Association de fidèles

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Une association de fidèles (anciennement pieuse union) est, dans le droit de l’Église catholique, un groupe de catholiques, laïcs ou pas, qui s’allient pour promouvoir ou favoriser une cause spirituelle ou doctrinale approuvée par l’Église, que ce soit leur propre progrès spirituel ou le bien des autres, ou pour se consacrer à une œuvre apostolique ou caritative définie. Une association de fidèles est présidée par un moderateur.

Elle peut, mais ne doit pas nécessairement, recevoir une approbation officielle des autorités ecclésiastiques. Si elle cherche une approbation au niveau universel et international de l'Église, celle-ci sera accordée par le Conseil pontifical pour les laïcs, au nom du Saint-Siège.

Histoire[modifier | modifier le code]

De telles associations existent depuis longtemps dans la vie de l’Église, sans doute depuis son origine. Elles eurent un grand épanouissement au Moyen Âge sous le nom de Confréries, Compagnies ou Guildes. Des confréries de pénitents ou de charité, ou Compagnies de la bonne mort, par exemple, existaient en beaucoup de paroisses. Beaucoup de ces associations à orientation spirituelle ou caritative se transformaient au fil des temps en congrégations religieuses.

Le Code de droit canonique de 1917 reconnait déjà les pieuses unions (du latin pia unio) et définit leur rôle (C. 716 CIC/1917)[1].

Si, dans l'Église catholique, le XIXe siècle et la première moitié du XXe furent très ecclésiastiques, laissant peu d’autonomie au monde chrétien laïc[Quoi ?], le concile Vatican II (1962-1965) redonna aux laïcs toute leur place en soulignant que l’Église est d’abord Peuple de Dieu, avant d’être hiérarchie ecclésiastique[réf. nécessaire].

Cette reconnaissance de la place des laïcs dans la mission de l’Église et encouragement à participer activement à sa vie s’exprime d’abord dans la constitution Gaudium et Spes sur l’Église dans le monde moderne. De plus - une première dans l’histoire des conciles - un décret particulier, Apostolicam Actuositatem, donne des orientations spécifiques pour l’engagement apostolique des laïcs dans l’Église.

Cela donna une impulsion à l’efflorescence d’une variété d’associations diverses. Dans l’exhortation apostolique Christifideles laici, du , Jean-Paul II évoque « l'épanouissement de groupes, associations et mouvements spirituels s’engageant activement dans la vie de l'Église » dans les années qui ont suivi le concile Vatican II, « aboutissant à la naissance de diverses formes d’associations, groupes, communautés, mouvements ».

Depuis 2023, les prélatures personnelles sont assimilées, à des associations cléricales de droit pontifical ayant la faculté d'incardination de leurs membres. Ainsi, le statut juridique de l'unique prélature, l'Opus Dei, est rapproché de celui des association de ce genre, comme la Communauté Saint Martin ou la Société Jean-Marie Vianney, sans pour autant que l'Opus Dei devienne une association[2],[3].

Normes canoniques[modifier | modifier le code]

Quatre chapitres du Titre V ('Associations de fidèles du Christ') du deuxième Livre (Le peuple de Dieu) du Code de droit canonique de 1983 traitent des associations de fidèles: ce sont les canons 298 à 329. Après avoir fixé des normes plus générales le texte fait une distinction entre associations publiques et associations privées.

Le président d'une association de fidèles porte le titre « modérateur », C. 309 CIC/83.

Les distinguant nettement des instituts de vie consacrée, le canon 298[4] évoque trois possibilités : les associations créées pour :

  • le soutien mutuel dans la poursuite de la sainteté personnelle
  • la promotion du culte public et d’aspects doctrinaux de l’enseignement de l'Église
  • la réalisation d’objectifs apostoliques, d’initiatives d’évangélisation, d’engagements religieux ou caritatifs dans le monde séculier, ou même pour une gestion des biens temporels dans une perspective évangélique.

Si l’association le souhaite une première reconnaissance comme « Association privée de fidèles » peut être accordée par l’autorité diocésaine. Celle-ci peut être transformée en « association publique de fidèles » si, au bout d’un certain temps l’évêque estime que l’association remplit ses objectifs. Après une période plus ou moins longue une approbation au niveau universel de l’Église peut être obtenue. Elle sera accordée par le Conseil pontifical pour les laïcs si l'association ne rassemble que des laïcs.

Le Saint-Siège et les évêques diocésains ont le droit et le devoir de surveiller la vie des associations et ce particulièrement dans deux domaines : l'intégrité de la foi et la morale et la discipline ecclésiastique (Canon 305). Une association ne peut s’appeler "catholique" qu’avec le consentement de l’autorité ecclésiastique compétente (Canon 300).

Les instituts de vie consacrée et sociétés de vie apostolique ne sont pas classés comme Associations de fidèles, mais un groupe de personnes souhaitant fonder un institut de vie religieuse passe généralement par le stade d’association de fidèles de droit diocésain, avant d’être reconnu universellement comme institut de vie consacrée.

Liste[modifier | modifier le code]

Le Conseil pontifical pour les laïcs publie une liste des associations catholiques internationales de fidèles officiellement reconnues par le Saint-Siège[5]. Une information de même nature peut être obtenue aux curies diocésaines en ce qui concerne les associations de droit diocésain.

Quelques associations mieux connues[modifier | modifier le code]

Les associations se déclarent communauté, groupe, mouvement, communion, société, union, etc.. Ces termes sont souvent interchangeables bien qu’ils expriment habituellement la manière personnelle dont est vécue l’appartenance individuelle à l’association.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Canon N° 716 Code de Droit Canonique (1917) CIC/1917 : Ce canon est entré en vigueur le 19/05/1918, et a été abrogé par le Code latin de 1983 », sur droitcanonique.fr (consulté le )
  2. Maria José Atienza, « Qu'est-ce qui a changé dans les prélatures personnelles ? », sur Omnes, (consulté le )
  3. « Opus Dei : à quoi sert le nouveau motu proprio du pape François sur les prélatures personnelles ? », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  4. « Canon N° 298 - Code de Droit Canonique CIC/1983 », sur droitcanonique.fr (consulté le )
  5. (en) « PONTIFICAL COUNCIL FOR THE LAITY - INTERNATIONAL ASSOCIATIONS OF THE FAITHFUL : DIRECTORY » (consulté le )

Articles liés[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]