Bernard Janvier

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Bernard Janvier
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Bernard Janvier, né le à La Voulte-sur-Rhône, est un général français. Il est commandant de la division Daguet lors de la Première Guerre du Golfe, et de la FORPRONU chargée du maintien de la paix lors de la Guerre de Bosnie-Herzégovine

Biographie[modifier | modifier le code]

Pierre, son père est officier de gendarmerie. Sa mère est née Eugénie Bernard. Il fait ses études au collège d’Orange, aux lycées de Nice et d’Alger et à l’université de Rennes.

Carrière militaire[modifier | modifier le code]

Admis à l’école militaire interarmes à Coëtquidan, le , en qualité de saint-cyrien, promotion général Bugeaud, il effectue son stage d’application à l’école d’application de l’infanterie au camp des Garrigues, à Nîmes à compter du 15 septembre 1960.

Le , il rejoint le centre de perfectionnement des cadres de l’infanterie n° 2 à Philippeville en Algérie, puis il est affecté à compter du 1er janvier 1961 au 1er bataillon du 1er régiment des tirailleurs en qualité de chef de commando[1].

Affecté au 1er régiment étranger pendant le mois de juillet 1962, il est muté le 1er août 1962 au 2e régiment étranger de parachutistes (2e REP), régiment avec lequel il effectue un séjour en Afrique du Nord d’août 1962 à septembre 1964. De 1964 à 1967, il sert à Madagascar et aux Comores au sein du 3e régiment étranger d'infanterie, successivement comme officier adjoint en unité de combat puis comme officier d’état-major au corps. Il est promu au grade de capitaine le . Rapatrié, il suit le cours des capitaines à l’école d’application de l’infanterie à Montpellier, puis rejoint la 33e promotion de l’école d’état-major en qualité de stagiaire, à compter du ,

Il commande de 1968 à 1970, une compagnie du 9e régiment de chasseurs parachutistes, puis de 1970 à 1972, une compagnie d’élèves officiers d’active à l’école spéciale militaire à Saint-Cyr Coëtquidan. Après quoi, il occupe au sein de l’école, les fonctions d’adjoint au chef de cours d’information générale et de formation militaire générale durant deux années. Stagiaire de la 88e promotion de l’école supérieure de guerre, de septembre 1974 à mai 1976, il sert à l’issue, de juin 1976 à août 1978, comme officier traitant au bureau « effectifs personnels » de l’état-major de l’armée de terre. Il est chef de bataillon du 1er octobre 1974.

Successivement chef du bureau « opérations – instruction », puis commandant en second du 2e REP, d’août 1978 à septembre 1981, il participe à l’« opération Tacaud » au Tchad en qualité de commandant du groupe interarmes « Phœnix », de novembre 1979 à avril 1980. Il reçoit ses galons de lieutenant-colonel le .

En 1981, il est affecté comme officier d’état-major à l’inspection générale de l’armée de terre. Désigné comme chef de corps du 2e REP à Calvi, en 1982, il participe à la tête de ce régiment à l’« opération Épaulard », dans le cadre de la force multinationale de sécurité d’août à septembre 1982, à Beyrouth, chargé d'exfiltrer le président Arafat. Il est promu au grade de colonel le . Il participe ensuite à l’« opération Manta » au Tchad, comme commandant du groupe interarmes de janvier à mai 1984.

De 1984 à 1987, il exerce les fonctions de chef de la section « personnels », puis celles de chef du bureau « effectifs – personnels » à l’état-major de l’armée de terre. Le , il est adjoint au général commandant la 6e division légère blindée (6e DLB), à Nîmes et le , il est admis en 1re section des officiers généraux. Le , il est chef de la division « organisation - logistique » à l’état-major des armées. En mai 1990, il commande l’opération « Requin» à Port-Gentil au Gabon. Du 7 février au 30 avril 1991, il commande la division Daguet en Arabie saoudite, puis en Irak[2]. À ce titre, il a sous son commandement 4.300 soldats américains. Il est promu général de division le .

Le général Roquejoffre, commandant de l'opération Daguet, et le général Janvier à As Salman (Irak) le 10 mars 1991.

Le , il est nommé chargé de mission auprès du général chef d’état-major des armées avant de prendre le commandement de la 6e DLB, à Nîmes, du au 5 septembre 1993. Il est nommé chef de l’état-major interarmées de planification opérationnelle, à compter du 6 décembre 1993[3]. Il est alors élevé aux rang et appellation de général de corps d’armée le 1er juillet 1994. Le , il est mis à la disposition du chef d’état-major de l’armée de terre et reçoit le , le commandement en chef de la force de paix des Nations unies pour l’ex-Yougoslavie et simultanément, il assure les fonctions de commandant en second de la force de mise en œuvre du plan de paix en Bosnie (IFOR)[4].

Le 4 juin 1995, en tant que commandant français des forces militaires de l'ONU en ex-Yougoslavie, il rencontre secrètement le général Ratko Mladić pour obtenir la libération des otages, dont plus de la moitié étaient français. Mladić exige de Janvier qu'il n'y ait plus de frappe aérienne. Cinq jours plus tard, le représentant dans la région de l'ONU, Takashi Akashi, déclare que l'ONU « se conformerait strictement au principe de maintien de la paix ».

Le 7 juillet 1995, les forces serbes de Bosnie menées par le général Ratko Mladić prennent d'assaut la ville de Srebrenica. Les Néerlandais de la FORPRONU demandent, en vain, une aide aérienne avant d'être pris en otages par les forces serbes. Orić a quitté Srebrenica, laissant le commandement à ses lieutenants et incitant les médias à accuser les forces bosniaques de ne pas mettre en œuvre une défense adéquate. La plupart des civils partent immédiatement pour la ville de Potočari où se trouvait la base militaire principale de l'ONU. D'autres civils prennent des autobus pour des territoires bosniaques.

Entre le 11 juillet 1995 et le 15 juillet 1995 aura lieu le Massacre de Srebrenica, considéré comme le « pire massacre commis en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale ».

En fin de mission, il est mis à la disposition du chef d’état-major de l’armée de terre, le 19 février 1996. En juillet 1996, il est nommé membre du conseil supérieur de l’armée de terre.

Le , il est nommé directeur de l’Institut des hautes études de la défense nationale (IHEDN) et du centre des hautes études militaires (CHEM), de l’enseignement militaire supérieur. Il reçoit sa cinquième étoile le et rejoint la 2e section des officiers généraux le .

Controverses[modifier | modifier le code]

En 2001, il est interrogé par la commission d'enquête française sur le massacre de Srebrenica pour son rôle dans le refus des frappes aériennes demandés par le bataillon néerlandais chargée de défendre l'enclave[5]. Il lui est reproché d'avoir favorisé le massacre perpétré par les forces serbes par son refus d'ordonner des bombardements qui auraient peut être empêché la chute de l'enclave. Ce refus faisait suite aux engagements pris pour obtenir la libération des casques bleus capturés en mai 1995.

Décorations[modifier | modifier le code]

Par ailleurs il est décoré de nombreuses décorations étrangères dont :

  • Médaille de la Libération du Koweït (Arabie Saoudite) (1991)
  • Médaille de la Libération du Koweït (Koweït) (1991)
  • Médaille de l’OTAN
  • Médaille de l’ONU
  • Chevalier de l’Etoile de la Grande Comores 1966
  • Croix du service méritoire canadien
  • Croix du Trèfle Croate

Il est blessé le 14 décembre 1961 à Aïn Ogra (Algérie) par éclat de mine.

Références[modifier | modifier le code]

  1. ECPAD, « La conquête d'As Salman, La grande aventure de la division Daguet », sur webdocs.ecpad.fr (consulté le )
  2. « Opération Daguet : l’armée de Terre dans la guerre du Golfe », sur defense.gouv.fr, (consulté le )
  3. « Ancien " patron " de la division " Daguet " Le général Janvier devient chef des états-majors interarmées », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. Garraud Dominique, « Bernard Janvier : un ancien képi blanc à la tête des Casques bleus », sur liberation.fr, (consulté le )
  5. Semo Marc, « Enquête parlementaire sur l'abandon de l'enclave musulmane en Bosnie », sur liberation.fr, (consulté le )