Abbaye de Beaupré à Moncel-lès-Lunéville

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Abbaye de Beaupré
image de l'abbaye
Vue générale de l'édifice
Diocèse Toul
Patronage Notre-Dame
Numéro d'ordre (selon Janauschek) LXXXI (81)[1]
Fondation 27 février 1135
Dissolution 1790
Abbaye-mère Abbaye de Morimond
Lignée de Abbaye de Morimond
Abbayes-filles Aucune
Congrégation Ordre cistercien
Coordonnées 48° 33′ 13″ N, 6° 31′ 59″ E[2]
Pays Drapeau de la France France
Province Duché de Lorraine
Région Lorraine
Département Meurthe-et-Moselle
Commune Moncel-lès-Lunéville
Géolocalisation sur la carte : Meurthe-et-Moselle
(Voir situation sur carte : Meurthe-et-Moselle)
Abbaye de Beaupré
Géolocalisation sur la carte : Lorraine
(Voir situation sur carte : Lorraine)
Abbaye de Beaupré
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Abbaye de Beaupré

L'abbaye de Beaupré est une ancienne abbaye cistercienne, située dans la région de Lorraine, sur le territoire de la commune de Moncel-lès-Lunéville, en Meurthe-et-Moselle. Aujourd'hui, le site est occupé par une exploitation agricole.

Toponymie et localisation[modifier | modifier le code]

L'abbaye de Beaupré n'est pas la seule à porter ce nom ; on en trouve une autre en Picardie, une dans les Flandres françaises, enfin une en Belgique. Ce nom exprime à la fois la localisation en plaine et la richesse de celle-ci, d'un point de vue agricole. En effet, l'abbaye est située dans le lit majeur de la Meurthe[3]. La carte de Cassini montre en outre que l'abbaye était située sur une île, entre la Meurthe à l'est et un de ses bras, depuis asséché, à l'ouest. Cela dit, ce bras secondaire peut tout à fait avoir été d'origine artificielle[4].

Histoire[modifier | modifier le code]

La fondation du monastère[modifier | modifier le code]

L'abbaye est fondée en 1135 par le comte de Metz Folmar V et son épouse Mathilde[5],[6]. Le site inhabituellement proche de la rivière, est donc vulnérable aux inondations de la Meurthe. Il n'a peut-être pas été choisi par les moines cisterciens, c'est le commanditaire (le comte de Metz) qui l'aurait imposé[7]. Bernard de Clairvaux serait venu lui-même assister à la consécration de l'église abbatiale[8].

Au Moyen Âge[modifier | modifier le code]

L'église abbatiale est la nécropole de plusieurs ducs de Lorraine, entre autres Raoul, mort à la bataille de Crécy, ainsi que de plusieurs de leurs vassaux[9].

L'abbaye médiévale se développe jusqu'à atteindre une taille moyenne. Elle ne fonde cependant pas d'abbaye fille (suivant certaines sources, elle aurait contribué à la fondation de l'abbaye de Baumgarten[2], qui est toutefois plus probablement fondée par Neubourg). Le nombre de moines ne dépasse d'ailleurs jamais la trentaine, ainsi qu'un nombre environ double de frères convers[8].

La réforme de l'étroite observance[modifier | modifier le code]

En 1709, l'abbaye, en période de déclin spirituel, rejoint la réforme de l'étroite observance, initiée par les moines de l'abbaye de la Charmoye et mise en œuvre, entre autres, à l'abbaye belge d'Orval, mais aussi à La Trappe, où elle donne naissance aux Trappistes. Cela n'empêche pas le déclin et la fermeture de l'abbaye dès avant la Révolution[5]. Les dix-sept personnes restant à l'abbaye se dispersent, et le monastère est réquisitionné par l'armée. Le , les militaires en place pillent et saccagent les bâtiments, avant d'y mettre le feu[8]. Une des seules pièces qui subsistent est l'orgue réalisé par le facteur Georges Küttinger ; il a été préservé, ayant été acheté à la Révolution par l'église Saints-Côme-et-Damien de Vézelise[10].

Architecture et dépendances[modifier | modifier le code]

L’abbatiale[modifier | modifier le code]

L’église est belle, longue, voûtée en brique, les piliers de pierre ; le sanctuaire est orné d'une belle menuiserie. Le tour du sanctuaire est en peinture des saints de l'ordre. Le portail de l'église est simple, tout en pierre de Grais[11].

Communs[modifier | modifier le code]

Grande première cour avec bel abreuvoir où sont les écuries, draperie, cordonnerie, serrurier, maréchal, charronnage. Dans la bibliothèque quelques livres en petit nombre. Un beau colombier et des guérites aux angles du vaste enclos. Jardin vaste tout en légumes traversé par un long canal. Par derrière et en dehors des vignes bien exposées; point d'étang[11].

Filiation et dépendances[modifier | modifier le code]

Beaupré est fille de l'abbaye de Morimond. Elle compte neuf granges[6], ce qui est dans la moyenne des abbayes cisterciennes médiévales[12] ; ces granges sont situées dans un rayon de vingt-cinq kilomètres, à l'exception d'une située à cinquante kilomètres environ dans les Vosges[13].

Liste des abbés[modifier | modifier le code]

Antoine de Lenoncourt, abbé.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (la) Leopold Janauschek, Originum Cisterciensium : in quo, praemissis congregationum domiciliis adjectisque tabulis chronologico-genealogicis, veterum abbatiarum a monachis habitatarum fundationes ad fidem antiquissimorum fontium primus descripsit, t. I, Vienne, , 491 p. (lire en ligne), p. 126.
  2. a et b (it) « Beaupré (Lorena) », sur cistercensi.info, Ordre cistercien (consulté le ).
  3. « Carte IGN 3516 O » sur Géoportail (consulté le 18 mars 2014)..
  4. « Cassini » sur Géoportail (consulté le 18 mars 2014)..
  5. a et b « Abbaye de Beaupré. Moncel-lès-Lunéville, Meurthe-et-Moselle », sur data.bnf.fr, BNF (consulté le ).
  6. a et b Sébastien Jeandemange 2005, « Introduction », p. 2.
  7. « Les abbayes cisterciennes de Lorraine – 2 : les sites »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur metreya.blog.lemonde.fr, Bisogna Morire : le monde tel qu'il est, (consulté le ).
  8. a b et c P. Poncet, « Rêveries sur cinq siècles de notre histoire »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur ot-lunevillois.com, Office de tourisme du Lunévillois (consulté le ).
  9. Henri Le Page, Le département de La Meurthe : statistique, historique et administrative, t. 2, Peiffer, , 736 p. (Modèle:Google livers), p. 55.
  10. « L'orgue Küttinger (1775) de l'église St Côme et St Damien de Vézelise (54) », sur orguesfrance.com, Orgues en France et dans le monde, (consulté le ).
  11. a et b Comte E. Barthélémy., « Visite de Dom Guyton dans les abbayes de Lorraine », sur cistels.free.fr, (consulté le ).
  12. Sébastien Jeandemange 2005, « Conclusion », p. 14.
  13. Sébastien Jeandemange 2005, « Introduction », p. 3.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • [Sébastien Jeandemange 2005] Sébastien Jeandemange, « Approche archéologique et cartographique des granges monastiques cisterciennes en Lorraine : l'exemple des granges de l'abbaye de Beaupré (Meurthe-et-Moselle) », Les cahiers lorrains, no 4,‎ , p. 282-295 (ISSN 0758-6760, lire en ligne)