à moins de 10 km à l'Ouest de Thionville et à environ 35 km au Nord-Ouest de Metz. Les localités les plus proches sont Volkrange, Metzange, Elange, Le Konacker et Batzenthal.

Beuvange-sous-Saint-Michel est traversé par les routes départementales RD14B et RD14C, la première est jugée dangereuse par et pour ses habitants[2].

La rue principale du village est très large, en raison de la place occupée jadis par les usoirs devant les maisons. Beuvange est situé sur la rive gauche du ruisseau de Metzange, qui se jette plus loin dans le Veymerange, un affluent de la Moselle.

Plan cadastral de Beuvange en 1893.

Toponymie[modifier | modifier le code]

En lorrain roman : Bieuvanche[3]. En francique lorrain : Biwwénge[4]. En allemand : Bœwingen[5].

Mentions anciennes[modifier | modifier le code]

Ce « Bœwange » se trouve très souvent exprimé par Buffingen dans les écrits anciens rédigés en langue allemande[6].

Les autres mentions de ce village sont : Bovenga en 1033[7], Bovenges en 1128[8], Bovingen en 1131[8], Buevenges en 1213[8], Bovanges en 1223[8], Biovenges en 1305[8], Buevanges en 1405[8], Buefingen subz le mont St Michiel en 1473[9], Bueffingen en 1528[9], Buffingen en 1537[9], Bovange en 1606[8], Bevange-sous-le-Mont-Saint-Michel et Buvange-soubs-Saint-Michel en 1718[8], Beuvange sous Saint Michel en 1793[10], Beuvange-Saint-Michel en 1801[10], Beuvange-sous-Saint-Michel en 1811[11], Bœwingen et Bœvange-sous-le-Mont-St.-Michel en 1863[6].

Pendant l’annexion allemande (1871-1918), cette localité porte les noms de : Bevingen-vor-Sankt-Michel[3], Bevingen bei St. Michel[12] et Bevingen unter Sankt Michel.

Étymologie[modifier | modifier le code]

Le toponyme Beuvange se compose de l'anthroponyme germanique Bevo[12] ou Bovo[13], suivi du suffixe -ingen[13] francisé en -ange.

Le complément toponymique apparait au XVe siècle (au minimum) et indique la position du village par rapport au mont Saint-Michel.

Histoire[modifier | modifier le code]

D'après plusieurs documents, il est probable que les seigneurs de Volkrange avaient quelques droits sur ce village avant le XIIIe siècle ; mais dès le début de ce siècle, la seigneurie de Volkrange n'avait plus aucun droit sur Beuvange-sous-Saint-Michel[3].

Du XIIIe siècle au XVIIIe siècle, ce village était une possession du chapitre Saint-Sauveur de Metz qui avait le statut de seigneurie foncière[3]. Beuvange-sous-Saint-Michel a également fait partie de l'écoutêterie d'Œutrange[3] et avait, sur le plan spirituel, une chapelle sous le vocable de Saint Michel qui était annexe de la paroisse de Volkrange[8].

Le chapitre Saint-Sauveur de Metz était financièrement redevable envers le duché de Luxembourg concernant Beuvange[3], sachant que ce village est mentionné dans plusieurs dénombrements de feux fiscaux de la prévôté de Thionville[9].

Pendant la guerre de Trente Ans (1618-1648), Beuvange-sous-Saint-Michel a été détruit par des Croates, à la suite de quoi les Beuvangeois ont abandonné leur village et il est resté inhabité pendant de nombreuses années[3]. Après le traité des Pyrénées de 1659, cette localité dépendait du bailliage de Thionville[8].

Beuvange était surtout un village de vignerons et les coteaux bordant Beuvange étaient couverts de vignes. Étant donné que tous les vignerons avaient fui ce village pendant la guerre de Trente Ans, la vigne a dépéri, et ce n'est qu'en 1722 que les propriétaires fonciers désirèrent rétablir le vignoble[3].

La commune de Beuvange-sous-Saint-Michel a fait partie du canton de Hettange-Grande en 1790, puis passa dans celui d’Œutrange lors de l’organisation de l’an III et dans celui de Thionville en 1802[8].

En 1809, le conseil municipal de Volkrange considérait que depuis un temps immémorial le village de Beuvange dépendait de la cure de Volkrange, que les Beuvangeois y venaient à la messe et que devant l'église la lecture des lois leur était faite ; il considérait également que Beuvange demandait à être réuni à Volkrange[3]. Par conséquent, la commune de Beuvange-sous-Saint-Michel a été rattachée à celle de Volkrange par décret du [8], puis le à celle de Thionville lors de la fusion communale avec Volkrange.

Le , un bombardier américain transportant des soldats anglais s’écrase dans le bois de Beuvange-sous-Saint-Michel : trois membres de l’équipage meurent sur le coup, cinq autres sont faits prisonniers par l'armée allemande, et un autre atterrit en parachute dans un jardin situé à proximité de l'accident[14].

Démographie[modifier | modifier le code]

Évolution démographique
1793 1800 1806 1835 1845 1900 1946
275325221241241437353
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1806[10], puis HAS jusqu'en 1946[3].)

En 1817, il y a 234 habitants répartis dans 40 maisons[1] et en 1844, la population est de 248 personnes réparties dans 42 maisons[15].

Entre 1946 et 1986, et surtout à partir du rattachement à Thionville en 1969, la population du village a légèrement augmenté avec l'arrivée de nouveaux habitants venus d'ailleurs[3].

Économie[modifier | modifier le code]

En 1817, on exploite sur le territoire de ce village du minerai de fer pour les hauts fourneaux d'Hayange ; il rend 35 en fonte et produit un fer tendre et d'une qualité médiocre[1]. La même année, Beuvange-sous-Saint-Michel a un territoire productif de 274 hectares dont 8 en vignes et 53 en bois[1].

Culture locale et patrimoine[modifier | modifier le code]

Linguistique[modifier | modifier le code]

Dans le dialecte francique de Volkrange, Metzange et Beuvange-sous-Saint-Michel, un grand nombre de [a] bref sont prononcés /å/, c'est-à-dire presque comme un [o] ouvert[3]. En outre, à l'exception de quelques mots brefs, les [n] situés à la fin des mots disparaissent, cela quelle que soit leur position dans la phrase ; et concernant l'article défini den, il se réduit à de sauf si le nom suivant commence par une voyelle[3].

En 1986, les habitants de Beuvange qui avaient 40 ans parlaient encore très bien le dialecte local[3].

Sobriquets[modifier | modifier le code]

Les Volkrangeois disaient communément le couplet suivant : « Woolkrénge as eng Stad, [...] a Biwwénge as e Schäisshous »[3] (Volkrange est une ville et Beuvange est un cabinet d'aisance). Ce couplet démontre qu'il existait une rivalité entre ces deux villages[3].

Dans les localités de langue romane, les gens disaient à propos des Beuvangeois : « lè potâye d'chïn d'Bieuvanche » (les potées de chien de Beuvange)[3]. Cette potée est une sorte de pot au feu composé de haricots verts, de choux, de pommes de terre et de carottes, mais sans viande. D'après ce sobriquet, la potée de chien a surement été le plat quasi-quotidien des anciennes générations de Beuvange-sous-Saint-Michel[3].

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

Ruines de la chapelle du Mont-Saint-Michel.
  • Chapelle Notre-Dame-des-Neiges. Construite en 1805, elle abrite un maître-autel du XVIIIe siècle et un haut-relief avec Saint Michel terrassant le dragon qui est daté de 1586 et qui provient de l'ermitage du mont Saint-Michel, duquel il a été retiré en 1840 à cause d'un risque d'effondrement.
  • Le mont Saint-Michel et son ancienne chapelle en ruines, érigée en 1250[16]. Il semble que ce site ait servi au culte païen avant l'arrivée du christianisme dans la région[3].
  • Bildstock de type chapiteau avec toiture à double bâtière dont la croix de sommet a disparu et sur lequel est écrit : « Im jahr 1453 hat Sibilyes Nikel got zu eren dis kreuz erbaut »[17].
  • Monument commémoratif en mémoire de l'équipage du B-17[18].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Viville, Dictionnaire du département de la Moselle : Contenant une histoire abrégée, Metz, 1817.
  2. C.R., « RD14B entre Beuvange et Volkrange : les travaux de sécurité avancés à juillet », sur www.republicain-lorrain.fr,
  3. a b c d e f g h i j k l m n o p q r et s (mul) Albert-Louis Piernet (dir.), Hemechtsland a Sprooch : Woolkrénge a Metzénge (no 12), (ISSN 0762-7440)
  4. (mul) Marcel Konne et Albert-Louis Piernet, « Dierfer vun äiser Hemecht », Hemechtsland a Sprooch, no 1,‎ (ISSN 0762-7440)
  5. « Dénominations allemandes de lieux relatées en français », dans Publications de la Société pour la Recherche et la Conservation des Monuments Historiques dans le Grand-Duché de Luxembourg, volume XVIII, 1863, p. 183.
  6. a et b Théodore de La Fontaine, « Essai étymologique sur les noms de lieux du Luxembourg germanique : troisième division, Luxembourg français », Publications de la Société pour la recherche et la conservation des monuments historiques dans le Grand-Duché de Luxembourg, Luxembourg, Imprimerie-Librairie V. Buck, vol. XVIII,‎ , p. 190.
  7. Académie impériale de Metz, Mémoires de l'Académie Impériale de Metz, XLVe année, Metz, Rousseau-Pallez, 1865.
  8. a b c d e f g h i j k et l Ernest de Bouteiller, Dictionnaire topographique de l'ancien département de la Moselle : comprenant les noms de lieu anciens et modernes, rédigé en 1868 sous les auspices de la Société d'archéologie et d'histoire de la Moselle, Paris, Imprimerie nationale.
  9. a b c et d Jules Vannérus, Dénombrements des feux des duché de Luxembourg et comté de Chiny, Bruxelles, 1921.
  10. a b et c Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, « Notice communale : Beuvange-Saint-Michel », sur ehess.fr, École des hautes études en sciences sociales.
  11. Recueil des lois de l'Empire français, tome XIII, 52e volume de ce recueil, Bruxelles, Braeckenier, 18??.
  12. a et b (de) Gesellschaft für lothringische Geschichte und Altertumskunde, Jahr-Buch der Gesellschaft für lothringische Geschichte und Altertumskunde, Elfter Jahrgang, Metz, G. Scriba verlag, 1899, p. 167.
  13. a et b Marie-Thérèse Morlet, Les Noms de personne sur le territoire de l'ancienne Gaule, Paris, Centre National de la Recherche Scientifique, (ISBN 2222034272).
  14. F.T., « Crash du B17 : une leçon d’histoire et de courage », sur www.republicain-lorrain.fr,
  15. François Verronnais, Statistique historique, industrielle et commerciale du département de la Moselle, Metz, 1844.
  16. RL, « La chapelle dite du Lépreux à Beuvange (Thionville) : « Ici, c’est la magie, c’est le bout du monde » »,
  17. Michel Printz, « Les Bildstock du Pays des Trois Frontières », dans Les Cahiers Lorrains, no 3, 1996
  18. « B-17 42-31560 (Beuvange-Sous-St Michel) », sur www.aerosteles.net

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