Audrey Tang

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Audrey Tang
Fonctions
Ministre des Affaires numériques
depuis le
Minister Without Portfolio
Ministère du Numérique (d)
-
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (43 ans)
TaipeiVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
唐鳳 (Táng Fèng)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
唐宗漢 (Táng Zōnghàn)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Mère
Lee Ya-ching (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Parti politique
Site web
Distinctions
Asia's Most Influential Taiwan (d) ( et )Voir et modifier les données sur Wikidata
signature d'Audrey Tang
Signature

Audrey Tang (en chinois traditionnel : 唐鳳 ; née le à Taipei avec comme nom 唐宗漢) est une programmeuse de logiciels libres, entrepreneuse et femme politique taïwanaise, connue pour avoir créé et dirigé le projet Pugs, un effort commun des communautés Haskell et Perl pour mettre en œuvre le langage Perl 6. En 2016, elle est nommée ministre sans portefeuille chargée du Numérique à Taïwan, dans le gouvernement de Lin Chuan.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et formation[modifier | modifier le code]

Née homme, Audrey Tang effectue sa transition (dont son changement de nom) en 2005, à l'âge de 24 ans[1]. Elle se définit comme non-binaire[2].

Elle quitte l'école à l'âge de 14 ans pour suivre un enseignement mieux adapté à ses capacités et sa passion pour Internet, alors en plein développement[3]. Elle monte rapidement sa première start-up. Elle est une ardente partisane de l'autodidaxie et de l'anarchisme individualiste.

Informatique[modifier | modifier le code]

Elle a contribué à l'internationalisation et à la localisation de divers programmes de logiciel libre, comme SVK, Kwiki, Request Tracker et Slash et dirigé des traductions en sinogrammes traditionnels pour des livres liés à l'open source.

Sur le CPAN, elle a lancé plus de 100 projets Perl, dont PAR, le Perl Archive Toolkit, un outil de paquetage et de déploiement pour Perl 5. Elle est aussi responsable des systèmes de gestion des tests de chauffe et de signature numérique pour CPAN.

Carrière politique[modifier | modifier le code]

Après sa carrière d'entrepreneuse, qui se déroule en partie dans la Silicon Valley, elle s'implique dans la politique taïwanaise. Elle rejoint un petit groupe de hackers citoyens appelé g0v (en) et fournit une aide logistique au Mouvement des Tournesols au printemps 2014, pendant lequel des étudiants occupent pacifiquement le parlement taïwanais pendant trois semaines[4],[5]. Les projets de g0v attirent l'attention des personnalités politiques élues dans les mois qui suivent. Audrey Tang participe au développent de vTaiwan, un processus de co-construction des lois en lien avec le monde numérique[6],[7],[8]. Le , elle devient la première ministre trans au monde, en accédant au poste de ministre sans portefeuille, chargée du Numérique, dans le gouvernement de Lin Chuan, sous la présidence de Tsai Ing-wen[9],[10].

En 2020, durant la pandémie de Covid-19, Audrey Tang coordonne une initiative de hacker, qui consiste en une carte qui représente les stocks de masques de Taïwan et les lieux où ils se trouvent[2].

En , Audrey Tang est invitée à participer à une conférence organisée par le gouvernement sud-coréen sur l'industrie 4.0. Cette invitation est annulée peu avant la conférence par le gouvernement sud-coréen en raison des tensions entre Taïwan et la république populaire de Chine. Le ministère des Affaires étrangères de Taïwan émet une plainte officielle auprès du représentant sud-coréen dans l'île (la Corée du Sud n'a pas d'ambassadeur mais un chef de la mission coréenne à Taïwan)[11],[12].

Près de six ans après son entrée au gouvernement, elle est désignée pour prendre la tête du nouveau ministère des Affaires numériques[13].

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Runtime typecasting dans le blogue d'Audrey.
  2. a et b Pierre Haski, « Nous sommes Taïwan - Regarder le documentaire complet » (documentaire vidéo), sur ARTE, (consulté le ).
  3. « Audrey Tang: hackeuse, anarchiste et ministre taïwanaise », sur rfi.fr, (consulté le )
  4. (en-US) Audrey Tang, « Opinion | A Strong Democracy Is a Digital Democracy », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  5. (en) Émilie Frenkiel, « Civic Hacking and our Political Future », Books & ideas,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. (en) « The simple but ingenious system Taiwan uses to crowdsource its laws », sur MIT Technology Review (consulté le )
  7. Carl Miller, « Taiwan is making democracy work again. It's time we paid attention », Wired UK,‎ (ISSN 1357-0978, lire en ligne, consulté le )
  8. Émilie Frenkiel, « Participations » Hacker la démocratie taïwanaise : Audrey Tang et la réinvention de la politique » (consulté le )
  9. Florian Bardou, « Tomoya Hosoda, premier homme transgenre élu au Japon (et dans le monde) », sur Libération, (consulté le ).
  10. Anthony Bleux, « Audrey Tang, une «hacktiviste» transgenre pour digitaliser Taïwan », Le Figaro, (consulté le ).
  11. « La Corée du Sud annule l'invitation d'une ministre taïwanaise à une conférence », RFI,
  12. (en) Lawrence Chung, « Taiwan protests to South Korea for cancelling digital minister’s speech at the eleventh hour », South China Morning Post, .
  13. (en) Liu Tzu-hsuan, « Digital affairs ministry to be launched on Aug. 27 », Taipei Times, (consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]