Asterozoa

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Les Asterozoaires, Asterozoa, constituent un sous-embranchement d'échinodermes, qui comprend essentiellement les étoiles de mer (Asteroidea) et les ophiures (Ophiuroidea).

Description et caractéristiques[modifier | modifier le code]

Certaines étoiles modernes comme cette Cnemidaster sigsbeei ressemblent fortement à des ophiures, mais s'en distinguent notamment par la présence de sillons ambulacraires.
Certaines ophiures comme cette Ophiophycis guillei abyssale ressemblent fortement à des étoiles de mer.

Les Asterozoa sont des échinodermes vagiles de forme aplatie et de symétrie centrale (fondamentalement pentaradiaire, mais pouvant être secondairement plus complexe), au corps en forme d'étoile. Ils sont composés d'un disque central plus ou moins large, arrondi ou subpentagonal, autour duquel rayonnent 5 bras (parfois plus), plus ou moins mobiles. La bouche est située au centre de la face orale (inférieure), et les orifices génitaux le long des bras. Le squelette stéréomique est interne et discontinu, composé de plaques non soudées et de disposition plus ou moins lâche (rendant le corps plus ou moins souple) ; il peut également former des piquants sur l'épiderme[1].

Les deux classes (étoiles de mer et ophiures) se distinguent visuellement par un certain nombre de caractéristiques[2] :

  • La différence la plus notable est que les bras des étoiles de mer ont tendance à se toucher à leur base et à s'affiner vers leur pointe, alors que les bras des ophiures sont toujours bien séparés à leur base, et ces bras sont en général à la fois plus longs, plus grêles et plus effilés ; ils sont aussi plus souples, et servent à la reptation, alors que les étoiles n'utilisent que leurs podia pour se déplacer.
  • Chez les étoiles de mer le (ou les) madréporite est situé sur la face aborale, à proximité de l'anus, et est parfois assez voyant ; ches les ophiures il est situé sur la face orale, sur l'une des cinq plaques entourant la bouche.
  • La face inférieure des bras des étoiles de mer est parcourue par un sillon ambulacraire, sorte de tranchée plus ou moins large et profonde qui fend le bras et d'où sortent les podia ; le dessous des bras des ophiures est plat, et formé d'une unique rangée de grosses plaques calcaires.
  • Le squelette qui structure les bras des étoiles de mer est souple et dissimulé sous la chair, alors que les bras des ophiures sont constitués de grosses plaques emboitées (mais articulées) très visibles.
  • La bouche des étoiles de mer est petite et généralement arrondie, et ne montre pas de dents ; celle des ophiures est en forme d'étoile formée de cinq sillons délimitant des mâchoires triangulaires et barbelées de petites dents[2].

Taxinomie[modifier | modifier le code]

Les Ophiuroidea ont divergé des Asteroidea au Paléozoïque, des ophiures d'apparence proche des modernes étant visibles dans le registre fossile dès le paléozoïque médian, il y a 440-485 millions d'années[3]. Les ophiures pourraient avoir émergé au sein du taxon paléozoïque des Stenuroidea, ou en être un taxon-frère[4]. Le plan d'organisation définitif des ophiures semble avoir été une réponse néoténique lors de la crise dite du « Mulde event (en) » au Silurien il y a environ 428 millions d'années[5].

Certains organismes de taxinomie comme ITIS (27 avr. 2010)[6] conservent la classification traditionnelle qui fait des Asterozoa une super-classe au sein du sous-embranchement des Eleutherozoa, ne contenant que les étoiles de mer et l'énigmatique groupe des Somasteroidea, alors que les ophiures y rejoindraient le groupe des Cryptosyringida, avec les oursins et holothuries, sur la base de la morphologie larvaire. Cette classification a été invalidée par les analyses génétiques récentes[7], qui soutiennent fortement l'idée d'un groupe commun aux étoiles de mer et aux ophiures, et est donc considérée comme obsolète par World Register of Marine Species (9 janvier 2014)[1], Paleobiology Database (9 janvier 2014)[8] et la plupart des phylogénies modernes.

Stelleroidea est un synonyme d'Asterozoa.

Liste des classes[modifier | modifier le code]

Cantabrigiaster fezouataensis, un fossile de Somasteroidea du début de l'Ordovicien, et l'un des plus anciens asterozoaires identifiés[9].

Selon O'Hara et al. 2017[4] :

  • classe des Asteroidea de Blainville, 1830
  • classe des Ophiuroidea Gray, 1840
  • classe des Somasteroidea Spencer, 1951 † (taxon paléozoïque, homonyme mais pas synonyme d'un taxon obsolète encore reconnu par ITIS)
  • classe des Stenuroidea Spencer, 1951 † (taxon paléozoïque, contenant peut-être les Ophiuroidea)


Selon World Register of Marine Species (9 janvier 2014)[1] et NCBI (27 avr. 2010)[10] :

ITIS (27 avr. 2010)[6], se fondant sur une taxinomie plus ancienne, sépare les ophiures et considère les Asterozoa comme une super-classe du sous-embranchement Eleutherozoa, ce dernier contenant les ophiures :


Références taxinomiques[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Maximilian J. Telford, Christopher J. Lowe, Christopher B. Cameron, Olga Ortega-Martinez, Jochanan Aronowicz, Paola Oliveri et Richard R. Copley, « Phylogenomic analysis of echinoderm class relationships supports Asterozoa », Proc. R. Soc. B, vol. 281, no 1786,‎ (DOI 10.1098/rspb.2014.0479, lire en ligne).
  • (en) Timothy D. O’Hara, Andrew F. Hugall, Ben Thuy, Sabine Stöhr et Alexander V. Martynov, « Restructuring higher taxonomy using broad-scale phylogenomics: The living Ophiuroidea », Molecular Phylogenetics and Evolution, vol. 107,‎ , p. 415-430 (DOI 10.1016/j.ympev.2016.12.006, lire en ligne).

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c World Register of Marine Species, consulté le 9 janvier 2014
  2. a et b (en) Christopher Mah, « The Basics: How to Tell Sea Stars (Asteroids) from Brittle Stars (Ophiuroids) », sur Echinoblog, .
  3. (en) Dr. Christopher Mah, « Brittle Star Diversity! How many are there and where do they live? », sur The Echinoblog, (consulté le ).
  4. a et b (en) Timothy D. O’Hara, Andrew F. Hugall, Ben Thuy, Sabine Stöhr et Alexander V. Martynov, « Restructuring higher taxonomy using broad-scale phylogenomics: The living Ophiuroidea », Molecular Phylogenetics and Evolution, vol. 107,‎ , p. 415-430 (DOI 10.1016/j.ympev.2016.12.006, lire en ligne).
  5. (en) Ben Thuy, Mats E. Eriksson, Manfred Kutscher, Johan Lindgren, Lea D. Numberger-Thuy & David F. Wright, « Miniaturization during a Silurian environmental crisis generated the modern brittle star body plan », Communications Biology, vol. 5, no 14,‎ (DOI 10.1038/s42003-021-02971-9, lire en ligne).
  6. a et b Integrated Taxonomic Information System (ITIS), www.itis.gov, CC0 https://doi.org/10.5066/F7KH0KBK, consulté le 27 avr. 2010
  7. (en) Maximilian J. Telford, Christopher J. Lowe, Christopher B. Cameron, Olga Ortega-Martinez, Jochanan Aronowicz, Paola Oliveri et Richard R. Copley, « Phylogenomic analysis of echinoderm class relationships supports Asterozoa », Proc. R. Soc. B, vol. 281, no 1786,‎ (DOI 10.1098/rspb.2014.0479, lire en ligne).
  8. Fossilworks Paleobiology Database, consulté le 9 janvier 2014
  9. (en) Aaron W. Hunter et Javier Ortega-Hernández, « A new somasteroid from the Fezouata Lagerstätte in Morocco and the Early Ordovician origin of Asterozoa », Biology Letters, vol. 17, no 20200809,‎ (DOI 10.1098/rsbl.2020.0809).
  10. NCBI, consulté le 27 avr. 2010