Avenue de l'Opéra

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1er, 2e arrts
Avenue de l'Opéra
Voir la photo.
L'avenue de l'Opéra, à Paris, en 2012.
Voir la plaque.
Situation
Arrondissements 1er
2e
Quartiers Gaillon
Palais-Royal
Place-Vendôme
Début Place André-Malraux
Fin Place de l'Opéra
Morphologie
Longueur 698 m
Largeur 30 m
Historique
Création Bâtie à partir de 1876
Dénomination Avenue de l'Opéra
Ancien nom Avenue Napoléon
Géocodification
Ville de Paris 6837
DGI 6904
Géolocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Avenue de l'Opéra
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L’avenue de l'Opéra est une voie des 1er et 2e arrondissements de Paris. C'est l'un des grands projets du Second Empire à Paris.

Situation et accès[modifier | modifier le code]

Elle part de la place André-Malraux, devant le théâtre de la Comédie-Française et rejoint le boulevard des Capucines au niveau de l'Opéra Garnier, place de l'Opéra. Cas unique parmi les grandes avenues de Paris, cette artère ne comporte pas d'arbre afin de ménager la meilleure perspective possible sur la façade principale de l'Opéra.

C'est une voie radiale qui permet, en venant du quartier de la salle Garnier, de s'approcher du centre de Paris ou de traverser en direction de la rive gauche par le pont du Carrousel. Très fréquentée par les touristes, elle accueille notamment de nombreuses agences de voyages, des magasins de souvenirs et des banques. On peut lui rattacher le petit quartier japonais de la rue Sainte-Anne.

Ce site est desservi par les stations de métro Opéra, Pyramides et Palais Royal - Musée du Louvre.

Origine du nom[modifier | modifier le code]

Elle est ainsi nommée car elle conduit au théâtre national de l'Opéra.

Historique[modifier | modifier le code]

Des buttes arasées[modifier | modifier le code]

Arasement de la butte des Moulins, en 1870 (photo de Charles Marville).

À l'origine, les buttes des Moulins et Saint-Roch représentaient une hauteur située au niveau des actuelles rue Thérèse et rue des Pyramides. Jeanne d'Arc y avait installé des couleuvrines pour soutenir l'attaque contre la porte Saint-Honoré et y avait été grièvement blessée[1],[2].

La butte avait été arasée de moitié en 1615, couvertes de petites rues et de moulins, mais elle restait un obstacle sérieux. Tout le quartier, entre le Louvre et les Grands Boulevards, était occupé par des îlots aux rues étroites considérées comme insalubres et mal famées.

Les énormes déblais servirent à combler les excavations du Champ-de-Mars. Pour avoir une idée de l'importance de cette butte dans un quartier aujourd'hui complètement nivelé, il suffit de voir l'entrée de l'église Saint-Roch où l'on monte treize marches. Avant l'arasement de la butte, il fallait en descendre sept[1].

Percement de l'avenue[modifier | modifier le code]

Percement de l'avenue de l'Opéra (photo de Charles Marville).

Un premier projet prévoit de créer une « avenue Napoléon » (en l'honneur de Napoléon III) depuis le Louvre jusqu'à l'endroit où la rue de la Paix rejoint les boulevards. Ce tracé fait l'objet d'un décret le , mais ne reçoit qu'un commencement d'exécution : les abords du Louvre sont dégagés dans le cadre du prolongement de la rue de Rivoli en direction du Châtelet.

Au début des années 1860, le projet de construction d'un nouvel opéra relance le projet de l'avenue par le décret du 24 août 1864, d'abord pour une largeur de 22 mètres[3]. Le chantier démarre à chaque extrémité, mais progresse lentement. La chute du Second Empire, en 1870, marque un coup d'arrêt des travaux, du moins pour quelque temps. L'« avenue Napoléon » est d'abord rebaptisée « avenue de la Nation[3] », puis « avenue de l'Opéra » en 1873[4]. Après le décret d'utilité publique du 27 juin 1876, les travaux reprennent et sont rapidement achevés, avec une largeur de 30 mètres.

Les terrains riverains sont vendus par la ville de Paris avec obligation pour les acquéreurs d'y édifier des bâtiments en se conformant aux plans de façades indiqués par l'administration municipale[3]. Les derniers immeubles bordant cette nouvelle percée haussmannienne seront édifiés en 1879.

Voies absorbées[modifier | modifier le code]

Liste et historique des voies et autres monuments absorbés, totalement ou partiellement, par le percement de l'avenue de l'Opéra :

Monuments

Depuis 1877[modifier | modifier le code]

Camille Pissarro, installé au Grand Hôtel du Louvre entre 1897 et 1899, peint onze paysages montrant l'avenue de l'Opéra, la place du Théâtre-Français et l'entrée de la rue Saint-Honoré[6].

« J'oublie de t'annoncer que j'ai trouvé une chambre au Grand Hôtel du Louvre avec une vue superbe de l'avenue de l'Opéra et du coin de la place du Palais-Royal ! C'est très beau à faire ! Ce n'est peut-être pas très esthétique, mais je suis enchanté de pouvoir essayer de faire ces rues de Paris que l'on a l'habitude de dire laides, mais qui sont si argentées, si lumineuses et si vivantes. C'est tout différent des boulevards. C'est moderne en plein ! »

— Camille Pissarro, lettre du 15 décembre 1897[7].

Dans les années 1950, l'avenue a été profondément transformée par l'élargissement de sa chaussée automobile, passée de 15 à 20 mètres de large, au détriment des trottoirs[8].

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire[modifier | modifier le code]

Galerie d'images[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Paris, Paris, Pneu Michelin, coll. « Guide Vert », (ISBN 2-06-700352-6).
  2. « La Butte Saint-Roch, les rues Sainte-Anne et de Grammont », sur inlibroveritas.net.
  3. a b et c « Avenue de l'Opéra », sur site de la mairie de Paris.
  4. « Rapport Beudant sur les modifications à introduire dans la nomenclature des voies publiques à Paris », conseil municipal, 1873, gallica.bnf.fr.
  5. « Rue du Clos-Georgeau »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur paris-pittoresque.com.
  6. « L'Avenue de l'Opéra de Camille Pissarro » [PDF], sur cndp.fr.
  7. Christopher Lloyd, Barbara Stern Shapiro, Anne Distel et al. (trad. de l'anglais), Pissarro : Camille Pissarro 1830-1903, exposition Haywart Gallery de Londres, Grand Palais de Paris et Museum of Fine Arts de Boston, Paris, Éditions de la Réunion des musées nationaux, , 264 p. (ISBN 0-7287-0253-3).
  8. Frédéric Héran, Le Retour de la bicyclette. Une histoire des déplacements urbains en Europe, de 1817 à 2050, Paris, La Découverte, 2015, 255 p. (ISBN 978-2707182029), p. 74.
  9. Claire Paulhan et alii, "Histoire vraie", dans le catalogue Félix Fénéon. Critique, collectionneur, anarchiste, RMN, 2019, p. 50 sq.
  10. Chaliand, Gérard, (1934- ...). et Blin, Arnaud, (1960- ...)., Histoire du terrorisme : de l'Antiquité à Daech, Pluriel, cop. 2015, dl 2016 (ISBN 978-2-8185-0517-5 et 2-8185-0517-8, OCLC 960192775, lire en ligne)
  11. François Bloch-Lainé et Françoise Carrière, Profession: fonctionnaire: entretiens avec Françoise Carrière, Ed. du Seuil, coll. « Traversée du siècle », (ISBN 978-2-02-004372-4)
  12. Bruno Fuligni (dir.), Dans les archives inédites des services secrets, Paris, Folio, (ISBN 978-2070448371)
  13. Annuaire diplomatique et consulaire de la République française, Berger-Levrault, 1907, p. 461.
  14. « Un millier de plaques commémorent à Paris l'Occupation et la Libération », sur La Dépêche du Midi, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]