Bernart Alanhan de Narbona

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Bernart Alanhan de Narbona
Bernart Alanhan de Narbona :
"No puesc mudar qu'ieu non diga"
BNF Français ms. 856 f. 383v (détail).
Biographie
Activités

Bernart Alanhan de Narbona[1] est un troubadour du XIIIe siècle originaire de Narbonne[2].

Biographie[modifier | modifier le code]

Matrice de sceau en bronze de Bernart de Narbona, trouvée à Tallard (Hautes-Alpes), en image inversée.

Le manuscrit 856[3] de la Bibliothèque nationale de France contient, sur quatre folios, une chanson pieuse[2] de lui, un sirventès portant sur la perte de Jérusalem face aux cavaliers turcs du Khârezm en 1244. Pour Camille Chabaneau cette œuvre est postérieure à 1239, notant qu’il n’est pas possible de la faire remonter à la troisième croisade[4]. Plus récemment, Linda Paterson en 2003 dans son étude sur les croisades et les lieux saints dans la poésie lyrique des troubadours mentionne Bernart Alanhan de Narbona en datant cette chanson comme étant postérieure à 1187[5]. Une matrice de sceau en bronze, en forme d'écusson, inscrite " + S[igillum] Bernart de Narbona", trouvée à Tallard, semble indiquer, par le motif héraldique de la tour, qu'il était un militaire[6].

Œuvre[modifier | modifier le code]

Ci-dessous, une retranscription[7] du début de la chanson de Bernart Alanhan de Narbona. Le 4e vers de la 3e strophe fait allusion à la perte de Jérusalem : Don perden la ciutatz sancta.

No puesc mudar qu'ieu non diga,
…/…

Quascus a far ben se triga
E de mal far nulhs no s laissa,
Don tenem via biayssa ,
E no ns remembra ges l'anta
Ni 'ls greus turmens que Ihesus trays
Entr' els vils felhs Juzieus savays.

Lo mons es si cura la triga
Que, miran se, sos natz layssa;
Atressi erguelhs nos bayssa
Don perden la ciutatz sancta
On foram alegres e guays,
Si el plazer de dieu fessem mays.

Références[modifier | modifier le code]

  1. (de) Karl Bartsch, Grundriss zur Geschichte der provenzalischen Literatur, p. 110, nº53
  2. a et b Camille Chabaneau, Les biographies des troubadours en langue provençale, p. 129
  3. (oc) Lettres historiées : ms. Français 856, xive siècle, Manuscrit, f. 383-386
  4. Camille Chabaneau, Les biographies des troubadours en langue provençale, p. 129, n. 2
  5. (en) Linda Paterson, « Lyric allusions to the crusades and the Holy Land. Colston Symposium », (consulté le )
  6. Collection de M. Guillaume Aral, Nice, France.
  7. François-Just-Marie Raynouard, Choix des poésies originales des troubadours, p. 64. t. 5

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Lettres historiées : ms. Français 856, xive siècle, Manuscrit, f. 383-386
  • (de) Karl Bartsch, Grundriss zur Geschichte der provenzalischen Literatur, Elberfeld, R. L. Friderichs, , VIII-216 p., In-8° (BNF 31769739)
  • Camille Chabaneau, Les biographies des troubadours en langue provençale : publiées intégralement pour la première fois avec une introduction et des notes, Toulouse, E. Privat, , 204 p., In-fol. (BNF 30214219)
  • François-Just-Marie Raynouard, Choix des poésies originales des troubadours, Paris, Firmin Didot, 1816-1821, 6 vol. : fac-sim. ; in-8 (BNF 31183398)

Articles connexes[modifier | modifier le code]