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Association des persécutés du régime nazi

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Association des persécutés du régime nazi
VVN logo (d)
Histoire
Fondation
Cadre
Type
Forme juridique
Domaine d'activité
Siège
Pays
Organisation
Membres
8 000 ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Président
Inconnu (depuis )Voir et modifier les données sur Wikidata
Idéologie
Positionnement
Site web

L’Association des persécutés du régime nazi - Confédération des antifascistes, en allemand Vereinigung der Verfolgten des Naziregimes – Bund der Antifaschistinnen und Antifaschisten (VVN - BdA), est une organisation allemande créée le à Berlin L’association est issue de regroupements de résistants et de personnes persécutées par le national-socialisme qui ont vu le jour après la libération du nazisme.

Après la libération des camps de concentration, des groupes de survivants se sont formés dans de nombreuses villes et régions d’Allemagne. L’association se considérait et se considère toujours comme une organisation de rassemblement non partisane de personnes persécutées et d’opposants au régime Nazi ayant survécu, ainsi que de personnes engagées aujourd’hui contre les aspirations nationalistes et populaires.

Depuis ses débuts, le VVN ou VVN-BdA ne se contente pas de thématiser les persécutions nazies et la résistance à ces dernières, mais remet également en question, critique et combat les phénomènes politiques d’après-guerre considérés comme antidémocratiques et hostiles à la paix. Par exemple la présence d’anciens nazis au sein des autorités, de la justice et des organes politiques de la République fédérale d’Allemagne jusqu’au niveau gouvernemental, ou les évolutions telles que la remilitarisation dans les années 1950 et l’état d’urgence à la fin des années 1960. En outre, son travail est constamment marqué par l’information sur les structures organisationnelles et les activités des néonazis ou de la Nouvelle Droite ainsi que par la mobilisation de l’engagement contre de telles évolutions.

Depuis 2002, il existe une association pour toute l’Allemagne, dont les associations membres comprennent également les communautés d’anciens détenus des camps de concentration[1].

Objet de l’organisation

La VVN-BdA se décrit comme une « association non partisane » de femmes et d’hommes de la résistance contre le national-socialisme, de survivants des persécutions nazies, mais aussi de membres des générations suivantes, qui ont en commun les objectifs suivants :

Dans ces préoccupations, elle se réfère au serment de Buchenwald comme point de départ historique[2].

Elle publie la revue bimestrielle antifa - Magazin der VVN-BdA für antifaschistische Politik und Kultur. Les présidents d’honneur de l’association étaient ou sont Joseph Rossaint (cofondateur), Alfred Hausser, Kurt Goldstein, Heinrich Fink, Hans Lauter et Esther Bejarano[3].

La VVN-BdA est membre de la Fédération Internationale des Résistants (FIR). Elle fait également partie de la Coopération pour la paix[4] et est membre du réseau international antiraciste UNITED[5].

Histoire

Fondation

Après la fin du nazisme, des associations locales d’anciens résistants se sont formées, comme le « Comité des anciens prisonniers politiques » à Hambourg ou le « Comité des anciens détenus des camps de concentration » à Hanovre, ainsi que des comités antifascistes et différents comités de victimes du fascisme (« Comités d'Antifa »)[6],[7], dans lesquels les prisonniers politiques libérés jouaient un rôle essentiel. Ces derniers, considérés comme trop à gauche, furent toutefois immédiatement interdits par les autorités militaires américaines, puis par le gouvernement militaire britannique[8],[9]. Ces approches constituèrent le point de départ d’une organisation inter-zones des persécutés du nazisme. Le , une « Association des prisonniers politiques et des persécutés du système nazi » - en abrégé VVN - est fondée à Stuttgart[10]. D’autres fondations de persécutés politiques, donc principalement de résistants, suivirent dans d’autres zones d'occupation.

L’initiative de la création de la VVN en tant qu’association supra-locale, suprarégionale, nationale et non partisane a été prise par des membres des partis ouvriers KPD et SPD, qui étaient en contact direct avec les personnes concernées dans les services d’assistance aux persécutés politiques, religieux et raciaux ou dans les comités OdF. « Au-delà de toutes les couches sociales, confessions, races et partis », on s’associait avec l’idée de « combattants contre le nazisme » et de personnes persécutées par le régime nazi « pour former une organisation non partisane » (programme d’). Selon le souvenir du cofondateur Emil Carlebach, la décision contre une « Ligue de lutte contre le fascisme » et pour une « Organisation de persécutés » a été prise en vue des puissances occidentales, qui n’auraient pas toléré une Ligue de lutte de gauche pan-allemande : « Le titre ultérieur est venu sous... la demi-pression d’interdiction des Alliés occidentaux »[11].

Les directions des associations régionales et de l’association faîtière fondée lors d’une conférence régionale interzonale du 15 au à Francfort-sur-le-Main comprenaient des représentants communistes, sociaux-démocrates, chrétiens-démocrates, juifs et chrétiens. Parmi les membres éminents de la VVN - qui occupaient pour la plupart des fonctions de direction - on trouvait[12],[13] :

Le consensus sur la base du serment de Buchenwald était le suivant : « dénazification, démilitarisation, démonopolisation, démocratisation, État social, compréhension entre les peuples et unité antifasciste dans toute l’Allemagne »[12]. En , le VVN comptait environ 300 000 membres dans les quatre zones.[14] Le triangle rouge - le signe distinctif des prisonniers politiques dans les camps de concentration des nazis - devint le symbole associatif du VVN.

En 1946, le groupe dirigeant anticommuniste du SPD d'Allemangen occidental, le « Bureau Schumacher », a recommandé aux sociaux-démocrates de ne pas adhérer au VVN et de refuser toute collaboration[15].

La petite communauté juive restante a placé de grands espoirs dans le VVN. Ainsi, la communauté juive de Berlin ne se contenta pas de mettre ses locaux à disposition, mais invita également à prendre des fonctions au sein du VVN. Julius Meyer, membre du comité directeur de la communauté berlinoise, était représenté au « bureau principal OdF » et au comité directeur du VVN.[16]

Il déclara le « que nous serons toujours actifs au sein du VVN ». (idem) C’est le VVN qui agit contre la recrudescence de l’antisémitisme.

Descriptif

La VVN regroupe dès son origine diverses associations de résistants et de victimes du régime nazi (1933-1945) qui s'étaient formées juste après la capitulation du régime hitlérien, à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Parmi ses cofondateurs se trouvent Philipp Auerbach qui en démissionne en 1948.

Durant la Guerre froide, la VVN se retrouva coincée au cœur des luttes idéologiques entre l'Est et l'Ouest. À l'Est, elle fut accusée d'espionnage, à l'Ouest, de servir de tête de pont au KPD (Parti communiste d'Allemagne). En 1953, la VVN est interdite en RDA, remplacée par le Comité de résistance des combattants antifascistes (Komitee der Antifaschistischen Widerstandskämpfer).

Le , la VVN parvient à faire rouvrir une instruction contre Klaus Barbie pour les crimes qu'il avait commis en France[17].

Depuis 2002, la VVN a étendu ses actions à l'ensemble du territoire allemand et regroupe, en tant que confédération, les anciens prisonniers et rescapés des camps de concentration et d'extermination, ainsi que les organisations luttant contre les groupuscules néonazis. Elle affirme être la plus grosse organisation antifasciste d'Allemagne.

Références

  1. « (de) Weiterer Verein verliert Gemeinnützigkeit » [archive], sur tagessachau.de, (consulté le )
  2. (de) Toutes les données d’après : Site de la VVN-BdA, Objectifs, tâches.
  3. (de) Eindrücke vom Bundeskongress 2008.
  4. « (de) Mitwirkende », sur Kooperation für den Frieden (consulté le )
  5. (de) Erklärung der VVN-BdA zum Weltflüchtlingstag am 20. Juni 2020
  6. Lutz Niethammer, Ulrich Borsdorf, Peter Brandt (Éditeurs) : Antifaschistische Ausschüsse und Reorganisation der Arbeiterbewegung in Deutschland, Wuppertal 1976.
  7. Regina Henning : Komitee ehemaliger politischer Gefangener, Bielefeld 1991, p. 27.
  8. Jeannette Michelmann : Aktivisten der ersten Stunde. Die Antifa in der Sowjetischen Besatzungszone, Cologne/Weimar/Vienne 2002, p. 369.
  9. Hans Woller : Gesellschaft und Politik in der amerikanischen Besatzungszone. Die Region Asbach und Fürth, Munich 1986, p. 89.
  10. Max Oppenheimer : Vom Häftlingskomitee zum Bund der Antifaschisten: Der Weg der VVN, Francfort sur le Main, p. 9.
  11. « (de) « … in Dreiteufelsnamen gründen wir die Vereinigung der Verfolgten des Naziregimes » », VVN-BdA, Landesvereinigung Hessen (consulté le )
  12. a et b Lothar Bisky, « (de) Zum 60. Jahrestag der Gründung der Vereinigung der Verfolgten des Naziregimes (VVN – BdA) » [archive du ], sozialisten.de, Die Linke.PDS, (consulté le )
  13. Constantin Goschler : Wiedergutmachung. Westdeutschland und die Verfolgten des Nationalsozialismus 1945–1954. Munich 1992, p. 195 f.
  14. Thomas Doerry : Antifaschismus in der Bundesrepublik. Vom antifaschistischen Konsens 1945 bis zur Gegenwart, Francfort-sur-le-Main 1980, p. 13.
  15. Helga Grebing (Éditeure) : Lehrstücke in Solidarität. Briefe und Biographien deutscher Sozialisten 1945–1949, Stuttgart 1983, p. 173.
  16. Archives du Land de Berlin, Aufruf und Protokoll zur Gründungskonferenz der VVN am 16./17. Januar 1948, IV L-2/15/002, dans : Elke Reuter, Detlef Hansel : Das kurze Leben der VVN von 1947 bis 1953: Die Geschichte der Verfolgten des Nazi-Regimes in der SBZ und DDR. Berlin 1997 (ISBN 3-929161-97-4), p. 193.
  17. Beate Klarsfeld et Serge Klarsfeld, Mémoires, Paris, Fayard Flammarion, , 687 p. (ISBN 978-2-08-125524-1, OCLC 911003253, BNF 44304730), p. 319-320.

Voir aussi

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Bibliographie

  • (de) Max Oppenheimer (éd.), Antifaschismus. Tradition – Politik – Perspektiven. Geschichte und Ziele der VVN-Bund der Antifaschisten., Francfort-sur-le-Main, 1978
  • (de) Bundesamt für Verfassungsschutz, Vereinigung der Verfolgten des Naziregimes-Bund der Antifaschistinnen und Antifaschisten (VVN-BdA). Cologne,
  • (de) Bundesminister des Innern (éd.), Bedeutung und Funktion des Antifaschismus., Bonn, 1990
  • (de) Ulrich Schneider, Zukunftsentwurf Antifaschismus. 50 Jahre Wirken der VVN für „eine neue Welt des Friedens und der Freiheit“., Bonn, 1997 (ISBN 3-89144-237-8)
  • (de) Kurt Faller, Bernd Wittich, Abschied vom Antifaschismus., Francfort (Oder), 1997 (ISBN 3-930842-03-3)
  • (de) Elke Reuter, Detlef Hansel, Das kurze Leben der VVN von 1947 bis 1953 : Die Geschichte der Verfolgten des Nazi-Regimes in der SBZ und DDR., Berlin, 1997 (ISBN 3-929161-97-4)
  • (de) Bettina Blank, Vereinigung der Verfolgten des Naziregimes – Bund der Antifaschistinnen und Antifaschisten (VVN-BdA), dans : Jahrbuch Extremismus & Demokratie, 12 (2000), Baden-Baden 2000, p. 224–239
  • (de) Hans Coppi, Nicole Warmbold (Éd.), 60 Jahre Vereinigung der Verfolgten des Naziregimes. Lesebuch zu Geschichte und Gegenwart der VVN, VVN – BdA Berlin, 2007 (ISBN 978-3-00-021280-2)
  • (de) Ulrich Schneider, 70 Jahre VVN – Widerstehen, Damals – heute – morgen, VVN-BdA Bundesorganisation, Berlin, 2017

Liens externes