Asterinidae

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Les Asterinidae forment une famille d'étoiles de mer, de l'ordre des Valvatida.

Description et caractéristiques[modifier | modifier le code]

Patiriella regularis

Ce sont de petites étoiles généralement aplaties aux bras très courts, donnant parfois une forme pentagonale au corps (sauf chez les quelques espèces possédant plus de 5 bras)[1]. La périphérie du corps est fine et formée de minuscules plaques marginales indistinctes[2]. Elles sont caractérisées par leur face aborale (supérieure) formée de plaques disposées en croissants articulés, donnant parfois une apparence « tricotée » quand elles sont petites[1].

Certaines espèces (celles du genre Nepanthia et assimilées) ont cependant retrouvé des bras allongés et une forme d'étoile de mer plus « classique ».

La famille abyssale des Ganeriidae a été incluse aux Asterinidae comme sous-famille en 2020[3].

Biologie[modifier | modifier le code]

Comportement[modifier | modifier le code]

La plupart des espèces sont petites et relativement cryptiques : elles sont souvent trouvées cachées sous des roches ou dans des anfractuosités, par exemple, leur forme très aplatie leur permettant de se glisser facilement dans des endroits inaccessibles à la plupart des prédateurs. À l'inverse, les espèces abyssales peuvent être de grosse taille, comme celles du genre Anseropoda qui peuvent dépasser 45 cm de diamètre[1].

La plupart des espèces se nourrissent de débris alimentaires et du feutrage algal ou bactérien qui recouvre le substrat, en dévaginant leur estomac sur leur nourriture (mode de nourrissage fréquent chez les étoiles de mer). Cependant, certaines espèces comme Stegnaster inflatus profitent de leur forme palmée pour former un « piège » en se surélevant sur la pointe des bras, et se refermant sur une proie qui aurait cru y trouver refuge[1].

Reproduction[modifier | modifier le code]

Les astérinidées ont une reproduction assez originale au sein des étoiles de mer, et très variable. De nombreuses espèces sont hermaphrodites successives ou synchrones, et parfois capables d'auto-fécondation[4]. Les œufs sont gros et généralement benthiques : ils sont déposés sur le fond et fécondés sur place, et la larve ne passe généralement pas par un stade planctonique[4] (ce qui augmente le succès reproducteur mais diminue la capacité de dispersion, expliquant sans doute en partie le grand nombre d'espèces et leur fort taux d'endémisme). Alors que certaines espèces se contentent de pondre les œufs dans un endroit sûr, d'autres peuvent « couver » leur ponte puis leurs juvéniles, comme Asterina panceri[1].

Plusieurs espèces ont aussi accès à une reproduction asexuée par fission, décuplant leur potentiel de population[5]. Pour cette raison, certaines espèces des genres Meridiastra et Aquilonastra s'invitent parfois spontanément dans les aquariums, où elles peuvent pulluler à partir d'une unique larve importée par mégarde[1].

Taxinomie[modifier | modifier le code]

Cette famille compte environ 168 espèces, réparties en 35 genres. On en trouve dans presque toutes les mers du monde, des abysses à la surface et des pôles aux tropiques[1].

Liste des genres selon World Register of Marine Species (31 juil. 2010)[6] :


Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) P. Mark O'Loughlin et Jonathan M. Waters, « A molecular and morphological revision of genera of Asterinidae (Echinodermata: Asteroidea) », Memoirs of Museum Victoria, vol. 61, no 1,‎ , p. 1-40 (ISSN 1447-2546, lire en ligne).

Référence taxonomique[modifier | modifier le code]

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Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f et g (en) Christopher Mah, « Better know The Asterinidae: Familiar & Unfamiliar », sur Echinoblog, .
  2. (en) « Family Asterinidae », sur Marine Species Identification Portal.
  3. (en) Christopher Mah et Toshihiko Fujita, « New species and occurrence records of Japanese Solasteridae and Ganeriidae including a new species of Paralophaster from the North Pacific with an overview of Hyalinothrix », Zootaxa, vol. 4750, no 1,‎ (DOI 10.11646/zootaxa.4750.1.4, lire en ligne).
  4. a et b (en) López-Márquez V., Acevedo I, Manjón-Cabeza M.E., García-Jiménez R., Templado J., Machordom A., « Looking for morphological evidence of cryptic species in Asterina Nardo, 1834 (Echinodermata: Asteroidea). The redescription of Asterina pancerii (Gasco, 1870) and the description of two new species », Invertebrate Systematics, vol. 32,‎ , p. 505–523 (DOI 10.1071/IS17024, lire en ligne).
  5. (en) S. Ooka, M. Takeda, M. Komatsu et C. Conand, « Sexual reproduction of the small fissiparous seastar Aquilonastra conandae (Asteroidea: Asterinidae) in La Réunion Island », dans Larry G. Harris, S. Anne Böttger, Charles W. Walker et Michael P. Lesser, Echinoderms: Durham : Proceedings of the 12th International Echinoderm Conference, 7-11 August 2006, Durham, New Hampshire, U.S.A., Londres, Taylor & Francis, , 467-472 p. (ISBN 978-0-415-40819-6, DOI 10.1201/9780203869543-c72, lire en ligne).
  6. World Register of Marine Species, consulté le 31 juil. 2010