Batman : Le Défi

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Batman : Le Défi
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Logo du film
Titre québécois Le Retour de Batman
Titre original Batman Returns
Réalisation Tim Burton
Scénario Sam Hamm
Daniel Waters
Acteurs principaux
Sociétés de production Warner Bros.
Polygram Pictures
Pays de production Drapeau des États-Unis États-Unis
Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Genre Super-héros
Durée 126 minutes
Sortie 1992

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Batman : Le Défi[1] ou Le Retour de Batman au Québec (Batman Returns) est un film américano-britannique de Tim Burton, sorti en 1992. C'est la suite de Batman, sorti en 1989, basé sur le personnage de DC Comics.

Synopsis

À Gotham City, un couple fortuné, Tucker et Esther Cobblepot (Paul Reubens et Diane Salinger), abandonne son enfant à la naissance en le jetant dans les égouts à cause de sa difformité. Il est recueilli et élevé par les pingouins du zoo. Trente-trois ans plus tard, Oswald Cobblepot (Danny DeVito) a grandi dans les égouts et refait surface comme un criminel nommé Le Pingouin. Il kidnappe un industriel millionnaire, Max Schrek (Christopher Walken). À cause des preuves rassemblées par le Pingouin des activités criminelles des affaires de Schrek, ce dernier lui propose de le sortir des égouts et de le faire entrer dans l'élite de Gotham. Le Pingouin élabore un plan pour faire son entrée dans le monde public en se faisant passer pour un héros. Il fait kidnapper le fils du maire pour ensuite le "délivrer" lui-même. Malgré la popularité du Pingouin, le millionnaire Bruce Wayne, alias Batman (Michael Keaton), reste sceptique sur ce dernier. Il enquête sur le passé du Pingouin et établit un lien avec un gang de criminels, le Gang du Cirque du Triangle Rouge. Le gang a récemment fait des ravages sur Gotham, entrainant la disparition de plusieurs enfants. Il décide de défendre Gotham contre eux.

Pendant ce temps, Shreck surprend sa secrétaire Selina Kyle (Michelle Pfeiffer), dans le cadre de sa préparation pour sa rencontre avec Bruce concernant la centrale électrique de Schrek. Tout en regardant innocemment des documents, Selina accède aux fichiers protégés de Shreck et découvre des informations compromettantes, révélant que sa centrale rejette des déchets toxiques. Réalisant que Selina en sait trop, Shreck la pousse d'une fenêtre, la laissant pour morte sur le sol. Selina survit à la chute après avoir été ramenée à la vie par des chats de gouttière. Elle retourne à son appartement, puis elle est victime d'une crise de psychose et s'invente un personnage, Catwoman, une cambrioleuse vêtue d'un costume de chatte en vinyle cherchant à se venger de son patron. Shreck élabore alors un plan pour évincer l'actuel maire de Gotham City (Michael Murphy) et faire élire le Pingouin à sa place, afin de renforcer son contrôle sur la ville et pour finaliser son projet de centrale électrique. Le Gang du Cirque du Triangle Rouge met Gotham à feu et à sang pour créer un climat d'insécurité mauvais pour la réélection du maire actuel.

Pendant ce temps, Bruce et Selina se rencontrent en personne et entament une relation amoureuse sans connaître l'un l'autre leurs doubles-vies, une situation compliquée par le fait que Catwoman, le Pingouin et son gang veulent débarrasser Gotham de Batman. Ils enlèvent la princesse de glace (Cristi Conaway), une femme choisie pour allumer les lumières de l'arbre de Noël de Gotham, et ils tentent de rendre Batman responsable du crime. La princesse de glace se retrouve en équilibre sur le rebord du sommet d'un bâtiment, Batman tente de la sauver, mais en vain, le Pingouin libère de son parapluie plein de chauves-souris qui effrayent la princesse, qui tombe dans le vide et se tue. Lorsque Catwoman rejette ses avances, le Pingouin tente, sans succès, de la tuer. Pendant ce temps, Batman revient à la Batmobile et il constate que le pingouin a saboté le véhicule. En effet, le Pingouin dirige la Batmobile au travers d'une télécommande dans Gotham. Il jubile car il fait commettre à la Batmobile plein de dégâts dans toute la ville. Cependant, Batman échappe finalement au contrôle du Pingouin en détruisant le tracer électronique.

Quand Bruce expose les plans du Pingouin visant à duper Gotham, en diffusant des paroles enregistrées lors d'un meeting électoral, ruinant ainsi ses chances d'être élu, le Pingouin élabore un plan pour assassiner tous les premiers-nés masculins de Gotham en les enlevant, de les amener dans son antre et de les noyer dans une piscine d'eau contaminée par les déchets toxiques de Shreck. Il tente de prendre personnellement le fils de Max, Charles « Chip » Shreck (Andrew Bryniarski), mais après que Max l'ait supplié de le prendre à la place de son fils, le Pingouin accepte. Batman déjoue les plans du Pingouin. Après quoi celui-ci décide de lancer des missiles autour de Gotham en utilisant des pingouins sous contrôle mental. Cependant, Batman réussit à bloquer la fréquence utilisée pour contrôler les animaux et lance les missiles sur la base de Cobblepot. Enfin, Batman se confronte au Pingouin. Ce dernier est battu et chute dans les eaux toxiques de sa tanière. Batman tente de persuader Catwoman de livrer Shreck à la police. Pour la convaincre, il va jusqu'à se démasquer, mais Shreck sort une arme à feu et tire sur Catwoman. Cette dernière affirme qu'elle a encore six de ses neuf vies, et reste encore en vie après que Shreck lui ait tiré dessus quatre fois. Finalement, Catwoman utilise un taser pour électrocuter Shreck et provoque une explosion qui tue finalement le magnat, mais elle disparaît. Le Pingouin émerge alors de l'eau toxique et tente de tuer Batman, mais il échoue et succombe à ses blessures. Ses manchots emmènent alors son corps dans les eaux des égouts comme tombeau.

Plus tard, Bruce est conduit dans la ville de nuit par son majordome Alfred Pennyworth (Michael Gough) et croit apercevoir l'ombre de Catwoman sur un mur. Alfred arrête la voiture, et Bruce trouve le chat de Selina, Miss Kitty et il prend avec lui. Quand le Bat-Signal illumine le ciel dans nuit, on peut apercevoir Catwoman en premier plan, les yeux levés vers le signal.

Fiche technique

Logo québécois du film.

Distribution

Production

Genèse du projet

Originellement, Tim Burton n'était pas d'accord pour réaliser la suite de Batman, d'autant plus que la Warner Bros. souhaitait inclure le personnage de Robin, déjà depuis le premier film. Les producteurs réussirent à le convaincre en lui donnant une totale liberté. Le scénario de Daniel Waters fut réécrit par Wesley Strick, qui supprima Robin (le personnage ne sera ainsi introduit qu'en 1995, dans Batman Forever).

Casting

Le rôle de Selina Kyle aurait dû être attribué à Annette Bening mais cette dernière est tombée enceinte quelques semaines avant le début du tournage. Le rôle échut donc à Michelle Pfeiffer.

Tournage

Fichier:BatmobileBurton.jpg
La Batmobile utilisée dans les films de Tim Burton

Le tournage a commencé dans Burbank en juin 1991. Batman : Le Défi fut le tout premier film à utiliser la technologie Dolby Digital lors de sa sortie au cinéma.

L'épopée du berceau dans les égouts dans la scène d'introduction n'est pas sans rappeler le voyage de Moïse bébé.

Parmi les manchots que l'on peut observer au cours du film, figurent à la fois de vrais manchots, des hommes déguisés en manchots et des animatroniques.

Bande originale

Batman Returns:
Original Motion Picture Score

Bande originale de Danny Elfman
Film Batman : Le Défi
Sortie
Durée 1:09:51
Genre Musique de film
Format CD, vinyle
Compositeur Danny Elfman
Producteur Danny Elfman
Steve Bartek
Label Warner Bros. Records
Critique

Albums de Danny Elfman

Bandes originales de Batman

Batman Returns: Original Motion Picture Score est la bande originale du film américain, Batman : Le Défi. La bande sonore comporte un titre interprété par le groupe Siouxsie and the Banshees et écrit et composé avec Danny Elfman. L'album s'est classé à la 61e position au Billboard 200 le [4].

La bande originale est composée par Danny Elfman, qui signe ici sa 5e collaboration avec le réalisateur Tim Burton. On entend aussi durant le film, l'instrumental de Super Freak, écrit par Rick James et Alonzo Miller et orchestré par Bruce Fowler[5]

Il n'y a pas eu pour ce film, d'album Batman Returns - Various édités avec les chansons de divers artistes, comme sur la plupart des autres albums de la saga Batman.

Liste des titres

No Titre Durée
1. Birth of a Penguin 2:27
2. Opening Titles 3:09
3. To the Present 0:57
4. The Lair 4:49
5. Selina Kyle 1:11
6. Selina Transforms 4:16
7. The Cemetery 2:55
8. Cat Suite 5:42
9. Batman vs. the Circus 2:35
10. The Rise... 1:41
11. ...and Fall From Grace 4:08
12. Sore Spots 2:16
13. Rooftops 4:19
14. Wild Ride 3:34
15. The Children's Hour 1:41
16. The Final Confrontation 5:12
17. Penguin Army 4:54
18. Selina's Electrocution 2:40
19. The Finale 2:19
20. End Credits 4:42
21. Face to Face (Siouxsie and the Banshees) 4:17
1:09:51

Sortie et accueil

Box-office

Batman : Le Défi est sorti aux États-Unis le 19 juin 1992 rapportant 45,69 millions $ dans 2644 salles de cinéma lors du weekend d'ouverture. C'est le weekend d'ouverture le plus rentable de 1992 et de tous les temps à cette période. Il engrange 162 830 000 $ aux USA pour 18 semaines de présence, 104 millions $ à l'étranger et une recette mondiale de 266 822 354 $[2]. Il est le troisième film le plus rentable des États-Unis en 1992 et le sixième au niveau mondial[6].

Le film est un succès financier, mais Warner Bros estime que le film aurait pu avoir plus de succès. Des associations parentales ont critiqué Batman : Le Défi pour sa violence et les références sexuelles qui étaient inappropriés pour des enfants. McDonald décident de ne plus offrir des jouets en relation avec le film dans leurs Happy Meal[7]. Burton a répondu: « J'aime Batman : Le Défi plus que le premier. Le premier avait une atmosphère trop sombre, tandis que j'ai trouvé ce film beaucoup moins sombre »[8].

Critique

Si ce film fut à la fois un succès critique et public, les avis furent néanmoins assez partagés sur les différents choix de Tim Burton.

Ceux qui aimèrent furent largement enthousiastes. Ainsi, Peter Travers, de Rolling Stone, a pleinement soutenu les thèmes principaux du film, à savoir l'histoire, les personnages et le fait que « Burton utilise le plus explosif des films de divertissement de l'été pour nous ramener dans l'obscurité libératrice des rêves. » Todd McCarthy du magazine Variety déclare quant à lui « qu'il est impossible de savoir où commencent les idées de Tim Burton et de ses collaborateurs, mais que le résultat est un univers uniforme, complètement cohérent rempli des tristes notions de la détérioration sociale, l'avidité et d'autres impulsions basiques. »

Cependant le film ne se heurta pas qu'à des critiques enthousiastes et Burton dut faire face à plusieurs détracteurs en raison de ses choix personnels. Roger Ebert qualifia le film de « triste et étrange, mais pas pour autant encourageant. » Rita Kempley, du Washington Post, déclara sèchement que « pareil à un enfant hyperactif de 11 ans, Burton semblait aussi mal à l'aise avec les émotions adultes qu'incapable de se concentrer pleinement sur un portrait complet. » Et si Matt Wagner reconnut que l'atmosphère du film était puissante, il ne digéra pas que Burton mette tant l'accent sur les deux méchants. Il protesta ouvertement : « Batman Returns est souvent considéré comme un meilleur film que le premier mais j'ai sacrément détesté la manière dont il rendit Batman, juste un peu plus que les deux vermines costumées, juste un peu meilleur que les bandits qu'il poursuit. »

Paul Dini a lui été impressionné par le traitement du personnage de Bruce Wayne, alors que d'autres amateurs pensent justement l'inverse. Une des critiques fut que le script était trop axé sur les malfaiteurs et minimisait le rôle de Batman. En réponse à cela, l'écrivain Daniel Waters a affirmé qu'il y avait à l'origine une quantité excessive de dialogue et de temps d'écran pour Michael Keaton et que ce fut une idée de ce dernier lui-même d'en supprimer une partie. Voir Batman tuer des criminels a également été sujet à des controverses parmi les fans. Ils affirmèrent que dans les comics, Batman s'abstient de tuer, de peur de devenir lui-même un criminel. Waters a répliqué : « il n'est pas possible de stopper les mauvais types en les immobilisant sur une toile d'araignée en face de l'hôtel de ville » (en référence à Spider-Man). D'autres fans ont par ailleurs noté que dans les premières bandes dessinées, Batman a tué plusieurs personnes.

Bruce Timm fut impressionné par la performance de Michelle Pfeiffer tandis qu'Alex Ross fut embarrassé d'avoir aimé Christopher Walken dans un rôle qui avait été créé spécialement pour le film. D'une manière générale, les critiques du travail de Tim Burton ont constamment pointé sur ce qu'ils appellent « son incapacité à raconter une histoire cohérente », et avec Batman : Le défi, il fut de nouveau accusé de sacrifier le récit par rapport au visuel, de favoriser le style au fond. Pour sa défense, Tim Burton se contente d'expliquer : « C'est simplement comme ça que mon esprit fonctionne. »

Batman : Le défi est également réputé pour son côté plus sombre et plus violent qu'à l'habituel. McDonald's décida d'annuler la fabrication de jouets vendus dans ses Happy Meals en raison du caractère mature du film (par exemple la grille de morpion que Catwoman griffe sur la figure d'un malfaiteur lors de sa première scène).

« Les personnages sont certes composés de bric et de broc, de références multiples, de plaisanteries, de détournements, de charades, mais ils existent, ils ont une chair qui leur est propre.[...]
On l'aura compris, ce qui intéresse Tim Burton est une manière de faire naître et de faire apparaître des figures. Il s'agit là d'une construction très particulière qui privilégie l'art du portrait sur la narration linéaire, qui masque l'action derrière la rencontre des personnages. »

— Antoine de Baecque, Cahiers du cinéma n° 458, juillet-août 1992, pp. 76-79

Distinctions

Prix Récompense Nominé Résultat
Oscars 1993 meilleurs effets visuels Michael L. Fink, Craig Barron, John Bruno, Dennis Skotak nomination
meilleur maquillage Ve Neill, Ronnie Specter, Stan Winston nomination
BAFTA Awards 1993 (BAFTAs) meilleurs maquillages et coiffures Ve Neill, Stan Winston nomination
meilleurs effets visuels Michael L. Fink, Craig Barron, John Bruno, Dennis Skotak nomination
BMI Film & TV Awards 1993 BMI Film Music Award Danny Elfman Lauréat
Golden Raspberry Awards (Razzies) 1993 Pire second rôle masculin Danny DeVito nomination
Hugo Awards 1993 Meilleur film dramatique nomination
MTV Movie Awards Meilleur baiser pour Michael Keaton et Michelle Pfeiffer Michael Keaton, Michelle Pfeiffer nomination
Meilleur méchant Danny DeVito nomination
Plus belle actrice Michelle Pfeiffer nomination
Saturn Awards 1993 meilleur film fantastique nomination
meilleur réalisateur Tim Burton nomination
meilleur acteur dans un second rôle Danny DeVito nomination
meilleur maquillage Stan Winston, Ve Neill Lauréat
meilleurs costumes Bob Ringwood, Mary E. Vogt, Vin Burnham nomination

Source : IMDb


Autour du film

  • Le nom du personnage interprété par Christopher Walken et son maquillage sont un hommage de Tim Burton au cinéma expressionniste allemand et à l'acteur Max Schreck, interprète de Nosferatu le vampire, vampire répandant la peste tout comme l'industriel Max Shreck répand la pollution dans les égouts et tente de manipuler leur maître, le Pingouin.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. Graphie alternative : Batman, le défi.
  2. a et b (en) Budget et box office sur Box Office Mojo
  3. (en) « Critique de l'album », sur allmusic.om
  4. (en) « U.S charts », sur billboard.com
  5. http://www.imdb.com/title/tt0103776/soundtrack
  6. http://www.boxofficemojo.com/yearly/chart/?view2=worldwide&yr=1992&p=.htm
  7. Olly Richards (September 1992). "Trouble in Gotham", Empire, pp. 21—23. Retrieved August 14, 2008.
  8. Mark Salisbury; Tim Burton (2006). "Batman Returns". Burton on Burton. Faber and Faber. pp. 102–114. ISBN 0-571-22926-3.