Bataille des Thermopyles (191 av. J.-C.)

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Bataille des Thermopyles

Informations générales
Date 191 av. J.-C.
Lieu Thermopyles
Issue Victoire romaine
Belligérants
République romaine Séleucides
Commandants
Manius Acilius Glabrio Antiochos III
Forces en présence
22 000 hommes
quelques éléphants de guerre
10 500 hommes ainsi que des alliés de la ligue étolienne et quelques éléphants de guerre
Pertes
200 hommes selon Tite-Live 10 000 morts et prisonniers selon Tite-Live

Guerre antiochique

Batailles

Thermopyles - Magnésie du Sipyle

Coordonnées 38° 48′ nord, 22° 32′ est

La bataille des Thermopyles (à ne pas confondre avec la célèbre bataille homonyme livrée pendant les guerres médiques) oppose en 191 av. J.-C., pendant la guerre antiochique, les légions romaines commandées par le consul Manius Acilius Glabrio à l'armée séleucide commandée par Antiochos III. Les Romains sont victorieux et Antiochos est forcé de fuir la Grèce.

Déroulement[modifier | modifier le code]

Antiochos III, avec une petite armée de 10 000 hommes ainsi que ses alliés de la Ligue étolienne combat les Macédoniens, alliés des Romains, lorsque l'arrivée de l'armée de Manius Acilius Glabrio, forte de 20 000 fantassins et 3 000 cavaliers l'oblige à se replier dans les Thermopyles, verrou naturel de la Grèce centrale.

Selon l'historien Appien, Antiochos commence par élever un rempart double et dispose des machines en batterie sur le rempart[1]. Il dispose une longue ligne de phalangites pour bloquer le défilé ; ses tirailleurs de l'aile droite sont positionnés sur le début de la pente de la montagne tandis qu'une quinzaine d'éléphants et quelques thuréophores mercenaires se trouvent à sa gauche. Il fait également monter les Etoliens au sommet des montagnes, afin de prévenir le mouvement de contournement qui avait été fatal à Léonidas. Les Etoliens postèrent mille hommes sur chacune des deux cîmes[2].

Les troupes romaines sont positionnées en 5 lignes : les vélites, les hastati, les principes, les triarii puis les cavaliers. Appien nous dit également que Manius ordonna à deux tribuns, Marcus Caton et Lucius Valerius, de choisir chacun autant d'hommes qu'il voudrait et de forcer les passages des montagnes[3].

Les vélites lancent les hostilités mais sont décimés par des unités d'archers séleucides. Les hastati lancent alors la charge sur ces troupes légères qui se replient derrière la phalange séleucide, et entrent finalement en contact avec les piquiers adverses. Harcelés par les tirailleurs du flanc droit, les hastati subissent des pertes très importantes face aux impénétrables murs de sarisses que présentent les phalanges séleucides. Mais le consul romain Manius Acilius Glabrio, qui connait l'histoire grecque, se souvient de l'existence du sentier d'Anopée que les Perses ont emprunté grâce à Éphialte pour prendre à revers les Spartiates. L'unité romaine, dirigée par Lucius Valerius se fait repousser mais celle commandée par Caton l'Ancien, rencontre un poste avancé qu'Antiochos a disposé pour garder le sentier, et disperse le petit contingent d'Étoliens qui le constitue[4].

Pendant ce temps, les principes viennent en masse au secours des hastati, qui ont subi des pertes considérables tandis que la ligne séleucide n'en a subi pratiquement aucune. Mais soudain, nous dit Appien,

On vit les Etoliens qui s'enfuyaient en criant et dévalaient vers le camp d'Antiochos. Au début dans les deux camps, on ne comprenait pas ce qui se passait et l'on fut troublé, comme c'est le cas quand on ne comprend pas. Mais Caton apparut, poursuivant les Etoliens à grands cris: déjà il arrivait au dessus du camp d'Antiochos. Alors la peur envahit les soldats du roi (...). Alors qu'ils ne voyaient pas distrinctement de combien d'hommes disposait Caton, sous l'effet de la peur, ils les crurent plus nombreux qu'ils n'étaient et, craignant pour leur camp, ils allèrent s'y réfugier en désordre, dans la pensée que, de là, ils repousseraient l'ennemi. APPIEN, Le Livre Syriaque, XIX, 85-89 (Trad. P. Goukowsky)[5]

voyant que Caton l'Ancien et son contingent de 2 000 vétérans a percé la défense étolienne et s’apprête à les prendre à revers, les Séleucides tentent alors de précipiter la fin du combat et d'éviter l'encerclement. Les tirailleurs postés sur la colline à droite du flanc séleucide tentent de prendre à revers les principes en très grande difficulté face aux phalanges qui enfoncent le dispositif romain ; les troupes légères placées derrière les phalanges sont envoyées face à Caton pour ralentir l'encerclement. Mais les troupes légères séleucides sont rapidement mises en fuite. Caton charge l'arrière des phalanges, qui ne parviennent pas à se retourner et sont massacrées. Antiochos, lui-même blessé à la tête par un tir de fronde, n'a d'autre choix que de battre en retraite vers l'Eubée avec ce qui reste de son armée (principalement de la cavalerie) et d'embarquer pour Éphèse alors que ses alliés de la Ligue étolienne se soumettent aux Romains.

Appien nous dit qu'environ deux cents Romains avaient été tués au cours de la bataille et du côté d'Antiochos, les pertes s'élevèrent à dix mille hommes, prisonniers compris. Cette bataille n'a été contée que par des historiens romains qui exagèrent énormément les chiffres de la bataille, qui n'ont sans doute pas été aussi cléments pour les soldats romains que Tite-Live et Appien, le laissent croire.

Sources antiques[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • P. GOUKOWSKI, Appien, Histoire Romaine, Le livre Syriaque, Tome VI, Livre XI, texte établi et traduit par P.G., C.U.F., Paris, Belles-Lettres, 2007
  • (en) John Graigner, The Roman War of Antiochus the Great, Brill, , 386 p.

Références[modifier | modifier le code]

  1. APPIEN, Le Livre Syriaque, XVIII, 78.
  2. APPIEN, Le Livre Syriaque, XVII, 78
  3. APPIEN, Le Livre Syriaque, XVIII, 80
  4. APPIEN, Le Livre Syriaque, XVIII, 81
  5. P. GOUKOWSKI, Appien, Histoire Romaine, Le livre Syriaque, Tome VI, Livre XI, texte établi et traduit par P.G., C.U.F., Paris, Belles-Lettres, 2007, p. 17-18.