Bataille de Valona

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Bataille de Valona

Informations générales
Date août 1638
Lieu Vlora, Albanie
Issue Victoire tunisienne Et les Algériens
Belligérants
Drapeau de la République de Venise République de Venise Régence d'Alger
Commandants
amiral Antonio Marino Cappello Ali Bitchin
Forces en présence
28 galères
2 galéasses
16 galiotes

La bataille de Valona est une bataille navale qui s'est déroulée en août 1638, dans la baie de Valona (sur laquelle donne la ville de Vlora) entre les flottes vénitienne et algérienne.

Déroulement[modifier | modifier le code]

En 1638, les pirates barbaresques lancent des raids sur les côtes italiennes et particulièrement en Calabre. Lors de ces attaques, des navires marchands vénitiens sont capturés, ce qui provoque la fureur de la cité qui considère que ces actes appellent des mesures de représailles énergiques. Une flotte de 28 galères, sous le commandement de l'amiral Cappello, cingle donc vers les côtes d'Albanie où des vaisseaux algériens ont été repérés.

Huit galiotes tunisiennes et huit galiotes algériennes[1] mouillent effectivement dans le port de Valona. Cappello attaque et anéantit les navires ennemis, qui, accablés sous le nombre et surpris, entassés dans le port et dans l’impossibilité de manœuvrer, ne peuvent opposer une défense efficace.

Cependant cette expédition punitive manque de peu d'avoir des conséquences dramatiques et non souhaitées pour Venise. En effet, outre que politiquement la régence d'Alger est un état tributaire de l'Empire ottoman, Valona est une possession turque. Or, lors de la bataille les Vénitiens ne se privent pas de bombarder la ville, ravageant des habitations et détruisant à moitié une mosquée, sans parler des pertes humaines infligées à la population. Dès lors, les relations entre la Sublime Porte et la Sérénissime République s'enveniment très sérieusement et l'opération de Valona est sur le point de constituer un casus belli entre les deux puissances. Heureusement pour Venise, l'empire ottoman est engagé dans une guerre difficile contre la Perse, et estime imprudent de se lancer simultanément dans un autre conflit. Ce n'est qu'un sursis car un nouvel incident survient en 1644 (la saisie de navires ottomans par les chevaliers de Malte, qui réparent ensuite en Crète, alors colonie vénitienne, les avaries subies lors du combat), ce qui met le feu aux poudres et déclenche la guerre de Crète (1645-1670).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Mohamed ben Abi El-Raini El Kairaouani, HISTOIRE DE L’AFRIQUE, PARIS IMPRIMERIE ROYALE, , 534 p.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Gregory Hanlon, The twilight of a military tradition : Italian aristocrats and European conflicts, 1560-1800, Londres, UCL Press, , 371 p. (ISBN 978-0-203-02317-4 et 978-0-203-22815-9)
  • Guy Moing, Les 600 plus grandes batailles navales de l'histoire, Rennes, Marines, , 619 p. (ISBN 978-2-35743-077-8)
  • Docteur Henri Leo et Botta, Histoire de l'Italie, tome 3, Adolphe Delahays, Paris, 1856
  • Guy Moing, Les 600 plus grandes batailles navales de l'histoire, Rennes, Marines, , 619 p. (ISBN 978-2-35743-077-8, lire en ligne).