Bataille de Koulikovo

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Bataille de Koulikovo
Description de cette image, également commentée ci-après
La bataille de Koulikovo selon un tableau d'Adolphe Yvon
Informations générales
Date 8 septembre 1380
Lieu Koulikovo, près du fleuve Don
Issue Victoire russe décisive
Belligérants
Grande-principauté de Moscou Horde d'or
Commandants
Dimitri IV de Russie Mamaï
Forces en présence
60 000 hommes environ 125 000 hommes environ
Pertes
environ 20 000 quasiment toute l'armée

Coordonnées 53° 39′ 09″ nord, 38° 39′ 13″ est
Géolocalisation sur la carte : Russie
(Voir situation sur carte : Russie)
Bataille de Koulikovo

La bataille de Koulikovo, (en russe : Куликовская битва ou битва на Куликовском поле), est une bataille livrée entre les Mongols de la Horde d'or et les Russes conduits par Dimitri IV de Russie. Elle se tint le 8 septembre 1380 dans la plaine de Koulikovo (le « Champ-des-Bécasses[1] »), près du Don (actuellement dans l'oblast de Toula) et fut remportée par les Russes. Cette grande victoire détermina l'expulsion définitive des Mongols du Nord de l'Europe et valut à Dimitri IV le surnom de Donskoï. Une église, dessinée par Alexeï Chtchoussev, commémore cette bataille.

Situation

Comme beaucoup d'autres territoires russes, Moscou a été conquise par les armées de Batu, le petit-fils de Gengis Khan, au XIIIe siècle et doit payer un tribut à la Horde d'Or. Sous le règne du prince Dimitri IV, la Grande-principauté de Moscou devient la plus puissante des principautés russes.

En 1370, le chef de guerre Mamaï accède au pouvoir sur la Horde d'Or en devenant le régent du jeune khan. Comme il n'est pas un descendant de Gengis Khan, sa position reste vulnérable et il cherche à affirmer sa souveraineté sur les terres tributaires de la Horde d'Or. En 1378, il envoie des forces s'assurer de l'obéissance du prince de Moscou, mais ces troupes sont vaincues à la bataille de la rivière Voja.

Deux ans plus tard, Mamaï en personne mène son armée en Russie. Avant cela, il négocie une alliance avec Ladislas II Jagellon, le grand-duc de Lituanie, et le prince Oleg de Riazan, un farouche ennemi de Dimitri. Les armées de Lituanie et de Riazan sont envoyées rejoindre celle de Mamaï, qui installe son camp sur les rives du Don.

Dimitri mobilise ses troupes et rejoint ses alliés à Kolomna pour résister à l'invasion. À la laure de la Trinité-Saint-Serge, il rencontre Serge de Radonège, qui bénit les armées russes avant la bataille. Dimitri sait que les forces de Lituanie et de Riazan approchent et décide d'attaquer Mamaï sans attendre. Le 7 septembre, les Russes traversent le Don.

La bataille

Au matin du , avant que les renforts attendus par Mamaï ne soient arrivés, les deux armées s'avancent à la rencontre l'une de l'autre. La bataille s'ouvre par un combat singulier entre des champions des deux armées, duel qui se termine par la mort des deux adversaires. Dimitri échange son armure avec celle d'un jeune boyard, Mikhaïl Brenok, et se fait passer pour un chevalier ordinaire. La ruse réussit car les Mongols attaquent la bannière du prince et tuent Brenok en croyant qu'il est le prince, Dimitri lui-même étant blessé durant la bataille.

Après approximativement trois heures de combats, les Russes, ayant subi de lourdes pertes, commencent à reculer devant les assauts des armées de la Horde d'Or. C'est alors que la cavalerie du prince de Serpoukhov, un cousin de Dimitri, qui avait été laissée en embuscade, retourne le cours de la bataille en lançant une attaque surprise sur les arrières de l'armée adverse. C'est le signal de la contre-attaque pour les Russes et le début de la déroute pour la Horde d'Or, dont les troupes fuient et sont poursuivies jusqu'à la nuit tombée, les Russes massacrant des dizaines de milliers d'ennemis. Mamaï s'échappe pour gagner la Crimée, où il est finalement assassiné par ses ennemis, laissant la Horde sous le commandement de Tokhtamych.

Conséquences

La colonne commémorative élevée en 1848 à l'initiative de Netchaïev

Cette victoire marque la fin de la soumission des terres russes aux hordes mongoles, bien que les invasions de ceux-ci ne cessent définitivement qu'un siècle plus tard. Elle a aussi une grande importance symbolique pour l'unification des terres russes : l'historien Nikolaï Karamzine la tient pour le point de départ de l'unification de la nation russe.

Notes et références

  1. Michel Heller (trad. du russe par Anne Coldefy-Faucard), Histoire de la Russie et de son empire, Paris, Flammarion, coll. « Champs Histoire », (1re éd. 1997), 985 p. [détail de l’édition] (ISBN 2081235331), p. 126.

Voir aussi

Bibliographie

Article connexe

Liens externes

Sources