Avenue Bugeaud

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

16e arrt
Avenue Bugeaud
Voir la photo.
Avenue Bugeaud vue depuis la place Victor-Hugo.
Voir la plaque.
Situation
Arrondissement 16e
Quartier Porte-Dauphine
Début 8, place Victor-Hugo
Fin 77, avenue Foch
Morphologie
Longueur 542 m
Largeur 15 m
Historique
Dénomination 1864
Ancien nom Avenue Dauphine
Géocodification
Ville de Paris 1367
DGI 1373
Géolocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Avenue Bugeaud
Géolocalisation sur la carte : 16e arrondissement de Paris
(Voir situation sur carte : 16e arrondissement de Paris)
Avenue Bugeaud
Images sur Wikimedia Commons Images sur Wikimedia Commons

L'avenue Bugeaud est une voie du 16e arrondissement de Paris, en France.

Situation et accès[modifier | modifier le code]

L'avenue Bugeaud est une voie publique située dans le 16e arrondissement de Paris. Elle débute au 8, place Victor-Hugo et se termine au 77, avenue Foch[1].

L’avenue est desservie par la ligne 2, aux stations Porte Dauphine et Victor Hugo.

Origine du nom[modifier | modifier le code]

L'avenue porte actuellement le nom du maréchal Thomas Robert Bugeaud (1784-1849)[1]. Les violences qu'il ordonne contre la rébellion menée par l’émir Abd El-Kader dans le cadre de la conquête de l'Algérie, notamment les enfumades, font que le renommage de l'avenue est régulièrement évoqué[2]. Mi-décembre 2023, le Conseil de Paris a adopté un vœu pour changer la dénomination de l'avenue, d’ici à l’été 2024, qui prendrait le nom d'« avenue Hubert-Germain », résistant et homme politique[3].

Historique[modifier | modifier le code]

Entrée de l'Hippodrome (1856-1869[4]).

L'avenue Dauphine[modifier | modifier le code]

Cette voie de l'ancienne commune de Passy et de la commune de Neuilly était appelée initialement « avenue Dauphine », en l'honneur de « Madame Royale », dauphine de France.

En 1854, elle est prolongée par le segment actuellement compris entre la rue Spontini et l'avenue Foch, lors du percement de cette dernière, alors « avenue de l'Impératrice »[1].

L'Hippodrome[modifier | modifier le code]

Depuis 1845 et jusqu'à 1855, durant dix années, existait place de l’Étoile un très vaste et célèbre lieu de spectacles parisiens en plein air : l'Hippodrome.

Le réaménagement de la place de l’Étoile obligea l'Hippodrome à déménager, et, le , il rouvrit sur la future place Victor-Hugo, appelée alors « rond-point de la Plaine de Passy », puis « place d'Eylau ». Son entrée se trouvait avenue de la Dauphine (aujourd'hui avenue Bugeaud). L'architecte de ce nouvel Hippodrome était Gabriel Davioud[4].

L'Hippodrome disparut treize ans plus tard, dans un incendie survenu dans la nuit du 29 au [5].

L'avenue Bugeaud[modifier | modifier le code]

La voie est classée dans la voirie parisienne par un décret du . Elle prend alors le nom de Bugeaud, en hommage au maréchal Thomas Robert Bugeaud[2]. Le Second Empire remercie ainsi le désistement du général en faveur de Louis-Napoléon Bonaparte, lors de l'élection présidentielle de 1848[6].

En raison des massacres de civils commis par Bugeaud lors de la conquête coloniale de l'Algérie, l'hommage qui lui est rendu par cette odonymie est critiquée par plusieurs associations antiracistes[6]. Le mouvement s'est accentué depuis le meurtre de George Floyd, un Afro-Américain étouffé par un policier blanc aux États-Unis en 2020. Le , l'association SOS Racisme mène une opération de détournement des plaques de rues, qui sont alors renommées « avenue du criminel Bugeaud » ou « avenue des enfumades »[7].

En décembre 2023, le Conseil de Paris vote le renommage de l'avenue Bugeaud en « avenue Hubert-Germain » courant 2024[8],[3].

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire[modifier | modifier le code]

En 1962 débutent les travaux de construction d'un établissement scolaire privé catholique, inauguré l'année suivante par l'archevêque de Paris Maurice Feltin : l'école maternelle et élémentaire Saint-François. Le site, appartenant à la paroisse, accueillait auparavant un dispensaire[18].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Les Éditions de Minuit, septième édition, 1963, t. 1 (« A-K »), « Avenue Bugeaud », p. 253.
  2. a et b Mustapha Kessous, « France-Algérie : l’avenue Bugeaud à Paris va-t-elle être débaptisée ? », sur lemonde.fr, (consulté le )
  3. a et b Paris : les habitants de cette avenue de la capitale vont devoir changer d'adresse
  4. a et b « Le second hippodrome », Bulletin de la Société historique d'Auteuil et de Passy, 4e trimestre 1916, bulletin XCIV, tome IX, no 3, p. 69, 1re colonne.
  5. « Incendie de l'Hippodrome », Le Petit Journal, 1er octobre 1869, p. 3, 2e et 3e colonnes. « Incendie de l'Hippodrome », Le Figaro, 1er octobre 1869, p. 1, 5e et 6e colonnes.
  6. a et b Jean Rieucau, « Noms de rue et mémoires en conflit : controverses liées aux odonymes coloniaux dans l’espace public urbain en France », sur Géoconfluences, (consulté le )
  7. « SOS Racisme détourne les plaques de l’avenue du « criminel » Bugeaud », sur www.20minutes.fr, (consulté le ).
  8. LIBERATION et AFP, « La mairie de Paris veut débaptiser une avenue au nom du maréchal Bugeaud, figure féroce de la colonisation », sur Libération (consulté le )
  9. « Gil Blas », sur Gallica, (consulté le )
  10. « Gil Blas », sur Gallica, (consulté le )
  11. « Une maison pour ton corps nu », sur Libération, (consulté le ).
  12. Stephen Atkinson et Fares El-Dahdah, « Josephine Baker House, For Loos’s Pleasure », Assemblage n°26, MIT Press, 1995, p 72-87.
  13. « Les funérailles d'Henri Rochefort », La Presse, 5 juillet 1913, p. 1, 3e colonne.
  14. Alexis Markovics (sous la direction de François Loyer), « Un architecte des années 30 à Paris », Paris patrimoine, histoire de l’architecture et archéologie, no 1, 2004.
  15. « BRELET Louis, Maurice », sur maitron.fr, (consulté le ).
  16. « CHAYET Jean, Claude », sur maitron.fr, (consulté le ).
  17. « FOUQUÉ Jean, Amédée », sur maitron.fr, (consulté le ).
  18. Micheline Blanchet, « L'historique », sur saintfrancoisparis.fr (consulté le ).
  19. « Hôtel Roxoroid de Belfort », sur pss-archi.eu.
  20. L’Économiste français, 1re colonne, 17 juin 1911, sur RetroNews.
  21. Le Figaro, 1re colonne, 8 juillet 1919, sur RetroNews.
  22. Anna Madœuf, Divertissements et loisirs dans les sociétés urbaines à l’époque moderne et contemporaine, Presses universitaires François-Rabelais, 2013.
  23. La Semaine des constructeurs, 19 septembre 1891.

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]