Beni Oulbane

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Beni Oulbane
Noms
Nom arabe algérien بنى ولبان
Administration
Pays Drapeau de l'Algérie Algérie
Wilaya Skikda
Daïra Sidi Mezghiche[1]
Code ONS 2121
Démographie
Population 25 074 hab. (2008[2])
Densité 155 hab./km2
Géographie
Coordonnées 36° 37′ 37″ nord, 6° 38′ 20″ est
Superficie 162 km2
Localisation
Localisation de Beni Oulbane
Localisation de la commune dans la Wilaya de Skikda
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Beni Oulbane
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Beni Oulbane

Beni Oulbane, également appelé Bani Oualben, Beni Ouelben ou Bani Welban, est une commune de la wilaya de Skikda en Algérie.

Géographie[modifier | modifier le code]

Localisation[modifier | modifier le code]

Beni Oulbane est situé dans la plaine entre Constantine et Skikda, près de Semendou, proche du Jabal Segaou et du Jabal de Sidi Driss du nom d'un saint descendant des Idrissides (dynastie arabe zaydite) du Maghreb al-Aqsa.

Toponymie[modifier | modifier le code]

Il semblerait que le mot Ouelban/Walban viendrait du nom arabe de la ville de Huelva (Walban) ses habitants étaient appelés al-Welbani[3], seule trace dans la littérature de cette nisba certains de ces Andalous furent établis dans la région et y auraient alors transposé le nom, comme il est mentionné chez l'historien tlemcénien Al Maqqari[4].

Émile Masqueray quant à lui pose la question dans ce nom, s'il ne serait pas la déformation arabe du nom de la tribu celtique des "Alban"[5]. Théorie erronée car ce toponyme n'apparaît qu'après la Reconquista et la présence ottomane[6].

Histoire[modifier | modifier le code]

Site archéologique d'El-Meraba Bani Ouelban[modifier | modifier le code]

Les ruines romaines de Bani Welban couvrent, dans le centre de la plaine, un pli de terrain parallèle à l'Ouâd Guebli, sur une longueur d'environ un kilomètre. À l'Est, est une nécropole très considérable, orientée comme la ville elle-même. Le nom de la ville romaine dont il ne reste que la ruine d'El-Meraba est donné par trois inscriptions retrouvées sur place du nom de Celtianium ou Celtianesis[7] à El Meraba (ou Kherba des BÈni Ouelbane), Celtianis était une place dépendante de Cirta, comme Tiddis, etc[8] Celtianis devait être sur une route qui reliait Cirta à€ Collo et qui n'éˆtait sans doute qu'un embranchement de celle de Cirta à€ Rusicade [9].

Période moderne[modifier | modifier le code]

Beni Ouelbane possède une mosquée construite par la femme du Bey de Constantine en 1666 en l'honneur de Sidi Driss al-Idrissi et contient des dépouilles de saints venus du Sahara et de la famille arabe des Bou Hamam de Sidi Okba à Biskra[10], la zone est peuplée de tribus arabes[11] et berbères, selon E.Carette les Beni Ouelban se sont divisés en 1840 en deux et étaient classés parmi les Arabes ethniques pour une partie et Kabyles pour l'autre, certains sont de souche idrisside (Sidi Driss), d'autres arabe hilalienne et berbère[12], recensé dans l’étude qui classe en l’occurrence 300 Arabes et 300 Kabyles. La zone renfermait une vingtaine de marabouts, ils se disaient nobles et étaient de « races arabe et kabyle mêlées »[13]. L'arabisation de cette zone serait due à l'implantation de tribus arabes dans ce secteur, en l’occurrence le caïdat de la deirah des arabes Oulad Braham[14] qui commandait sur tout le Sahel de Skikda depuis l’actuelle commune de Beni Ouleben[15]. Une autre explication serait ce qu'Ibn Khaldoun al-Hadrami et Ernest Mercier ont souligné, certains des grands groupes berbères (Houara, Nefzaua, Louata et Kutama), déjà arabisés, depuis la fin du XIVe siècle, « refondés » et ayant intégré dans leur sein des groupes arabes hilaliens et sulaymites, par exemple :

  • les Beni Ouelbane, près de Semendou (constantine), liés avec d'autres fractions arabes constantinoises enchevêtrées par le contact comme[16] :
  • les Beni-Merdès, près de Annaba ;
  • les Dreid, Annaba, région de l'oued Zenati et Tebessa ;
  • les Garfa (Karfa), entre Ain Beida et l'Oued Zenati ;
  • les Attia, à Ain Mokra et surement vers Skikda ;
  • les Oulad Madi, à Bord Bou Areridj ;
  • les Oluad Saola, à Biskra ;
  • les Daouida, entre le Zab et le Hodna.

« Les Beni-Ouelben (50 kilom. N), de race kabyle et arabe mélangée, sont sans influence, bien que se disant d'origine noble (sharif). Ils sont divisés en quatre fractions, et au nombre de 615, cultivateurs et pasteurs »

— Revue de l'Orient et de l'Algérie[17]

Pour le géographe al-Idrissi, dans la région entre l'ancienne Collo et Constantine qui correspond au territoire de la wilaya de Skikda plus précisément de Beni Ouelben, se trouvaient des populations arabes d'origine hillalienne :

« De Constantine... au port d’al-Collo, 2 journées, en traversant une contrée fréquentée par les Arabes. »

— al-Idrissi

. L'auteur nous dit que les Arabes de la région sont pacifiques et poursuit plus loin :

« D’al-Collo à Constantine, on compte 2 journées, en se dirigeant vers le sud et en traversant un pays occupé par les Arabes. »

— al-Idrissi[18]

Selon Ibn Khaldoun et Charles Ferraud, toutes les tribus entre Bougie (Bejaia) et Annaba appartenaient à la tribu berbère des Kutama, mais toute la population de cette zone est de nos jours un mélange d'Arabes et de Berbères[19]. Selon le Kitab al-Adouani les populations qui occupent la campagne qui s'étend entre Constantine et la mer, la majeure partie d'entre elles s'allia aux Koraïchites (Omeyyades) lorsqu'ils vinrent dans la contrée[20].

Selon la « Grande Encyclopédie inventaire raisonné des sciences, des lettres et des arts volume 6 » : il est dit que : « Beni Ouelban Tribus d'Arabes et de Kabyles mêlés »[21].

Chez les Banu Ouelban, le recensement de 1845 donne 380 bovins, 800 moutons, 200 chèvres, 110 chevaux et 70 mulets ; soit, en convertissant le tout en têtes de gros bétail (sur la base de 6 ovins ou caprins pour un bovin, un cheval ou un mulet), 726 têtes de gros bétail ; le parcours est de 1 952 ha, puisque tout le territoire de la tribu est morcelé en propriétés melk ; chaque tête de gros bétail disposera donc de 2,6 ha[22].

Le , un détachement d'un régiment français prend part à l'expédition contre la tribu des Beni Ouelban[23].

Certains des Bani Ouelban se disaient originaires de Sakiet al-Hamra d'une famille religieuse (shorfa idrisside) originaire de Sakiat El Hamra (Maroc) installés d'abord aux environs de Djijeli, ils se seraient ensuite établis dans le pays qu'ils occupent aujourd'hui après en avoir chassé les habitants[24]. Exemple, la famille « Derradji-Aouat » issu de Harbi.

Banu Ouelban était composé au moîns en partie d'arabes nomades selon André Noucshi ils nomadisait sur leurs territoires entre l'hiver et l'été [25], Charles Nodier constatait une différence lors de la conquête française entre le nord au bord de la mer peuplé de kabyles sédentaires et la région des beni ouelban près de Smendou : "A partir d’Oued-Smendou, le pays change d’aspect ; c’est un immense tapis jaune, sillonné de petites lignes vertes, qui indiquent de nombreuses rivières bordées de nérions, et parsemé de taches noires qui marquent les douairs des Arabes nomades et leurs troupeaux."[26]

On comptait, dans le Sahel de Skikda à Beni Ouleban[27] confié à l’administration du bach hambah, trois kaidats. Le premier était celui des Ouled—Braham (Beni Ouelban). Ce fonctionnaire, choisi par le bach hambah parmi les Arabes attachés au gouvernement soit comme chaouch, soit comme cavaliers du makhzen, recevait son investiture des mains du Pacha[28].

Les tribus qu’il commandait étaient établies auprès du Djebel-Segaou[28] :

  • Beni-Ouelban Oulad Saad ;
  • Ben Bagherich ;
  • Ouled-el Hadj ;
  • Beni-Ouelban-Ouled Aamar ;
  • Ouled-Mebarek ;
  • Beni-Ouelban—Ouled—Ahmed ;
  • El-Aachach ;
  • Beni-Ouelban.el—Zeghada ;
  • Ouled—Braham (arabes des Oundaya fraction des Makil[29]) ;
  • Beni-Sebihh ou Sbihi : Arabes et Berbères mélangés[30].

Linguistique ;

La zone était incluse dans le dialecte bédouin des Banu Sulaym, qui part du Sud de la région de Collo au souf[31]

Administration[modifier | modifier le code]

Économie[modifier | modifier le code]

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Décret executif n° 91-306 du 24 août 1991 fixant la liste des communes animées par chaque chef de daïra. 21 - Wilaya de Skikda », Journal officiel de la République Algérienne, (consulté le ), p. 1305
  2. « Wilaya de Skikda : répartition de la population résidente des ménages ordinaires et collectifs, selon la commune de résidence et la dispersion ». Données du recensement général de la population et de l'habitat de 2008 sur le site de l'ONS.
  3. (en) Aḥmad ibn Muḥammad al- Maqqarī et Ibn al-Khaṭīb, The History of the Mohammedan Dynasties in Spain : Extracted from the Nafhu-t-tíb Min Ghosni-l-Andalusi-r-rattíb Wa Táríkh Lisánu-d-Dín Ibni-l-Khattíb, Oriental translation fund of Great Britain and Ireland, sold, (lire en ligne)
  4. (en) Aḥmad ibn Muḥammad al- Maqqarī et Ibn I have here omitted the translation of a long kassidah by the Faquih and Katib Abu Mohammed Ibrahim Ibn Sahibi s salat Al welbani of Huelva giving an account of this mosque, The History of the Mohammedan Dynasties in Spain : Extracted from the Nafhu-t-tíb Min Ghosni-l-Andalusi-r-rattíb Wa Táríkh Lisánu-d-Dín Ibni-l-Khattíb, Oriental translation fund of Great Britain and Ireland, sold, (lire en ligne)
  5. « Étude des ruines d'El-Meraba des Beni Ouelban - persee.fr », sur www.persee.fr (consulté le )
  6. Recueil des notices et mémoires de la Société archéologique de la province de Constantine, Alessi et Arnolet, (lire en ligne)
  7. (la) Gustav Wilmanns et Theodor Mommsen, Inscriptiones Africae latinae, Walter de Gruyter, (ISBN 978-3-11-003185-0, lire en ligne)
  8. Academie des inscriptions et belles-lettres, (lire en ligne)
  9. (de) Johann von Rehbinder, Beni Welbanne ein ansehnlicher und mächtiger Stamm wovon ein Theil das steile Gebürge Sgawie bewohnet Auf der östlichen abhängigen Seite des felben findet man noch verschiedene Ruinen einer alten Stadt welchen Ort man jetzt Mafavah nennet Den Beni Welban östlich zur Seite folgen die Stämme Grarah und Hamzah dann in der nehmlichen Richtung die Stämme Hareifhah und die Tezarah, Hammerich, (lire en ligne)
  10. Charles Ferraud, « Revue africaine : journal des travaux de la Société historique algérienne », sur gallica (consulté le )
  11. Karim Rahem, Le sillage de la tribu : imaginaires politiques et histoire en Algérie, 1843-1993, Paris, Riveneuve, , 457 p. (ISBN 978-2-914214-39-1, lire en ligne)
  12. Origine et migrations des principales tribus de l’algérie, E. Carette
  13. Algeria : Tableau de la situation des établissements français dans l'Algérie en 1837-54. Journal des opérations de l'artillerie pendant l’expédition de Constantine, Oct. 1837. Tableau de la situation des établissements français dans l'Algérie précédé de l'exposé des motifs et du projet de loi, portant demande de crédits extraordinaires au titre de l'exercice, (lire en ligne)
  14. « Tableau de la situation des établissements français dans l’Algérie », volume 4, [1840]
  15. E. Pellissier de Reynaud, Annales algériennes, J. Dumain, (lire en ligne)
  16. Ernest Mercier, Histoire de l'Afrique septentrionale (Berbérie) depuis les temps les plus reculés jusqu'à la conquête français (1830), Leroux, (lire en ligne)
  17. Revue de l'Orient et de l'Algérie: bulletin de la Société orientale, Société orientale, 1847 page 370 (rédacteur Mac Carthy)
  18. Al-Idrīsī (1100-1165) op cit. p. 113 et 115 https://books.google.fr/books/reader?id=jPENAAAAQAAJ&hl=fr&printsec=frontcover&output=reader
  19. Ferraud Charles, Histoire de Phillipeville (Skikda), 18 p. (lire en ligne)
  20. Muḥammad ibn Muḥammad ibn ʻUmar.Al-ʻAdwani Al-Sulami, Kitāb al-ʻadwānī ou le Sahara de Constantine et de Tunis (lire en ligne), page 26
  21. MM. Berthelot Hartwig Derenbourg, F.-Camille Dreyfus, A. Giry,... [et al.], La grande encyclopédie : inventaire raisonné des sciences, des lettres et des arts. Tome 6 : par une société de savants et de gens de lettres, H. Lamirault (Paris), puis Société anonyme de « La Grande encyclopédie » (Paris), 1885-1902 (lire en ligne)
  22. André Nouschi, « Notes sur la vie traditionnelle des populations forestières algériennes », Annales de géographie, vol. 68, no 370,‎ , p. 533 (lire en ligne)
  23. Léon Galibert, Histoire de l'Algérie ancienne et moderne depuis les premiers établissements des Carthaginois jusques et y compris les dernières campagnes du général Bugeaud : Avec une introduction sur les divers systèmes de colonisation qui ont précédé la conquête française, Furne et Cie, (lire en ligne)
  24. Bulletin officiel du gouvernement général de l'Algérie, (lire en ligne)
  25. André Nouschi, Enquête sur le niveau de vie des populations rurales constantinoises de la conquête jusqu'en 1919 : Essai d'histoire économique et sociale, Editions Bouchène, , 700 p. (ISBN 978-2-35676-081-4, présentation en ligne)
  26. « De PHILIPPEVILLE à CONSTANTINE », sur www.algerie-ancienne.com (consulté le )
  27. « Beni-Ouelbane ([Fin XIXe/début XXe]) »
  28. a et b Algeria : Tableau de la situation des établissements français dans l'Algérie en 1837-54. Journal des opérations de l'artillerie pendant l'expedition de Constantine, Oct. 1837. Tableau de la situation des établissements français dans l'Algérie précédé de l'exposé des motifs et du projet de loi, portant demande de crédits extraordinaires au titre de l'exercice, (lire en ligne)
  29. Société historique algérienne, Revue africaine : journal des travaux de la Société historique algérienne, Bastide (Alger) Adolphe Jourdan (Alger) Jules Carbonel (Alger), date d'édition : 1856-1962 (lire en ligne)
  30. sous la dir. de MM. Berthelot,... Hartwig Derenbourg,... F.-Camille Dreyfus,... A. Giry,... [et al.], La grande encyclopédie : inventaire raisonné des sciences, des lettres et des arts. Tome 6, Dreyfus, Camille (1851-1905). Éditeur scientifique, 1885-1902 (lire en ligne)
  31. (en) Olivier Durand, Angela Daiana Langone et Giuliano Mion, Alf lahga wa lahga, LIT Verlag Münster, (ISBN 978-3-643-90334-1, lire en ligne)
  32. « Abdallah Filali »
  33. « Ali El Kenz. Sociologue, Chercheur, professeur à l'université de Nantes », sur vitaminedz.com (consulté le )
  34. « Hocine El Kenz. Ancien moudjahid, poète, ancien boxeur : Le résistant qui écrivait aussi des poèmes », sur El Watan, (consulté le )