Battant (Besançon)

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Quartier Battant de Besançon

Battant
Battant (Besançon)
Pont Battant sur le Doubs et église de la Madeleine
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Bourgogne-Franche-Comté
Ville Besançon
Canton Besançon-6
Démographie
Population 4 125 hab. (2015)
Fonctions urbaines Résidences
Étapes d’urbanisation XIIe siècle
Géographie
Coordonnées 47° 14′ 26″ nord, 6° 01′ 10″ est
Altitude Min. 247 m
Max. 278 m
Cours d’eau Doubs
Site(s) touristique(s) Église de la Madeleine
Transport
Gare Gare de Besançon-Viotte
Tramway TRAMT1 T2 
Bus BUSL3 L4 L5 L6 8 9 10 

Ginko Diabolo D1 D2 D5 

Localisation
Localisation de Battant
Localisation du quartier (en surbrillance) dans la commune de Besançon.
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte administrative de France
Battant
Drapeau de Battant.

Battant est un des plus vieux quartiers de la ville française de Besançon (secteur sauvegardé depuis 1964) situé sur la rive droite du Doubs au nord de la Boucle dans lequel s'est d'abord développé la ville. Ses habitants sont appelés les Bousbots ; ce gentilé fait référence à la résistance que les vignerons du quartier avaient opposée à la tentative de prise de la ville par les Huguenots de Montbéliard dans la nuit du 20 au 21 juin 1575 (bous : pousse ; bots : crapauds ; les protestants avaient en effet, lors de cet affront, planté des crapauds sur des pieux pour effrayer l'adversaire).

Géographie[modifier | modifier le code]

Le quartier est situé sur la rive droite du Doubs, entre la Boucle, centre historique de Besançon, et les quartiers de la Butte, Montrapon, Saint-Claude et les Chaprais.

Transports en commun[modifier | modifier le code]

Le réseau de transports en commun de Grand Besançon Métropole, Ginko, assure la desserte du quartier :

  • Les lignes de  TRAMT1 T2 
  • Les lignes de  BUSL3 L4 L5 L6 8 9 10 
  • Les  Ginko Diabolo D1 D2 D5 

La gare de Besançon-Viotte : principal nœud ferroviaire de Franche-Comté.

Le quartier accueille également trois stations VéloCité.

Toponymie[modifier | modifier le code]

Les chartes nommaient autrefois le petit ruisseau de la Mouillère fons batenti (rivière du battoir) car l'eau de ruisseau actionnait un battant à fouler le drap, qui donna son nom à une rue proche puis à tout le quartier[1].

Battant est nommé Batualium dans les textes en latin.

Historique[modifier | modifier le code]

La porte Battant, avant la Première Guerre mondiale, sous laquelle passe l'ancien tramway. Elle fut détruite en 1956.

Pendant longtemps, le seul accès au site originel de Besançon (La Boucle) se faisait par le pont romain de Battant. C'est donc assez naturellement que s'est développé sur l'autre rive un faubourg, celui de Battant, dont l'existence est attestée depuis les temps gallo-romains. Ce faubourg, constitué lui-même des trois quartiers d’Arènes, Charmont et Battant est ceint par un ensemble de remparts durant le XIIe siècle. Il était peuplé à l'origine par des vignerons[2], des tanneurs, des ouvriers surtout horlogers et des lavandières, dont les barques étaient amarrées au pied de la tour de la Pelote. La culture de la vigne reste la principale activité du quartier jusqu'à la fin du XIXe siècle[3].

Battant n’est plus au XIXe siècle qu’un « quartier » engeôlé dans les murailles de la ville où s’entassent les basses classes de la ville. Si le reste de la ville s’est modernisé du XVIIIe au XXe siècles, les Bousbots, populaires et populeux ont continué à s’entasser dans ces ruelles étroites et ces logements exigus et insalubres pour atteindre la population de 6 000 personnes en 1980 et un taux de chômage record. Longtemps seul quartier populaire de la ville, il a cependant le mérite d’avoir réussi une parfaite intégration de sa population, avec un grand cosmopolitisme.

À l’aube du XXIe siècle, la réhabilitation du logis se faisait douloureusement nécessaire : elle eut lieu à partir du début des années 1980. L’aspect des rues a été conservé grâce à la méthode du curetage : on garde la façade en pierre et on abat entièrement l’immeuble derrière pour le reconstruire. L’esprit du quartier a également été conservée car on s’est efforcé, autant que possible de reloger les familles des immeubles rénovés dans le même quartier et en classant les immeubles en HLM pour ne pas augmenter les loyers. La population est cependant descendue à 3 500 personnes, mais avec un confort de logement bien plus acceptable[4].

Aujourd'hui, Battant a gardé un aspect très « populaire » et groupe des populations diverses, du point de vue de leurs origines sociales ou ethniques comme de leur âge. C'est l'un des quartiers les plus animés de la ville, du fait de ses nombreux petits commerces, de sa vie nocturne ou de son marché.

Son histoire et sa dynamique permettent de comparer le quartier Battant à celui de Barbès à Paris.

Évolution démographique[modifier | modifier le code]

Évolution de la population
1999 2006 2010 2015
4 1884 2004 0234 125
(Sources : CCAS[5])

Monuments[modifier | modifier le code]

Pont de Battant, église de la Madeleine, photochrome vers 1895
Le pont Battant aux couleurs bisontine, européenne et française, août 2007.

Le quartier possède un riche patrimoine, ce qui lui a valu dès 1964 de faire l'objet d'un secteur sauvegardé d'une superficie de 31 hectares[6].

Parcs[modifier | modifier le code]

Enseignement[modifier | modifier le code]

  • École maternelle publique Champrond
  • École primaire publique Arènes
  • Lycée professionnel Condé


Équipements sportifs et culturels[modifier | modifier le code]

  • Maison du Peuple : espace syndical et culturel fondé le .
  • Espace associatif et d'animation des Bains Douches : structure municipale ouverte depuis mars 2008.
  • Yousg: école de musique ouverte depuis sept 2023

Personnalités liées au quartier[modifier | modifier le code]

Hommage[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Toillon 2003, p. 97.
  2. Jean-Olivier Guilhot et Matthieu Pinette, Se nourrir à Besançon au Moyen Age : à la table d'un vigneron de Battant, 1990. 84 p. Catalogue d'exposition. (ISBN 2-905193-06-9)
  3. Toillon 2003, p. 99.
  4. Jean Defrasne, Battant : Au pays des Bousbots, Yens-sur-Morge, Cabédita, coll. « Archives vivantes », , 136 p. (ISBN 2-88295-264-3)
  5. « Analyse des besoins sociaux 2019 : les quartiers bisontins », sur www.besancon.fr (consulté le ).
  6. « Besançon - Secteur sauvegardé », Ville de Besançon (consulté le )
  7. Les ruines des arènes de Besançon sur Cestenfrance.net (consulté le 3 septembre 2010).
  8. Notice no PA00101454, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  9. Robert Dutriez, Besançon, ville fortifiée : De Vauban à Séré de Rivières, Besançon, Cêtre, , 291 p. (ISBN 2-901040-20-9), p. 216.
  10. Notice no PA00101612, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  11. Notice no PA00101608, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  12. Notice no PA00101489, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  13. Notice no PA00101468, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  14. Notice no PA00101610, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean Defrasne, Battant : Au pays des Bousbots, Yens-sur-Morge, Cabédita, coll. « Archives vivantes », , 136 p. (ISBN 2-88295-264-3)
  • Eveline Toillon, Besançon insolite et secret, Joué-lès-Tours, Alan Sutton, coll. « Passé simple », , 127 p. (ISBN 2-84253-914-1)
  • Association Patrimoine de Sainte-Madeleine et Daniel Weber (dir.), La Madeleine et les Bousbots : La vie d'une paroisse bisontine de 1800 à 2000, Besançon, Néo, , 341 p. (ISBN 2-914741-39-1)