Azouaou Mammeri

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Azouaou Mammeri
Azouaou Mammeri au début des années 20
Naissance
Décès
Activité

Azouaou Mammeri (en kabyle: Azwaw At Mɛemmer, dit aussi "Si Azouaou Mammeri"), né en 1890 dans le village de Taourirt-Mimoun dans la commune actuelle d'Aït Yenni et mort le à Aït Yenni, est un peintre algérien.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille[modifier | modifier le code]

Issu de la tribu des Aït Yenni, il est le fils de Saïd ben Mohammed[1]. Il est le plus illustre représentant de la famille Mammeri qui, depuis les débuts de la présence française en Kabylie a fourni de nombreux Amin-El-Oumena et des caïds à l'administration[1].

Il appartient à la même famille que l'écrivain et anthropologue Mouloud Mammeri. Son petit-fils Azwaw Mammeri (1954-2021), qui signe « Azwaw », est également peintre[2].

Jeunesse[modifier | modifier le code]

De 1906 à 1909 il suit les cours de l'École Normale d'Alger (Bouzaréah) et visite la France avec un groupe d'élèves-maîtres (Marseille, Grenoble, Lyon, Le Creusot, Dijon, Nancy et Paris).

Formation[modifier | modifier le code]

Il est titulaire d'un brevet élémentaire et d'un certificat d'aptitude pédagogique[1].

Carrière[modifier | modifier le code]

Instituteur en Algérie (1909-1916)[modifier | modifier le code]

Il est nommé instituteur en à Toudja, près de Béjaia. Il y fait la connaissance d'Édouard Herzig qui le conseille à ses débuts de peintre.

En 1913 il est nommé à Gouraya entre Cherchell et Ténès et y est remarqué par Léon Carré qui lui fait partager durant huit mois son savoir pictural.

Instituteur et professeur de dessin au Maroc (1916-1922)[modifier | modifier le code]

En 1916 il se rend à Fès auprès de son cousin précepteur du prince Mohamed (futur Mohamed V) fils du Sultan Moulay Youssef, et il est successivement professeur à Fès et Rabat, puis professeur de dessin d'ornement au collège musulman de Rabat.

En 1921 Léonce Bénédite acquiert pour le Musée du Luxembourg ses deux premières toiles exposées.

Caid du douar Beni-Yenni (1922-1927)[modifier | modifier le code]

Revenu en Algérie en 1922, rappelé comme caid du douar des Beni-Yenni, Azouaou Mammeri obtient en 1922 du Gouvernement général d'Algérie une bourse d'études pour l'Espagne dont il ramène en 1924 de nombreuses toiles peintes à Cordoue, Grenade, Séville ou Tolède.

Professeur de dessin à Fez au Maroc (1927-1928) puis inspecteur des arts marocains à Marrakech (1928-1948)[modifier | modifier le code]

Il retourne au Maroc en 1927, et occupe les postes de professeur de dessin à Fez, d'inspecteur régional des arts indigènes à Rabat en 1928, et le est nommé inspecteur des arts marocains à Marrakech poste qu'il conservera jusqu'en 1948.

Il fonde après sa retraite un musée des Arts indigènes à Dar Si Said (Marrakech), une école et des orchestres de musique andalouse et de chants berbères, disposant d'une émission hebdomadaire sur Radio Rabat.

Il est fait chevalier de la Légion d'Honneur en 1950[1].

Il sera également illustrateur pour Jérôme Tharaud (Marrakech ou les seigneurs de l'Atlas, 1920), et Thérèse Gadola (La féerie marocaine).

Azouaou Mammeri est représenté à l'exposition des « Peintres algériens » organisée en 1963 à Alger pour les « Fêtes du 1er novembre » et préfacée par Jean Sénac[3].

L'œuvre[modifier | modifier le code]

Azouaou Mammeri obtient pour l'ensemble de son œuvre, à titre posthume, le Grand Prix artistique de l'Algérie 1955.

Principales expositions[modifier | modifier le code]

  • Expositions collectives :
    • 1917 : Paris
    • 1921 : Paris, Pavillon de Marsan
    • 1921 : Alger, Salon des Orientalistes Algériens
    • 1927 : Alger, Salon d'Hiver
    • 1930 : Alger
    • 1931 : Paris, et années suivantes Casablanca, Le Caire, Londres, Oran, Rabat
    • 1934 : Naples, Seconda mostra internazionale d'arte coloniale,
    • 1935 : Marrakech, 1er Salon de la France d'Outre-Mer
    • 1936 : Tunis, Salon de Tunis
    • 1937 : Paris, Exposition universelle
    • 1937 : Alger
    • 1949 : Oran
    • 1951 : Monte-Carlo, Exposition artistique de l'Afrique française
    • 1953 : Constantine, 20e exposition artistique de l'Afrique française
    • 1958 : Bruxelles, Exposition universelle
    • 1963 : Alger
    • 1974 : Turquie, Peinture algérienne
    • 1999 : Alger
    • 2003 : Marseille, Château Borély et Paris, Orangerie du Sénat, Le XXe siècle dans l’art algérien
  • Expositions personnelles :
    • 1921 : Paris, Galerie Feuillets d'art (préface de Léonce Bénédite[4])
    • 1924 : Alger
    • 1925 : Galerie Georges-Petit, Paris (lettre du maréchal Lyautey[5])
    • 1927 : Cleveland Museum, Brooklyn Museum et French Institute
    • 1952 : Alger, galerie Bosco
    • 1966 : Alger, Exposition rétrospective, Galerie Pasteur

Musées[modifier | modifier le code]

Distinctions[modifier | modifier le code]

Bibliographie et sources[modifier | modifier le code]

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  • J. Gasser, L'école nord-africaine dans l'art français contemporain, Paris, Les œuvres représentatives, 1931.
  • P. Angéli, Les maîtres de la peinture Algérienne, diverses éditions et 1956.
  • Azouaou Mammeri, Comment je suis venu à la peinture, Rabat, Conférence Rotary-Club Maroc, 1950.
  • Louis-Eugène Angeli, dans Algéria, n°42, mai-, p. 40-44.
  • Musées d'Algérie, II, L'art populaire et contemporain, Alger, Ministère de l'information et de la culture, 1973 (reproduction de Femme dans le patio, p. 69). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • L'Algérie, Éditions Enal, Alger 1988.
  • Dalila Mahhamed-Orfali, Chefs-d'œuvre du Musée national des beaux-arts d'Alger, Alger, 1999 (reproduction : Village Kabyle n° 73. Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Marion Vidal-Bué, Alger et ses peintres (1830-1960), Paris, Paris-Méditerranée, 2000.
  • Élisabeth Cazenave, Les artistes de l'Algérie. Dictionnaire des peintres, sculpteurs, graveurs, 1830-1962, Bernard Giovanangeli éditeur, Association Abd-el-Tif, 2001.
  • Mansour Abrous, Les artistes algériens, dictionnaire biographique 1917-1999, Alger, Casbah Éditions, 2002, 4e édition, L'Harmattan, 242 pages (ISBN 2296016901). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • 50e anniversaire de la mort de Mammeri Azouaou, le maître de la peinture moderne dans L'Expression, .
  • Véronique Llorens, La peinture algérienne, mémoire de thèse, Paris.
  • Marion Vidal-Bué, L'Algérie des peintres, 1830-1960, Paris, Éditions Paris Méditerranée / Alger, Edif 2000, 2002 (reproduction : La vallée de l'Arbâa, Oued Djemâa 1952, p. 83), (ISBN 2-84272-143-8) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Le XXe siècle dans l’art algérien, (textes de Ramon Tio Bellido, Malika Dorbani Bouabdellah, Dalila Mahammad Orfali et Fatma Zohra Zamoum), Château Borély, Marseille / Orangerie du Sénat, Paris, avril- (ISBN 2950676812). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • El Watan, .
  • Pierre Sanchez et Stephane Richemond, La Société des peintres orientalistes français, 1889-1942, et Histoire de la Société des peintres orientalistes français, Éditions l'Échelle de Jacob, Dijon, 2008 (ISBN 978-291322473-5).
  • François Pouillon (éd), Dictionnaire des peintres orientalistes de langue française, Karthala, 2008 (notice de Michèle Sellès) (ISBN 978-2-84586-802-1) (BNF 41383309). Document utilisé pour la rédaction de l’article

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f et g Dossier de la Légion d'Honneur de Azouaou Mammeri, cote 19800035/28/3577, base de données Léonore (lire en ligne)
  2. Tableaux de deuil Dans sa maison de Bordj el-Kiffan, le peintre algérien Azwaw Mammeri vit au milieu de ses toiles., Jeune Afrique, (lire en ligne)
  3. L'exposition réunit des peintures d'Aksouh, Baya, Hacène Benaboura, Benanteur, Bouzid, Guermaz, Issiakhem, Khadda, Azouaou Mammeri, Mesli, Martinez, Mohamed Racim, Bachir Yellès, Zérarti, mais aussi d'Angel Diaz-Ojeda, Jean de Maisonseul, Nallard et René Sintès, ainsi que des dessins d'enfants.
  4. Texte repris dans Le XXe siècle dans l’art algérien, textes de Ramon Tio Bellido, Malika Dorbani Bouabdellah, Dalila Mahammad Orfali et Fatma Zohra Zamoum, Château Borély, Marseille / Orangerie du Sénat, Paris, avril-août 2003, Paris, Aica press, 2003, p.153-155
  5. Texte repris dans Le XXe siècle dans l’art algérien, textes de Ramon Tio Bellido, Malika Dorbani Bouabdellah, Dalila Mahammad Orfali et Fatma Zohra Zamoum, Château Borély, Marseille / Orangerie du Sénat, Paris, avril-août 2003, Paris, Aica press, 2003, p.155-156
  6. Texte de la proposition pour la légion d'Honneur (1950) : « Détails sur les services exceptionnels: M. MAMMERI Azouaou s'est retiré aux Beni-Yennie, berceau de sa famille, après 38 années de services civils en Algérie et au Maroc. Peintre de talent, il est avec son cousin SI MAMMERI, Chef du Protocole et ancien précepteur du Sultan du MAROC, le plus illustre représentant de la famille MAMMERI qui, depuis les débuts de la présence française en Kabylie n'a cessé de fournir des "Amin-El-Oumena" et des Caids à l'Administration et qui compte actuellement entre autres fonctionnaires un médecin de la santé, un professeur de l'enseignement secondaire, un Caïd. Sa promotion dans l'ordre de la Légion d'Honneur, juste récompense de ses services administratifs et de son talent, serait fort bien accueillie dans toute la région. »

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]