Beta Coronae Borealis

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
β Coronae Borealis
Nukasan
Description de cette image, également commentée ci-après
Courbe de lumière de Beta Coronae Borealis, issue des données du satellite Hipparcos[1].
Données d'observation
(époque J2000.0)
Ascension droite 15h 27m 49,732s[2]
Déclinaison +29° 06′ 20,52″[2]
Constellation Couronne boréale
Magnitude apparente +3,65 à 3,72[3]

Localisation dans la constellation : Couronne boréale

(Voir situation dans la constellation : Couronne boréale)
Caractéristiques
Type spectral F2VpSrCrEuSi[4]
Indice U-B +0,11[5]
Indice B-V +0,28[5]
Indice R-I +0,05[5]
Variabilité α2 CVn[3] + roAp[6]
Astrométrie
Vitesse radiale −26,9 ± 0,2 km/s[7]
Mouvement propre μα = −180,17 mas/a[2]
μδ = +85,92 mas/a[2]
Parallaxe 29,17 ± 0,76 mas[2]
Distance 112 ± 3 al
(34,3 ± 0,9 pc)
Magnitude absolue +1,23 / +3,24[8]
Caractéristiques physiques
Masse 1,77 ± 0,16 / 1,21 ± 0,11 M[8]
Composants stellaires
Composants stellaires β CrB A, β CrB B
Orbite
Compagnon β CrB B[8]
Demi-grand axe (a) 0,203 
Excentricité (e) 0,55
Période (P) 10,551 a
Inclinaison (i) 111°
Argument du périastre (ω) 357°
Longitude du nœud ascendant (Ω) 327°
Époque du périastre (τ) 1 990,98 JJ

Désignations

β CrB, 3 CrB, HR 5747, HD 137909, HIP 75692, BD+29°2670, FK5 572, GC 20795, SAO 83831, CCDM J15278 +2906AB[9]

Beta Coronae Borealis (β CrB / β Coronae Borealis, Bêta Coronae Borealis) dans la Désignation de Bayer est la deuxième étoile la plus brillante de la constellation de la Couronne boréale. D'après la mesure de sa parallaxe annuelle par le satellite Hipparcos, le système est située à environ ∼ 112 a.l. (∼ 34,3 pc) de la Terre[2].

Nomenclature et histoire[modifier | modifier le code]

Duc ciel arabe à l'UAI[modifier | modifier le code]

Nusakan est le nom aujourd'hui approuvé pour β CrB par l’Union astronomique internationale (UAI)[10]. C’est l’arabe النسقان al-Nasaqān, « les Deux Séries », qui est, dans le ciel arabe traditionnel, le nom de deux alignements d’étoiles appartenant à la même figure : 1. la septentrionale, النسق الشأمي al-Nasaq al-Šāmī, littéralement « la Série syrienne », constituée par la ligne qui part de βγ Ser, traverse Hercule et se termine par βγ Lyr ; et 2. la méridionale, النسق اليماني al-Nasaq al-Yamānī, littéralement « la Série yéménite », constituée par la ligne λαεδ Ser + δευζηξ Oph [11],[12].

Les séries النسقان al-Nasaqān et الفكّة le Bris, dans le ciel arabe traditionnel.

Dans ses Commentaires à la traduction du زيجِ سلطانی Zīğ-i Sulṭānī ou « Tables sultaniennes » d’Uluġ Bēg (1437), Thomas Hyde cite (1655) le lexicographe al-Fayrūzabādī (XIVe s.) pour qui al-Nasaqān commencent près (incipiunt prope) d’al-Fakka, et il transcrit ‘AlNasakân vel AlNusakân’[13], ce dont se saisit l’astronome palermitain Gieseppe Piazzi pour nommer en 1814 Nusakan l’étoile β CrB qui n’appartient pourtant pas à ces séries et la figure qui les contient[14], ce qui est relevé par Richard Allen (1899)[15],[16].

貫索 Guàn suǒ, « le Cordon », dans le ciel chinois traditionnel.

En Chine[modifier | modifier le code]

β CrB est 貫索三, soit « la 3e étoile » de l'astérisme 貫索 (pinyin : Guàn suǒ Étoile jaune-blanc de la séquence principale), « le Cordon »[17].

Propriétés[modifier | modifier le code]

Beta Coronae Borealis est une binaire spectroscopique dont les deux étoiles complètent une orbite avec une longue période de 10,55 ans et selon une excentricité de 0,55[8]. Le système a également été résolu visuellement[18]. Sa composante primaire, désignée Beta Coronae Borealis A, est une étoile jaune-blanc de la séquence principale de type spectral F2VpSrCrEuSi[4]. Cette notation spectrale complexe indique que c'est une étoile Ap, dont le spectre présente des surabondances marquées en strontium, chrome, europium et silicium. C'est une variable de type α2 Canum Venaticorum, dont la magnitude apparente varie entre 3,65 et 3,72 selon une période de 18,49 jours, correspondant à sa période de rotation[3]. Elle a par la suite également été identifiée comme une étoile Ap à oscillations rapides, avec une période de seulement 16,2 minutes[6].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « /ftp/cats/more/HIP/cdroms/cats », sur cdsarc.cds.unistra.fr, Centre de Données astronomiques de Strasbourg (consulté le )
  2. a b c d e et f (en) F. van Leeuwen, « Validation of the new Hipparcos reduction », Astronomy & Astrophysics, vol. 474, no 2,‎ , p. 653–664 (DOI 10.1051/0004-6361:20078357, Bibcode 2007A&A...474..653V, arXiv 0708.1752)
  3. a b et c (en) N. N. Samus', E. V. Kazarovets et al., « General Catalogue of Variable Stars: Version GCVS 5.1 », Astronomy Reports, vol. 61, no 1,‎ , p. 80-88 (DOI 10.1134/S1063772917010085, Bibcode 2017ARep...61...80S, lire en ligne, consulté le )
  4. a et b (en) Helmut A. Abt et Nidia I. Morrell, « The Relation between Rotational Velocities and Spectral Peculiarities among A-Type Stars », The Astrophysical Journal Supplement Series, vol. 99,‎ , p. 135 (DOI 10.1086/192182, Bibcode 1995ApJS...99..135A)
  5. a b et c (en) D. Hoffleit et W. H. Warren, « Bright Star Catalogue, 5e éd. », Catalogue de données en ligne VizieR : V/50. Publié à l'origine dans : 1964BS....C......0H, vol. 5050,‎ (Bibcode 1995yCat.5050....0H)
  6. a et b (en) H. Bruntt et al., « The radius and effective temperature of the binary Ap star β CrB from CHARA/FLUOR and VLT/NACO observations », Astronomy & Astrophysics, vol. 512,‎ , p. 7, article no A55 (DOI 10.1051/0004-6361/200913405, Bibcode 2010A&A...512A..55B, arXiv 0912.3215)
  7. (en) G. A. Gontcharov, « Pulkovo Compilation of Radial Velocities for 35 495 Hipparcos stars in a common system », Astronomy Letters, vol. 32, no 11,‎ , p. 759 (DOI 10.1134/S1063773706110065, Bibcode 2006AstL...32..759G, arXiv 1606.08053)
  8. a b c et d (en) Staffan Söderhjelm, « Visual binary orbits and masses post Hipparcos », Astronomy & Astrophysics, vol. 341,‎ , p. 121-140 (Bibcode 1999A&A...341..121S)
  9. (en) * bet CrB -- alpha2 CVn Variable sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
  10. (en) IAU, « Star Names », 2021. »
  11. Paul Kunitzsch, Untersuchungen zur Sternnomenklatur der Araber, Wiesbaden : O. Harr0assowitz, 1961, p. 86.
  12. Roland Laffitte, Le ciel des Arabes. Apport de l’uranographie arabe, Paris : Geuthner, 2012, pp. 117-118.
  13. (la) Thomas Hyde, « Tabulae Long. ac Lat. Stellarum Fixarum ex Observatione Ulugh Beighi, Tamerlanis Magni Nepotis, Oxonii : Henry Hall, 1665, Commentarii, p. 17. »
  14. Giuseppe Piazzi, Præcipuarum stellarum inerrantium positiones mediæ ineunte sæculo XIX : ex observationibus habitis in specola Panormitana ab anno 1792 ad annum 1813, éd. Panermi : ex regia typ. militari, 1814, p. 103.
  15. (en) Richard Hinckley Allen, « ''Star-names and their meaning, New York & al., G. E. Stechert, 1899, p. 179. »
  16. Roland Laffitte, Héritages arabes. Des noms arabes pour les étoiles, Paris : Geuthner, 2005, p. 164.
  17. Sun Xiachun Sun & Jacob Kistemarker, The Chinese Sky During the Han, Leiden / Köln : Brill, 1997, p. 131.
  18. (en) Brian D. Mason et al., « The 2001 US Naval Observatory Double Star CD-ROM. I. The Washington Double Star Catalog », The Astronomical Journal, vol. 122, no 6,‎ , p. 3466 (DOI 10.1086/323920, Bibcode 2001AJ....122.3466M)

Liens externes[modifier | modifier le code]