Benoîte Boulard

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Benoîte Boulard
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Biographie
Naissance
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Voir et modifier les données sur Wikidata (à 57 ans)
La RéunionVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
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Genre artistique
Distinctions

Benoîte Boulard, née le à Majunga et morte le à La Réunion, est une chanteuse française et la première femme à enregistrer un séga[1].

Elle est une ambassadrice du séga pendant toute sa vie, notamment aux côtés de Maxime Laope, qu'elle rencontre en 1952 au début de sa carrière d'artiste, une carrière qu'elle mène sans jamais abandonner son emploi de domestique. Elle chante avec lui le fameux morceau La Rosée tombée, l'un des plus connus du répertoire de la musique réunionnaise.

Biographie[modifier | modifier le code]

A l'âge de seize ans, déjà maman d'une petite fille, Benoîte Boulard entre comme domestique chez la famille Andoche, rue Saint-Philippe à Saint-Denis. Georges Andoche est aussi président de La troupe folklorique de Bourbon, dont les répétitions ont lieu à son domicile. C’est là qu'elle rencontre Loulou Pitou, accordéoniste et petit cousin de son patron. La troupe se produit régulièrement au jardin de l’État à Saint-Denis.

En 1952, Benoîte s'inscrit à un radio-crochet et rencontre Maxime Laope. L'année suivante ils décrochent le premier prix du concours avec le séga La rosée tombée écrit par Maxime Laope. Rien ne pouvait se faire à l'époque sans le soutien d'un orchestre connu, tels que ceux d'André Philips, de Jules Arlanda, et surtout de Loulou Pitou. Avec eux, Benoîte Boulard devient un personnage incontournable à partir de 1956, et animera les bals du samedi soir comme les soirées privées ou officielles sur toute l'île. Elle enregistre sur vinyle le premier séga chanté par une femme à la Réunion.

En 1961 sa fille Olga meurt d'un cancer à 18 ans. Très affectée, elle décide de mettre un terme à sa carrière et se consacre à son travail chez la famille Andoche et à ses autres enfants.

Elle remonte sur scène en 1976 au théâtre de Saint-Gilles en duo avec Maxime Laope. Le succès rencontré lors de leur retour incite les deux artistes à poursuivre leur carrière[2].

Le , le ministère de la Culture décerne à Benoîte Boulard et Maxime Laope la médaille d’honneur des sociétés musicales et chorales[3]. L'année suivante elle reçoit la médaille du travail.

En 1983, elle fait plus de 70 représentations publiques, mais une grave maladie l'oblige à arrêter sa carrière et son emploi. Elle finit sa vie dans le dénuement le plus total, malgré plusieurs appels aux dons en sa faveur. Elle s'éteint le chez sa sœur Simone[2].

Discographie[modifier | modifier le code]

Distinctions[modifier | modifier le code]

Postérité et hommages[modifier | modifier le code]

Dans une démarche d'identité et de reconnaissance du patrimoine de La Réunion, la Commune du Port, décide, le , veille de la Fête de la Liberté, de baptiser sa médiathèque « Benoîte Boulard » [7]. Une allée du quartier Vauban et un square face au lavoir à Saint-Denis, une rue à Saint-Benoît et Saint-Louis, ainsi qu'un chemin à Saint-Pierre, portent également son nom[2].

En 2017, la chanteuse réunionnaise Nathalie Natiembé lui rend hommage avec la chanson Benoîte, sur l'album Univers-île du compositeur d'électro-maloya Jérémy Labelle[8].

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Dann mon soubik néna… Benoîte Boulard ! », sur Clicanoo (consulté le )
  2. a b et c Loulou Pitou et Benoîte Boulard, du quadrille créole au séga. 2 CD audio + livret. Takamba. 2007
  3. Jérôme, archiviste., 1000 célébrités de la Réunion et les 150 personnalités des îles de l'océan Indien, Saint-Denis (Réunion), Dicorphie, , 928 p. (ISBN 978-2-87763-540-0, OCLC 822973855, lire en ligne)
  4. (en) « Maxime Lahope Et Son Ensemble Créole Chant Boulart », sur Discogs
  5. « Du quadrille créole au séga - Benoite Boulard - Afrik.com : l'actualité de l'Afrique noire et du Maghreb », sur www.afrik-musique.com (consulté le )
  6. « Loulou Pitou et Benoîte Boulard à nouveau réunis ! », sur témoignages.re,
  7. « Historique », sur ville-port.re, (consulté le )
  8. Stéphane Deschamps, « Exclu : depuis la Réunion, l'électro-maloya de Labelle brille dans la nuit », Les Inrocks,‎ (lire en ligne, consulté le )

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Frédéric Mocadel, Jean-Marie Boyer (Iconographique) et Christian Vittori (dir.), Dames créoles : Anthologie des femmes illustres de la Réunion de 1663 à nos jours, t. 1 (Biographies), Sainte-Marie, Azalées éditions, , 271 p. (ISBN 9782952083270 et 2952083274, OCLC 492874344), « Benoîte Boulard »

Liens externes[modifier | modifier le code]