Éclusée

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Une éclusée, sassée, ou bassinée, est l’ensemble des manœuvres nécessaires au franchissement d’une écluse par des bateaux.

On appelait autrefois bassinée ou sassée la vidange du sas d’une écluse au niveau du bief d'aval en ouvrant les vannes d'aval. Par extension, les trois termes ont fini par désigner l’ensemble du cycle des opérations de remplissage et de vidange du sas. Une fausse éclusée, ou fausse bassinée, est une éclusée qui est exécutée alors qu’il n’y a pas de bateau dans l’écluse.

Une éclusée de barrage est l’action pratiquée par les usines hydroélectriques consistant à lâcher subitement les eaux retenues pour adapter la production aux fluctuations de la demande en électricité[1],[2]. Ce type d’éclusée peut avoir des effets importants sur le milieu aquatique. On appelle aussi éclusée la quantité d’eau lâchée à l’occasion de cette action.

Éclusée d'une écluse[modifier | modifier le code]

Étapes d’une éclusée[modifier | modifier le code]

Une éclusée, dans le cas le plus général des voies navigables, comprend six étapes et dure en général de 10 à 34 minutes[3].

Pour un bateau qui veut passer du bief d'amont dans le bief d'aval (ou bateau avalant), les opérations se déroulent comme suit, le sas étant initialement au niveau du bief d'amont et les durées indiquées correspondant à des écluses courantes et au passage d'un seul bateau[3] :

  • ouverture de la porte d'amont : 45 s à 2 min,
  • entrée du bateau dans le sas : 2 min à 10 min,
  • fermeture de la porte d'amont : 40 s à 2 min,
  • vidange du sas au niveau du bief d'aval en ouvrant les vannes d'aval (bassinée) : 4 min à 10 min,
  • ouverture de la porte d'aval quand les niveaux sont égalisés : 45 s à 2 min,
  • sortie du bateau dans le bief d'aval : 2 min à 8 min.

Si un autre bateau avalant se présente en absence de bateau montant, l’opération inverse est réalisée, mais sans bateau ; c'est ce que l'on appelle une fausse bassinée[3].

Si un bateau montant se présente, les mêmes opérations sont effectuées en sens inverse[3].

Consommation d’eau[modifier | modifier le code]

Chaque fois que l'écluse décrit un cycle complet, on fait passer du bief d'amont dans le bief d'aval un volume d'eau correspondant à la surface du sas multipliée par la différence entre les niveaux en amont et en aval (ou hauteur de chute, ou chute). C'est pour cela que l'on dit qu'une écluse consomme de l'eau[3].

Durée de remplissage ou de vidange d'une écluse[modifier | modifier le code]

Éclusée d'un barrage[modifier | modifier le code]

Le fonctionnement en éclusée est opposé au fonctionnement au fil de l'eau, qui impose une contrainte de régularité.

En Suisse, la loi sur la protection des eaux (dont la modification est entrée en vigueur le ) et l’ordonnance sur la protection des eaux (depuis le ) imposent de concilier la protection des eaux avec les besoins d'utilisation, en particulier lors de détournement d'une partie du débit pour alimenter des centrales hydroélectriques[4].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Marnage et effets d'éclusée », sur Gestion des cours d'eau intégrale - Connaissances obtenus du Projet Rhône-Thur (consulté le )
  2. « Les éclusées, pourquoi ? Comment ? », sur site d’information sur les débits des cours d’eau du bassin de la Dordogne (consulté le )
  3. a b c d et e Les écluses, Techniques de l’Ingénieur – C682, 1971.p. 2
  4. Office fédéral de l'environnement OFEV, « Éclusées – Mesures d’assainissement », sur www.bafu.admin.ch (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • J. Aubert, Barrages et canalisations, Paris, Dunod,
  • François Beaudouin, Bateaux des fleuves de France, Douarnenez, l'Estran, 1985., 234 p. (ISBN 2-903707-14-6)
  • G. Jamme, Travaux Fluviaux, Paris, Eyrolles, coll. « coll. EDF-DER, Vol. 19 », , 163 p.
  • Valérie Mauret-Cribellier, Entre fleuves et rivières : Les canaux du centre de la France, Lyon, Lieux Dits, coll. « Images du patrimoine », , 104 p. (ISBN 978-2-914528-45-0 et 2-914528-45-0)
  • P. Miquel, Histoire des canaux, fleuves et rivières de France
  • Pierre Pinon, Rivières des hommes, Desclée de Brouwer, coll. « Rempart », , 144 p.
  • Pierre Pinon, Patrimoine fluvial : Canaux et rivières navigables, Nouvelles éditions Scala, , 255 p. (ISBN 978-2-35988-006-9 et 2-35988-006-3)
  • R. Tenaud, Cours de navigation intérieure (Cours de l'École Nationale des Ponts & Chaussées), Paris,

Articles connexes[modifier | modifier le code]