Bataille de Rocquencourt

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Bataille de Rocquencourt
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L’avant-garde prussienne est rejointe par les troupes du général Exelmans à Rocquencourt.
Informations générales
Date
Lieu Rocquencourt et Le Chesnay
France
Issue Victoire française
Belligérants
Drapeau de l'Empire français Empire français Drapeau de la Prusse Royaume de Prusse
Commandants
Louis Nicolas Davout
Rémy Joseph Isidore Exelmans
Friedrich Georg von Sohr
Forces en présence
Environ 5 000 hommes[1],[2] Entre 750[2] et 1 500[3] cavaliers
Pertes
Légères[2] Entre 500[1],[2] et 1 100 morts[4], blessés et prisonniers

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Coordonnées 48° 49′ 16″ nord, 2° 07′ 52″ est
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Bataille de Rocquencourt
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(Voir situation sur carte : Île-de-France)
Bataille de Rocquencourt
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(Voir situation sur carte : Yvelines)
Bataille de Rocquencourt

Le combat de Rocquencourt ou bataille de Rocquencourt, dernière bataille gagnée des troupes impériales napoléoniennes, eut lieu à Rocquencourt et Le Chesnay, le , soit treize jours après Waterloo et neuf jours après l'abdication de Napoléon Ier, mais avant la signature de l'armistice, alors que les Prussiens avaient envahi la France.

Préambule[modifier | modifier le code]

Cette bataille fut à l'instigation du maréchal Davout, des généraux Exelmans et Piré, et se traduisit par une victoire française sur une division de l'armée prussienne et la capture de plus de 400 prisonniers.

Début juillet, l'armée française réunie sous les murs de Paris attendait le signal d'une bataille qui eût été une revanche de la bataille de Waterloo.

Plaque commémorative de la bataille du .

Blücher, à qui l'on n'opposait qu'un simulacre de défense, avait passé la Seine sur le pont du Pecq, conservé par les soins du journaliste Alphonse Martainville, s'était installé à Saint-Germain-en-Laye et paraissait vouloir se répandre, avec ses troupes, sur la partie Sud-Ouest de Paris. Les généraux français, témoins de cette marche aventureuse, jugèrent unanimement que les Prussiens s'étaient compromis. Ce fut dans ce moment que l'Empereur déclara au gouvernement qu'il était sûr d'écraser l'ennemi, si on voulait lui confier le commandement de l'armée.

Par ordre de Davout, le général Exelmans fut dirigé sur les traces des Prussiens, qui étaient arrivés sous les murs de Paris le 1er juillet, avec 6 000 hommes ; un corps de 15 000 hommes d'infanterie, sous le commandement du général Vichery, devait le suivre par le pont de Sèvres et lier ses mouvements avec 6 000 fantassins du 1er corps, et 10 000 cavaliers d'élite qui devaient déboucher par le pont de Neuilly. Mais, au moment d'exécuter ces dispositions dont le succès eût pu entraîner la perte de l'armée prussienne, le prince d'Eckmühl donna un contre-ordre.

Les troupes du général Exelmans quittèrent, seules, leur bivouac en 3 colonnes, pour couper la retraite à l'ennemi qui s'était avancé jusqu'à Versailles. Une colonne composée du 44e régiment d'infanterie de ligne en avant-garde et des divisions de cavalerie Piré et Vallin (6e hussards), passant par Sèvres et Vaucresson, marcha sur Rocquencourt, tandis qu'une seconde marcha sur Fontenay-le-Fleury, en contournant Versailles par le Sud-Ouest afin d'encercler les troupes ennemies trop avancée, tandis que la 3e colonne formée de deux divisions de dragons marchait droit sur Versailles par Le Plessis-Piquet et Vélizy.

La cavalerie du général Exelmans rencontra à Vélizy l'avant-garde prussienne, la brigade von Sohr, composée des 3e et 5e, qui furent culbutés. Les Prussiens en déroute s'enfuirent par Versailles.

Forces en présence[modifier | modifier le code]

Forces prussiennes
Forces françaises

Déroulement[modifier | modifier le code]

Traversant Versailles au galop, par le boulevard du Roi, la rue des Réservoirs, la place d'Armes, l'avenue de Paris, la rue des Chantiers[5], en cherchant à gagner Saint-Germain-en-Laye, les hussards prussiens sont poursuivis par la 2e division de cavalerie du général Strolz (5e, 15e, 20e dragons). Ils tombent à l'entrée de Rocquencourt dans une embuscade formée d'un bataillon du 44e de ligne et des 1er et 6e régiments de chasseurs à cheval, qui avaient filé par Ville-d'Avray.

Sous le commandement des colonels de Faudoas et Simonneau, les troupes françaises se précipitèrent, par le chemin des Bœufs[6], sur les escadrons prussiens qui sont fusillés à bout portant. Une panique indescriptible s'empare alors de la cavalerie prussienne qui, dans le plus grand désordre, cherche à sortir de la nasse à travers les champs et Le Chesnay.

Poursuivis par les régiments sous le commandement de Strolz, Piré et Vincent, les colonels Briqueville (20e dragons), Faudoas (6e chasseurs à cheval), Saint-Amand (5e dragons), Chaillot (15e dragons), Simonneau (1er chasseurs à cheval), de Savoie-Carignan (6e hussards) et Paolini (44e de ligne), secondés par les gardes nationaux locaux agissant en tirailleurs à la Porte Saint-Antoine[5], les Prussiens sont poussés dans le parc du château du Chesnay. Cernés, ils se réfugient dans la cour de la ferme Poupinet où ils sont tués ou faits prisonniers, alors qu'armes, bagages et chevaux sont capturés.

Bilan[modifier | modifier le code]

Des 1 500 hussards, 1 000 à 1 100 furent mis hors de combat ou fait prisonniers, le reste parvenant à s'échapper[4].

Le colonel de Briqueville, commandant le 15e régiment de dragons, fut blessé de plusieurs coups de sabre.

Le colonel Eston de Sohr fut grièvement blessé lors des combats du Chesnay, et fut fait prisonnier.

Cette belle victoire fut toutefois le chant du cygne de la Grande Armée.

Conséquences[modifier | modifier le code]

À l'issue de cette victoire, Exelmans continua son mouvement sur Saint-Germain-en-Laye, mais ayant rencontré à Louveciennes, près de Marly-le-Roi, un corps d'infanterie considérable, il jugea prudent de faire retraite, plutôt que d'affronter sur un terrain peu propre aux mouvements de cavalerie, car très boisé, et avec des forces aussi disproportionnées. Il revint sur Montrouge, la rage dans le cœur, laissant les Prussiens s'établir sur la rive gauche de la Seine pour attaquer Sèvres. Le surlendemain, 3 juillet, l'armistice conclu fit cesser les hostilités.

Le lendemain, 2 juillet, Blücher occupa militairement Versailles, ordonna aux habitants de livrer toutes leurs armes et quand nul ne fut plus en état de se défendre, ou de se venger, il ordonna le pillage. Un grand nombre de maisons furent ravagées, et de la manufacture d'armes, il ne resta que les murs. Les villages de Rocquencourt, du Chesnay et de Vélizy subirent le même sort. Ils restèrent dans Versailles jusqu'au , date à laquelle ils furent remplacés par les Anglais, qui partirent définitivement le 12 décembre de la même année.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Pigeard 2004, p. 716-717.
  2. a b c et d Smith 1998, p. 553.
  3. Rolin 2003.
  4. a et b Victoires, conquêtes, désastres, revers et guerres civiles des Français, par Charles-Théodore Beauvais, tome 24, page 278.
  5. a et b Monographie communale de Versailles, page 31.
  6. Le chemin des Bœufs, ou se déroula en partie cette bataille, se dirigeait à travers bois dans la direction Est-Sud-Est, vers Marnes-la-Coquette (Source : monographie communale de Rocquencourt).

Source[modifier | modifier le code]

  • Monographie communale de Rocquencourt.
  • Monographie communale de Le Chesnay.
  • Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, [détail de l’édition].

Lien externe[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Alain Pigeard, Dictionnaire des batailles de Napoléon : 1796-1815, Paris, Tallandier, , 1022 p. (ISBN 2-84734-073-4).
  • (en) Digby Smith, The Greenhill Napoleonic Wars Data Book : Actions and Losses in Personnel, Colours, Standards and Artillery, 1792-1815, Londres, Greenhill Books, , 582 p. (ISBN 1-85367-276-9).
  • Vincent Rolin, « La bataille de Rocquencourt », Napoléon Ier, no 20,‎ , p. 54-57 (ISSN 1298-6380).