Propulseur

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
(Redirigé depuis Atlatl)

Le terme « propulseur » désigne un équipement destiné à propulser, qui peut être de nature différente selon le domaine considéré.

"Photographie d'un propulseur en bois de rennes représentant une hyène rampante."
Propulseur dit « à la hyène rampante », en bois de renne.
Abri de la Madeleine, Magdalénien.
Vue partielle du propulseur orné dit Le faon aux oiseaux, de la grotte du Mas-d'Azil[1].

Technologie[modifier | modifier le code]

Un propulseur est un dispositif permettant de fournir une poussée à un engin (véhicule terrestre, bateau, avion, fusée, etc.) dans le but de le mouvoir. Cette poussée peut être produite par friction (pneumatiques, roues), par déflexion d'une masse de fluide (voile, aile d'un planeur), par accélération d'une masse de fluide (hélice, rotor) ou par la force de réaction due à l'éjection de matière (moteur fusée).

Voir les articles traitant de la propulsion.

Préhistoire et ethnographie[modifier | modifier le code]

Propulseur sculpté du Mas d'Azil.
Principe d'utilisation du propulseur.
Schéma d'atlatl utilisé par les populations amérindiennes.
Inuit utilisant un propulseur.

Un propulseur, appelé aussi propulseur à crochet, est un dispositif permettant d'accroître la vitesse initiale et donc la portée ou la force de pénétration d'un projectile (lance, sagaie, etc.). Il est constitué généralement d'un bâton (tige rectiligne d’une cinquantaine de centimètres parfois terminée par un œillet) dont l'une des extrémités comporte un crochet (extrémité souvent décorée d’une ou deux figures animales sculptées en ronde-bosse : cheval, bouquetin, poisson, bison)[2]. Le propulseur prolonge le bras humain et multiplie sa vitesse par effet de levier.

Il est attesté en Europe dès le Paléolithique supérieur, du Solutréen supérieur au début du Magdalénien supérieur, de -23000 à -15000[3] dans une région limitée (Périgord et Pyrénées). Certains éléments de propulseur en matière dure animale (bois de renne ou ivoire de mammouth) étaient richement décorés et constituent des chefs-d'œuvre de l'art mobilier[4],[5].

Le propulseur est également très répandu chez les peuples contemporains de chasseurs-cueilleurs, notamment en Arctique, chez les Aborigènes d'Australie (woomera), chez les Kanaks de Nouvelle-Calédonie (ounep, sipp), ou chez les Amérindiens (chez qui il est connu sous le nom de atlatl dans la langue nahuatl).

Le propulseur était répandu dans les civilisations de Mésoamérique. Il possédait une grande importance notamment dans la cité-état de Teotihuacan, dont l'un des souverains se nommait "le Hibou lanceur de javelots", tirant son nom de cette arme. Cette cité-état a énormément influencé les cités mayas classiques, répandant l'utilisation de cet outil parmi eux[6]. Les Mayas les nommaient hul'che. On a retrouvé de nombreux dards de propulseur sur des sites de batailles mayas, tels qu'Aguateca. Les batailles mayas commençaient par une volée de dards avant que les combattants au corps-à-corps partent au contact, en quête de gloire pour se distinguer des autres soldats par leurs exploits.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. L'interprétation initiale identifie un faon sculpté en ronde-bosse dans la partie distale du propulseur. Il « tourne la tête sur la droite vers son arrière-train pour observer deux oiseaux perchés sur quelque chose de cylindrique sortant de son corps (présumément un « boudin » de matière fécale), la queue de l'un d'eux servant de crochet au propulseur ». Contrairement à cette interprétation, « l'animal représenté n'est pas un faon, mais, selon les détails anatomiques perceptibles, plutôt un isard ou un bouquetin, sans doute assez jeune. Les « oiseaux », eux, ne seraient que de simples stries ornant le propulseur (l'art magdalénien étant plus riche en signes qu'en figures animales). Quant au « boudin », il s'agirait en réalité d'une poche placentaire et l'animal serait ainsi une femelle d'isard en train de mettre bas ». Cf Marc Azéma, Laurent Brasier, Le beau livre de la préhistoire. De Toumaï à Lascaux 4, Dunod, , p. 232.
  2. Art mobilier préhistorique
  3. Gwenn Rigal, Le temps sacré des cavernes, José Corti, 2016, p. 79-80.
  4. Cattelain, Pierre et Claire Bellier, 2002, La Chasse dans la Préhistoire : du Paléolithique au Néolithique en Europe… et ailleurs, Guides Archéologiques du Malgré-Tout, CEDARC, Treignes, Belgique.
  5. Stodiek, Ulrich, 1993, Zur Technologie der jungpalaolithischen Speerschleuder: Eine Studie auf der Basis archaologischer, ethnologischer, und experimenteller Erkenntnisse, Verlag Archaeologica Venatoria: Tubingen.
  6. Teotihuacan

Annexes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • « 100 armes qui ont fait l'histoire », Guerre et Histoire, no hors série n°1,‎ , p. 60-71 (ISSN 2115-967X).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]